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Contrairement aux États-Unis ou à l’Europe, l’histoire des courses de motos au Japon est relativement récente, puisqu’elle date de l’après deuxième guerre mondiale, mais elle est fournie et simple à la fois.

Les premières épreuves ont consisté en une course de côte sur terre sur les pentes du Mont Fuji, de 1953 à 1956. Une pente de 27 kilomètres d’un dénivelé de 1500 mètres, des motos avec des pneus à crampons. On retrouve là, dans une certaine mesure, la formule qui a également fait le succès du Peaks Pike outre-Atlantique…

La course était organisée par l’association touristique Fujinomiya, qui n’avait rien à voir avec les motos. L’événement avait lieu en juillet, lorsque le mont Fuji est ouvert chaque année, et le but de la course était simplement de développer le tourisme.

Une centaine de motos y participait. En fait, la première année, celles-ci ressemblaient alors plus à des cyclomoteurs qu’à des motocyclettes et le règlement ne laissait guère de place à des modifications.

Départ:

Mi-parcours:

Arrivée:

Notez les pilotes Yamaha sur des YA-1, équipés avec les mêmes combinaisons en coton blanc que les ouvriers de l’usine…

En 1955, l’épreuve phare devient la course du Mont Asama, qui sera organisée tous les deux ans pour promouvoir les productions locales.
« S’il n’y a pas de concurrence, il n’y aura pas de progrès technologique » est le slogan de la Japan Small Automobile Manufacturers Association (l’association des constructeurs de motos à l’époque) qui sponsorise l’épreuve.
Le « circuit » est constitué de 9 kilomètres de chemins publics et chaque course nécessite de les parcourir quatre fois.

Contrairement au Mont Fuji, course au début réservée aux pilotes privés, les usines y sont tout de suite présentes en masse, à commencer par Honda, Yamaha et Suzuki.
Les motos sont de vraies motos de course, mais toujours à crampons.

Honda en sort vainqueur, remportant les catégories 500 et 350cc (avec une 250cc !), et finissant second en 250cc derrière une Lilac fabriquée par Marusho Motor Co, une société crée par un ancien collaborateur Honda.
Monsieur Soichiro Honda prendra cette défaite en 250cc comme un affront personnel…
Yamaha remporte les quatre premières places des 125cc, suivi par Suzuki.

En 1962, le circuit de Suzuka, propriété Honda située à 150 km au nord-est d’Osaka, reçoit le premier Grand Prix du Japon.

Suzuka a été dessiné par le Hollandais John Hugenholtz, qui avait conçu Zandvoort. Il est situé à quelques kilomètres de l’une des usines Honda. L’idée de génie a consisté à ce que la piste se croise au milieu, ce qui permet d’avoir tous les genres de courbes. La construction de la piste a commencé en 1961, en même temps qu’un gigantesque parc d’attractions, qui a pour nom aujourd’hui Honda Mobilityland Corp. (comprenant également Motegi). Les premières courses ont eu lieu en 1962. A l’époque, la FIM imposait une course internationale avant d’attribuer une épreuve comptant pour les championnats du monde. Donc, les 3 et 4 novembre 1962 a eu lieu le premier Grand Prix of Japan, hors championnat du monde, avec des pilotes étrangers. Il y avait déjà eu une course mais avec des pilotes japonais uniquement.

Les motos sont donc de vraies motos de course de vitesse, comme les 50 Honda RC112 bicylindres et les 250 Yamaha RD56 twin, premières Yamaha à admission par distributeurs rotatifs, et les pilotes internationaux sont Redman, Taveri et Robb pour Honda, Perris, Anderson et Degner pour Suzuki.
Honda y remporte toutes les courses, avec Tommy Robb (50 et 125cc) et Jim Redman (250 et 350cc).

1963 voit le premier Grand Prix du Japon inscrit au championnat du monde, avec la présence du fameux Ernst Degner, célèbre transfuge passé de MZ à Suzuki en 1961, en apportant à la firme japonaise tous les secrets de la firme Est-Allemande, alors dominatrice grâce au travail de Walter Kaaden.

Durant le premier tour de la course des 250cc, Ernst Degner chute et se retrouve inconscient dans l’incendie de sa moto. Tiré (par les pieds) du brasier, il restera un mois a l’hôpital au Japon. Durant sa convalescence en Allemagne, il subira 56 opérations diverses de chirurgie réparatrices et autres greffes.

Le Grand Prix du Japon se déroulera à Suzuka jusqu’en 1965 tandis que les épreuves 66 et 67 se dérouleront sur le circuit du Fuji Speedway. Cela provoquera une grosse colère de Honda qui ne participera pas à l’édition 1966 et n’y inscrira donc aucune victoire. C’est l’époque des folies technologiques (projet 50cc 3 cylindres Suzuki, 125cc 5 cylindres Honda, etc) mais il n’y avait pas encore de courses de 500cc au Japon.

En 1968, face à ce déferlement technologique, la FIM édicte un règlement qui interdit les moteurs 5 et 6 cylindres.

Honda, puis Suzuki, se retirent officiellement des Grand Prix et le Grand Prix du Japon disparaît pendant deux décennies.
Il reviendra à Suzuka de 1987 à 1997.

1999 voit la première utilisation du tout nouveau Twin Ring Motegi, également propriété de Honda.
Il est constitué d’un circuit routier de 4,6 km et d’un ovale de 2,4 km, ce qui lui vaut son nom japonais de Tsuin Rinku, agrémenté d’un parc d’attractions.

Niché au milieu des collines japonaises, à 100 kilomètres au Nord de Tokyo, il est aujourd’hui entouré, dans un rayon de 10 kilomètres, par les trois pistes d’essais du Japan Automobile Research Institute (JARI), des camions Hino et des camions UD Trucks (Nissan Diesel).

Un seul Français y est monté sur la plus haute marche du podium;  Johann Zarco en 125cc en 2011 et en Moto2 en 2015.

Arnaud Vincent a bien remporté le Grand Prix du Japon en 125cc en 2002, mais il se déroulait alors de nouveau sur le circuit de Suzuka avant de s’installer définitivement à Motegi en 2004.

Tableau Wikipedia :

Jaume Masia, Somkiat Chantra et Jorge Martin y sont montés sur la plus haute marche du podium l’an passé. La suite de l’histoire va s’écrire dimanche prochain avec ce 44ème Grand Prix du Japon..

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En savoir (beaucoup) plus et crédits photos :

Honda
Suzuki
Racing Memo
Pit-Lane.Biz
IOM1960 (en japonais)
Wikipedia