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Dans la course 1 des Superbike à Jerez, Nicolò Bulega s’échappe, Toprak Razgatlioglu ne cherche pas les ennuis et clôt les jeux tôt : champion du monde BMW, qui l’aurait dit ?

De Paolo Gozzi / Corsedimoto.com

Toprak Razgatlioglu répète à l’envie qu’il veut toujours gagner, mais il a compris qu’un championnat du monde de Superbike peut valoir un compromis. En calmant pour une fois les esprits en ébullition, il a donné le coup d’envoi de la fête arc-en-ciel de BMW, à deux courses de la fin : pour la star turque de 28 ans, il s’agit du deuxième titre après celui qu’il a décroché en 2021 avec Yamaha. Le géant allemand, quant à lui, s’empare de la couronne pour la première fois, récompensant une course-poursuite entamée en 2009. Il fallait un as dans sa manche pour résoudre soudainement toutes les crises et donner des ailes au Projet M. « Toprak arrêtera de gagner en allant chez BMW », disaient beaucoup l’hiver dernier. Au contraire, il avait raison : il a remporté 17 courses, sans faiblir, même après le terrible accident survenu lors des essais à Magny Cours, qui aurait pu lui coûter bien plus qu’un résultat. Un pari gagné sur toute la ligne, y compris les 2,5 millions auxquels BMW ajoutera certainement des primes mirobolantes.

Nicolò Bulega a fait de son mieux
En partant avec un déficit de 46 points, le Ducatiste n’avait qu’un seul choix : après avoir conquis la Superpole avec un nouveau record de la piste à Jerez, il n’avait plus qu’à tenter de s’échapper et de mettre le plus de pression possible sur Toprak. Allait-on,voir El Turco tomber dans le piège de l’appât du gain, prendre des risques pour fêter la plus haute marche du podium ? Le calcul était là, mais il n’est pas survenu. Razgatlioglu est un redoutable penseur, après tout ses erreurs en neuf ans de Superbike se comptent sur les doigts d’une main. Mais ce Bulega rapide et déterminé peut aller encore plus loin. Ducati semble avoir trouvé un nouveau souffle pour la Panigale, mais surtout un pilote digne héritier des mythes du passé en la personne du Rosso.

Toprak le Martien
Pour sa première expérience en Superbike en tant que champion de la catégorie cadet, Nicolo Bulega a fait ce qu’il a pu, à savoir repousser au maximum l’épilogue d’une saison que Toprak Razgatlioglu a littéralement dominée. El Turco a largement dépassé les limites d’une moto qui, sans les super concessions, c’est-à-dire la possibilité d’utiliser des composants de moteur et de châssis non homologués, si elle est pilotée par des pilotes normaux, se trouve toujours au milieu du classement. Il est le seul à l’avoir fait voler. Mais les choses changent vite en course et le Nicolo Bulega vu ces derniers jours d’Estoril à Jerez, fait rêver les Ducatistes. En attendant, cela fait cinq victoires, le reste pourrait venir dimanche lors de la finale de la saison. Elle a fait sourire, comme d’habitude, la célébration finale que Toprak a organisée avec une dizaine d’amis turcs : il s’est caché dans un vaisseau spatial pour porter le costume d’or comme Alvaro Bautista il y a deux ans.

Loca sur le podium
Les deux premiers ont évidemment un peu éclipsé le reste. Notamment la belle montée sur le podium d’un Andrea Locatelli bien plus fort qu’il n’y paraît. Il est à Yamaha ce que Toprak est à BMW : le seul à pouvoir sortir l’araignée du trou. Malheureusement, Andrea Iannone a été un peu le chaînon manquant, souffrant de sa position de départ et du choix d’un pneu avant plus dur, comme Danilo Petrucci qui a été immédiatement poussé hors de la trajectoire par Alex Lowes et a chuté après seulement cinq virages dans le premier tour. L’ancien pilote de MotoGP s’est fait une contusion à la main droite et à l’avant-bras, et devra serrer les dents pour disputer les deux dernières courses. Il en a l’habitude.

Résultats de la course 1 des Superbike à Jerez : 

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Paolo Gozzi

Superbike Jerez course 1