Le pilote espagnol Jorge Martin a su se hisser au sommet de la hiérarchie du MotoGP grâce à une approche mentale particulièrement soignée. Au-delà de son talent indéniable, c’est sa maîtrise de soi et sa capacité à gérer la pression qui font de lui un prétendant sérieux au titre mondial.
Alors que la fin de saison approche à grands pas et que le Championnat du Monde MotoGP 2024 se joue entre lui et Francesco Bagnaia, Jorge Martin, surnommé le « Martinator », fait preuve d’une sérénité de bon aloi. Avec une avance de 24 points sur l’Italien avant la dernière manche, son calme contraste avec l’intensité de la bataille. Mais ce contrôle mental n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’un travail de fond, mené main dans la main avec un psychologue du sport, qui a permis à Martin de se perfectionner au-delà de la simple technique.
Dans une interview donné à AS, Martin souligne l’importance de la tête dans sa préparation : « la chose la plus importante que nous ayons, c’est la tête, plus que le corps. » Il explique que son évolution a été marquée par une prise de conscience : « j’ai vu qu’il y avait un écart qui devait être amélioré. » Ce travail sur l’aspect mental n’est pas juste une question de performance en piste, mais une démarche qui l’aide à mieux comprendre ses réactions et ses émotions. Pour lui, la psychologie sportive a été une révélation. « Ce n’est pas que vous allez chez le psychologue et vous devenez invincible, mais vous trouvez des outils pour vous améliorer chaque jour », confie-t-il.
Jorge Martin : « les échecs arrivent souvent quand j’ai un gros avantage au championnat. C’est un échec mental »
Jorge Martin s’appuie sur des outils spécifiques pour mieux gérer les moments de stress. « Quand je ressens du stress ou de la tristesse, je suis désormais conscient de ce que je ressens, même si parfois je ne le suis pas. Je me concentre sur ce que je peux contrôler, comme ma conduite. » Cette conscience de soi l’a aidé à gérer les hauts et les bas de sa saison.
Il se souvient des moments difficiles de la saison, où des échecs ont été principalement dus à un manque de concentration. « Les échecs arrivent souvent quand j’ai un gros avantage au championnat. C’est un échec mental », explique-t-il. Mais il insiste sur l’importance de tirer des leçons de chaque erreur pour éviter de les répéter.
À l’approche du grand final, Martin garde sa recette intacte : ne pas changer sa façon de travailler. « Il faut rester calme, ne rien changer, car ce qui nous a amenés ici est ce qui nous a amenés ici. » Il est conscient que la clé réside dans le maintien de la constance, plutôt que dans une tentative de révolution de sa stratégie. Pour lui, « il s’agit plus de perdre que de gagner », soulignant la nécessité de conserver la même approche jusqu’au bout.