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Le Grand Prix MotoGP d’Émilie-Romagne à Misano 2 a apporté un petit point à Johann Zarco, mais lui a surtout permis de s’envoler pour la tournée asiatique en voyant autant le verre à moitié plein qu’à moitié vide, et de ne plus être seulement frustré par sa motivation extrême…

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles lors de son débriefing, sans la moindre mise en forme, et ce soir directement transcrit du français.


Johann Zarco : “En fait, l’analyse de la sprint d’hier était quand même positive, parce qu’il y avait vraiment des meilleurs chronos et plus de rythme que d’habitude. Et là, la course d’aujourd’hui, je me suis senti quand même assez bien. Très bons freinages, et ça faisait du bien de se sentir fort au freinage. Après, pas assez bien au niveau de l’accèl, et j’ai glissé énormément, mais je me suis bien battu. Malheureusement, la seule erreur que j’ai faite, non, il y a eu deux erreurs : il y a eu ne pas réussir à passer rapidement Miller, parce que j’avais fait le break avec ceux de derrière pour choper ce groupe, mais Miller était déjà sur la défensive, c’était pas facile, et ensuite, du coup, à galérer derrière lui, quand Mir m’a passé j’ai manqué le percuter sur un freinage parce qu’il a freiné assez fort. Du coup, je suis allé tout droit, et rebelote, il fallait tout recommencer en étant derrière Nakagami. Un beau rythme à la fin, mais trop en s’arrachant, et ça, ça ne me plaît pas. Et pareil, si j’ai fait les erreurs c’est signe que j’avais de la vitesse mais pas encore l’aisance dont j’ai besoin sur la moto. Donc oui, ça a évolué, ça a évolué pour tout le monde, mais moi je n’ai pas l’aisance que je veux, et c’est ça qui me met en colère. Mais le côté positif, c’est quand même qu’on était au combat avec d’autres motos, ce qui était rare depuis le début de l’année, quasi même inexistant.
On a toujours aussi analysé les chronos mais on perd le plus de temps sur la première moitié de course. La 2e moitié de course, là au niveau des chronos, j’ai fait des petits 32 pendant un moment et je pense qu’il n’y avait pas beaucoup de monde en 31 à ce moment-là. » 

Tu as même fait 31.9 à un moment, non? 
« Oui, à l’avant-dernier tour. » 

Comment tu expliques ça ? C’est que vous n’arrivez pas à exploiter les pneus au début ? 
« Ouais, c’est ça, parce que la moto ne tourne pas assez, et également là aujourd’hui, il y avait une grosse différence quand la moto avait moins d’essence. Il faut réussir à jouer avec ça, mais pour l’instant on est tellement loin qu’on a encore du mal à jouer avec ça. » 

Comment tu vois les courses qui arrivent et qui s’enchaînent là, avec le départ en Asie?
« Moi, j’aime bien la tournée et j’ai envie de me battre pour reprendre des points. Là, j’avais du plaisir à pouvoir être avec les autres, même à être avec Miller même si je n’ai pas réussi à le passer tout de suite. Mais le passer à la fin pour avoir mon point de la 15e place, ah, ça faisait plaisir parce qu’on a dû se bousculer pour… enfin j’ai dû le bousculer pour passer, et du coup ça faisait plaisir de se battre un peu pour quelque chose. Du coup, la tournée, j’espère être ça : plus proche des 10 premiers, parce que grâce à mon expérience je pense que j’ai moyen de grappiller un peu des places par rapport ici à Misano où tout le monde était très métronome. » 

Là, tu aurais pu finir 11e, grosso modo, si tu n’avais pas fait l’erreur : ça confirme quand même les progrès dont tu parlais depuis le test…
« Oui, parce qu’il n’y a pas eu on va dire énormément de chutes, ce n’était pas une hécatombe cette course. Et j’ai l’impression que le rythme qu’a eu Mir sur la fin de course était quand même fort. Donc oui, il y avait une 11e place jouable. Oliveira qui a fait 10e, il avait plus de rythme quand même, mais oui, oui, franchement il y a eu un step sur la moto. Après, comme on veut toujours plus, on se dit “mince, c’est encore difficile”, mais si on se rend compte de ce qu’on a fait à Misano 1, on peut dire que Misano 2 était bon. » 

Tu as vu le dépassement de Bastianini sur Martin, sur les images ?
« Non, je n’ai vu qu’une caméra embarquée. C’est un circuit serré, pas facile. C’est dur de freiner, de se présenter à côté, et de rentrer dans le virage. A un moment, il faut presque décélérer du mieux possible, et au moment où le mec il rentre, en fait t’es là. Et il y a aussi cette tendance des fois à ce que le pilote qui se fait doubler tente de fermer la porte, parce qu’il sait que le contact peut créer des pénalités, donc maintenant il y a aussi cette tendance à se refermer sur les pilotes. Mais je n’ai pas vu l’action. » 

Martin s’écarte, il n’insiste pas… 
« Ah, et bien tu vois, il n’avait pas d’autre choix, Bastianini, pour l’attaquer, parce que moi j’ai vu, là même quelqu’un qui était en perdition comme Miller, le seul moyen d’attaquer, c’était d’aller au contact. » 

Pour des problèmes de grip et d’accélération, une course sous la pluie, ça ne t’aiderait pas un peu ?
« Non, parce qu’en fait ça amplifie notre problème. En fait, c’est ce que j’ai découvert en roulant sous la pluie, ça peut permettre de n’avoir qu’un seul problème en fait. Mais oui, c’est à Jerez que je me suis rendu compte de ça, là où en général les conditions font que je fais la différence, surtout sur une piste séchante, et bien je n’ai pour l’instant pas fait de chrono sur la Honda, et c’est là où je leur ai dit qu’il y avait un sérieux souci. » 

Résultat du Grand Prix d’Émilie-Romagne MotoGP 2024 : 

Crédit classement : MotoGP.com

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