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Ogura, Moto2, Japon

Le Grand Prix du Japon de Moto2 a offert aux pilotes un dilemme cornélien au départ, lorsque la pluie s’est invitée sur le circuit de Motegi. Il s’agissait alors pour ces derniers de faire le bon choix de gommes, pour ne pas compromettre la suite de leur épreuve. Si Ai Ogura est sorti vainqueur de cette bataille stratégique, le régional de l’étape n’est pas parvenu à décrocher la victoire. Le futur pilote de MotoGP explique cependant avec une certaine maturité avoir mis ses propres intérêts de côté pour penser au championnat. 

Le Grand Prix du Japon a débuté avec vingt minutes de retard hier matin, l’épreuve ayant été interrompue en raison de conditions météo capricieuses. Une fois le départ lancé, de nombreux pilotes ont levé le bras pour signaler l’impossibilité de piloter en slicks sur une piste trop humide. Les commissaires n’ont pas tardé à réagir pour finalement brandir un drapeau rouge.

Lors de la reprise de l’épreuve, les gouttes avaient cessé leur action, mais la piste était encore humide. Si la plupart des leaders ont fait le choix de chausser les pneus pluies, quelques audacieux, ont tenté le pari de partir en slicks. Si certains l’ont fait parce qu’ils n’avaient rien à perdre, avec une qualification difficile, Ai Ogura, leader du championnat, a pour sa part pris un gros risque.

Ce dernier s’est en fin de compte avéré payant, puisqu’après un premier tour chaotique, le Japonais a commencé à afficher un rythme cinq secondes plus rapide au tour que celui de ses adversaires. Il est ainsi passé de la quatorzième, à la première position, en moins de trois passages.

Sur le papier, Ogura n’avait plus qu’à ne pas commettre d’erreur pour rallier l’arrivée en tête devant ses fans. C’était sans compter sur le retour fulgurant de Manuel Gonzalez, déterminé à décrocher sa première victoire en championnat du monde. Après s’être promu au deuxième rang, ce dernier accusait plus de deux secondes de retard sur la tête de l’épreuve. Il n’a cependant éprouvé aucune difficulté à combler le gap, pour prendre la tête à quatre tours de l’arrivée, et ne plus être inquiété.

Privé d’une victoire devant son public, Ai Ogura était pourtant satisfait de ce résultat à l’arrivée, compte tenu de la belle opération qu’il a pu réaliser au championnat.

« Quand la course a débuté, je n’étais pas vraiment sûr que mon choix soit correct. Mais au final, c’était le bon choix, confie de dernier après l’épreuve. Pour le reste Manuel a été plus rapide, et je préfère voir les choses à plus grande échelle : la deuxième place est largement suffisante aujourd’hui. Je voyais que cette course était celle que je devais gagner, mais bon, je pense que c’est assez pour aujourd’hui. Je suis très content pour l’équipe. »

Un discours rempli de maturité prononcé par le pilote futur pilote Trackhouse, qui juge est parvenu à se détacher de ses émotions pour classer ses priorités en pleine course.

Ce n’est pas la première fois que le pilote nippon met de côté son orgueil en laissant filer une victoire, puisqu’il l’avait déjà fait en ne résistant pas à Aron Canet la semaine dernière, en Indonésie. « Je n’étais pas trop loin, mais j’ai directement changé mon objectif, en me disant que je devais assurer la deuxième place. Je pouvais voir les autres souffrir avec leur pneu arrière, et mon pneu arrière était meilleur, et j’ai pu utiliser cet avantage. La cible aujourd’hui était la deuxième place, donc je suis vraiment content de cette journée. »

Cette régularité affichée sur le podium lui permet en effet de s’envoler au classement Pilotes, alors qu’il disposera d’une première occasion de plier le championnat du monde de Moto2 dans un peu moins de deux semaines, sur le circuit de Phillip Island, à l’occasion du Grand Prix d’Australie.

Ogura, Moto2, Japon

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