C’est l’heure du bilan ! Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque pilote à l’issue de la saison 2024, aujourd’hui, au tour d’Alex Rins. Une bonne partie de l’hiver durant, nous allons remonter le classement à l’envers, jusqu’à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Takaaki Nakagami ; cliquez ici pour retrouver cet épisode.
Cassé
Le cas d’Alex Rins est assez problématique. Rarement avait-on vu telle dégringolade en quelques années, et contrairement à ce que les statistiques laissent entendre, il n’est pas totalement responsable de ce qui lui arrive. De double vainqueur à la fin de la saison 2022, Rins est devenu un blessé notoire chez Honda LCR (mais toujours vainqueur). Puis, engagé par l’écurie officielle Yamaha, il n’a rien fait toute la saison durant, excepté, comme d’habitude, une petite visite à l’infirmerie.
Alex Rins était l’un de mes pilotes préférés il y a quelques années, l’un de ceux que je soutiens depuis longtemps. J’adorais le voir se battre contre Johann Zarco et Tom Lüthi en Moto2. Pourtant, cette année, je ne l’ai pas reconnu. Tout semblait difficile avec Alex, de sa démarche à ses résultats.
Cassé physiquement dès le début de saison, il n’a jamais pu s’adapter à sa YZR-M1. Sur la fin, il était méconnaissable, comme s’il avait pris dix printemps dans la figure en trois ans. En fait, il a juste vieilli, une maladie qui nous touche tous. À déjà 29 ans, il n’est plus dans la catégorie des jeunes qui peuvent rebattre les cartes, qui peuvent exploser, ou faire exploser un week-end de course. Je crois que cette année m’a fait comprendre cela, malheureusement.
Des résultats décevants… quand il est là
Preuve que j’y croyais encore, je l’imaginais rivaliser avec Fabio Quartararo sur quelques courses ; ce qui, étrangement, fut le cas en début de saison. Mais une fois que le Français prit la mesure de sa nouvelle monture, c’était fini. En plus, ce n’est pas comme si les coups d’éclat de l’Espagnol se matérialisaient par des entrées fracassantes dans le top 5 comme il en avait l’habitude par le passé. Non, en réalité, il n’a jamais fait mieux que huitième en 2024. Au total, il termine l’année en 18e place du classement général, avec 31 points marqués sur 17 Grands Prix. C’est un peu moins de courses disputées qu’Augusto Fernandez, mais c’est le même total.
Son année 2023, courte mais marquée par un succès fracassant aux États-Unis, m’a fait dire qu’il s’adapterait vite à la Yamaha. Hélas, il est arrivé à un moment critique pour la firme d’Iwata. À sa décharge, Quartararo et Yamaha viennent de faire leur pire saison également, il serait donc malhonnête de ne pas reconnaître quelques circonstances atténuantes à un pilote, surtout quand il est si souvent blessé.
Forcément, ses absences ne sont pas préjudiciables mais laissent un goût amer. C’est chaque année la même chose, et je comprends que ça puisse user certains spectateurs, qui, en plus, constatent qu’il revient chaque fois moins fort qu’avant. Il existe un proverbe fréquemment employé aux États-Unis qui convient parfaitement à son profil : « Availibility is the best ability » comprenez « la disponibilité est la meilleure capacité ». Et Rins ne l’a pas, c’est un fait, qu’on l’aime ou pas, que ce soit préjudiciable ou pas. Le pire, c’est qu’il ne tombe pas beaucoup ! Avec dix cuirs râpés seulement, il est 15e au classement des chutes en 2024.
Conclusion
Pour faire court, Alex Rins m’a déçu, comme beaucoup d’entre vous je pense. Il n’a pas pu rivaliser avec Quartararo quand celui-ci a trouvé de la vitesse en deuxième partie de saison, et s’est encore absenté le temps de trois manches ; ce qui est peu – même pour lui –, mais déjà trop. On l’imaginait plus explosif, plus fou, il n’en fut rien. À vrai dire, il ne fit rien de spécial, hormis quelques qualifications en Q2. Son année extrêmement discrète tranche avec son personnage, mais il faudra s’y habituer, j’en ai peur.
Je suis curieux de savoir ce que vous avez pensé de la campagne d’Alex Rins, alors, dites-le moi en commentaires.
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Yamaha MotoGP