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A l’image de KTM passant en un an d’une société apparemment florissante à l’ombre d’elle-même, il est parfois des histoires qui s’accélèrent, et celle d’Alpine en fait partie…

Reprenons la chronologie des derniers faits marquants de l’historique marque de Dieppe.

Le 21 juin 2024, nommé par Luca de Meo, PDG du groupe Renault, Alpine officialise le retour de Flavio Briatore à Enstone en tant que « conseiller exécutif pour la F1 ».

« Briatore se concentrera principalement sur les domaines d’expertise stratégique de l’équipe, notamment l’acquisition de talents clés et le marché des pilotes. Il sera amené à proposer des évolutions sur la structure actuelle du projet et conseillera sur tous les sujets stratégiques de la discipline. »

Ancien directeur exécutif de Renault F1 dès 2001, l’Italien jet-setter traîne toujours la casserole du « crashgate » de 2009, quand il avait ordonné à Nelson Piquet de créer un accident pour aider Fernando Alonso. Mais est resté ami avec Luca De Meo, rencontré chez Renault Italie où l’homme a travaillé à partir de 1992.

Le 30 septembre, sous l’impulsion de Flavio Briatore qui a déjà réduit le nombre de personnel, est confirmé l’arrêt de production des moteurs F1 de Viry-Châtillon à l’horizon 2026 et la reconversion partielle ou totale de son personnel. 12 jours plus tard, Alpine annonce officiellement qu’elle utilisera désormais des moteurs Mercedes.

Quand Luca De Meo est arrivé à la tête du groupe Renault, il avait plein d’ambitions pour la F1 française. Puis, rapidement, il a déchanté, à la fois devant les piètres résultats de cette dernière et le manque total de soutien de partenaires français.

« Je voulais créer une équipe française, la Ferrari française. J’ai mis deux pilotes français dans les baquets : ils se sont percutés. Il n’y a pas un seul sponsor français. Pas un seul ! J’ai frappé à de nombreuses portes en vain », a-t-il confié à L’Équipe, ce à quoi un important agent de sponsoring de Formule 1 a répondu : « La raison pour laquelle tous les sponsors français se sont retirés et ne veulent rien avoir à faire avec l’équipe est la décision de vendre le sponsoring principal à une marque avec une livrée rose. Cela a ruiné l’image de l’équipe. »

C’est donc la déception et le soucis de rentabilité qui ont conduit à cette nouvelle stratégie, sous le bras armé du légèrement sulfureux Flavio Briatore :« Les sponsors sont rares. On a un trou. Mes actionnaires savent compter. Alpine doit gagner de l’argent »

C’est dans ce contexte peu enthousiasmant que l’accord Pramac-Alpine est annoncé le 4 décembre, à la surprise générale.

En effet, pour les passionnés de F1 et de MotoGP, l’intérêt d’un tel partenariat n’est pas évident de prime abord, au moment où Alpine adopte une stratégie nettement moins fière en F1 et a annoncé ne plus produire que des véhicules de série 100% électriques après l’actuelle A110 : quel rapport avec le MotoGP ?

Soyons honnêtes, ce rapport n’existe pas réellement mais une telle décision peut s’expliquer autrement, par une conjonction de faits.

L’accord Pramac-Alpine, s’il est aussi dû à l’amitié qui lie Paolo Campinotti, fervent passionné de F1 dont il arpente souvent les paddocks et les hospitalities, avec son compatriote Luca Di Meo, il peut également trouver sa justification dans l’opération Yamaha-Fiat menée par ce dernier en 2007, alors que ce dernier était alors jeune directeur marketing de la marque turinoise, après être resté 7 ans chez Renault Italie.

Remémorons-nous les arguments de l’époque…

Pour les deux prochains Championnats du Monde MotoGP, Fiat Automobiles SpA sera le nouveau sponsor titre de Yamaha, qui, à partir de cette saison, s’appellera Fiat Yamaha Team. Il s’agit d’un accord de sponsoring original qui, pour la première fois, relie le monde des deux roues et celui des quatre roues sous la forme de deux marques qui ont joué un rôle mémorable dans l’histoire de la course et du secteur lui-même.

La création du Fiat Yamaha Team est une mise en œuvre de la stratégie de Fiat Automobiles SpA, qui vise à cibler un public plus jeune avec des produits innovants et accessibles, mais aussi avec des initiatives attrayantes et à fort impact émotionnel. Le contrat de sponsoring de Fiat Automobiles SpA pour les deux prochaines saisons de MotoGP s’inscrit dans ce contexte, car le championnat MotoGP attire les jeunes fans de course comme aucun autre. L’icône incontestée du cirque des deux roues est Valentino Rossi, qui a porté l’étendard d’une Italie victorieuse sur les circuits internationaux ces derniers temps.

L’identité des deux marques se trouve ainsi dans une position idéale pour développer un nouveau langage graphique et chromatique capable de s’adresser directement à un public jeune et dynamique.

Evidemment, le team Pramac de Paolo Campinotti n’est pas le team officiel Yamaha, et le duo Miguel Oliveira – Jack Miller 2025 a sans nul doute beaucoup moins d’aura que le couple Valentino Rossi – Colin Edwards 2007, mais comme la Fiat 500 supervisée et promue par Luca De Meo a été un succès, un gros succès qui a quasiment sauvé Fiat d’une profonde crise, on espère simplement voir les mêmes retombées pour la marque française et sa mignonne Alpine A290… électrique.

Crédit photos : Alpine, Renault, Yamaha

 

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