Juste après le drame météorologique subi par Valence, alors que tout le paddock était encore à Sepang, Dorna Sports a écouté la plupart des pilotes et décidé de mener la saison MotoGP à son terme sur un autre circuit, en dédiant le dernier Grand Prix aux sinistrés valenciens.
C’était la meilleure décision à prendre, car courir à Valence aurait été à la fois malvenu et probable source de problèmes, alors qu’arrêter la saison à Sepang aurait laissé un goût amer aux millions de téléspectateurs du monde entier, sans parler des conséquences commerciales des contrats passés avec les toutes les structures concernées.
Une fois la décision prise, le dimanche 3 novembre, cinq circuits ont rapidement émergé comme étant susceptibles d’accueillir le dernier GP : Jerez, Aragon, Barcelone, Portimao et Doha. Après quelques heures de travail, alors que le temps était compté, seuls Barcelone et Doha sont restés sur la liste, puis le choix s’est logiquement porté sur la capitale de la Catalogne.
Pourquoi logiquement ? Entre autre parce que les cinq avions
gros porteurs prévus pour rapatrier tout le fret du MotoGP avaient
déjà leurs plans de vol établis sur Saragosse, en vue du Grand Prix
de la Communauté Valencienne.
L’aéroport de Saragosse, basé sur une des trois plus grosses bases
américaines de l’OTAN en Espagne, dispose en effet d’une piste
suffisamment longue pour servir de piste d’urgence pour la défunte
navette spatiale américaine, et s’est maintenant spécialisé dans le
fret commercial, au point de devenir le deuxième aéroport avec le
fret aérien le plus élevé d’Espagne derrière l’aéroport de
Madrid-Barajas.
On se souvient également que Dorna Sports y a déjà entreposé tout
le fret du paddock, motos comprises, dans des hangars sécurisés,
lors de la crise du Coronavirus (Voir ici).
D’autres raisons ont également prises en compte, comme par exemple la possibilité de fourniture des pneus par Michelin et Pirelli, de l’essence par Petronas pour les Moto2 et Moto3, etc.
Une fois Barcelone officialisé, le mardi 5 novembre, il restait donc grosso-modo une petite semaine pour préparer un événement accueillant des dizaines de milliers de personnes !
Certes, Dorna Sports et l’IRTA connaissent par cœur le circuit de Barcelona-Catalunya et ses installations, simplifiant ainsi la complexe mise en place du paddock, mais encore fallait-il trouver les centaines de personnes locales, commissaires de piste, médecins, personel d’encadrement, de sécurité, etc. pour gérer les différentes séances, les pass, les parkings, etc. sans parler de l’organisation imprévue de la soirée des FIM MotoGP Awards, du test MotoGP du mardi suivant ou des enchères en faveur de Valence…
En moins d’une semaine, Dorna Sports a vraiment fait un
travail incroyable, du gros oeuvre jusqu’au plus petit
détail, offrant ainsi aux personnes sur place un événement parfait
!
Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder la cérémonie des FIM
MotoGP Awards dans le Museu Nacional d’Art de Catalunya loué
en urgence dans le parc de Montjuïc Barcelone et ornementé de
constructions et d’installations sur-mesure malgré le temps limité,
ou les tribunes volontairement non louées recouvertes d’immenses
bâches sur-mesures imprimées « Racing for Valencia »
!
Ce ne sont que des détails au milieu d’une organisation incroyablement complexe dont peu de personnes se rendent compte, mais ils sont révélateurs du savoir faire unique de Dorna Sports en la matière…
En tant que passionnés de MotoGP, chacun peut donc être fier des instances à la barre de son sport favori, à commencer par l’impressionnant Carmelo Ezpeleta lui-même que l’on ne remerciera jamais assez, et en tant que journaliste, il faut aussi savoir le clamer haut et fort !
Bravo Dorna Sports !