Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas revenir sur le Grand Prix d’Autriche de Marc Marquez dans cet épisode de Parlons MotoGP, mais plutôt, de son impact. Hier, dans une analyse similaire à celle-ci, nous traitions de l’état de notre championnat actuellement, au vu du nombre de gens qui se plaignent d’assister à des courses ennuyeuses. Afin de mieux saisir les enjeux de ce volet, nous vous conseillons de le lire en cliquant ici.
Si le MotoGP est dominé par deux hommes en cette saison 2024, un élément figure dans tous les contre-exemples. GP du Portugal, d’Espagne, de France, d’Allemagne… de toutes ces courses explosives, Marc Marquez en était le dénominateur commun. En Autriche, encore une fois, il était l’acteur le plus en vue. Mais pourquoi est-il si important ? À quel point l’Espagnol est-il essentiel à l’écosystème MotoGP ? Une analyse s’impose. Encore une fois, il ne s’agit que de mon avis. Cet article subjectif – mais argumenté – en appelle à vos réactions en commentaires, que je me ferai un plaisir de lire.
Un champion unique
Hier, nous avions conclu en affirmant que le tempérament de Bagnaia et Martin – grosso modo « responsables » du caractère ennuyeux de certaines courses, « à cause » de leur talent – avait son rôle à jouer dans le jugement des spectateurs. Il est vrai que depuis les retraites de Valentino Rossi, Jorge Lorenzo et Cal Crutchlow, les personnages se font plus rares au très haut niveau.
Marc Marquez, dans le paysage, est proprement unique, donc essentiel. Doté d’un talent naturel immense, il est désormais l’un des seuls à pouvoir nous faire lever de notre siège au moins une fois par week-end. Imprévisible au possible, son engagement ne cesse de nous émerveiller, car il donne tout sur la moto, animé par une passion animale.
À lui seul, il peut totalement dynamiter un week-end de Grand Prix notamment car il commet souvent des erreurs. Ces fautes, fréquentes en 2024, lui offrent une possibilité de se racheter en se surpassant. Bagnaia et Martin tombent souvent, oui, mais sont moins brouillons que Marquez, qui fait davantage parler sa nature – disons, son génie –. C’est pourquoi il est le piment du MotoGP moderne, car il n’y a pas moins calculateur sur la grille.
On a tous une histoire avec Marquez
Il n’est pas le seul energizer du plateau, loin de là, mais au moins, il en est un pour tout le monde. On a tous une petite histoire avec Marquez. Soit il a fait tomber notre pilote préféré, soit il s’est fait battre par notre pilote favori, soit on l’admire, soit on le déteste. Ainsi, ça nous fait un point d’accroche, de manière à ce qu’on porte attention à lui, qu’on attende, à chaque fois, quelque chose de sa part. Certains veulent le voir tomber, d’autres, gagner. Mais personne n’est insensible, personne ne le regarde d’un œil lassé, usé par ses années de domination.
Avec lui courent onze saisons d’héritage, de combat, de mythes dans la plus prestigieuse des catégories. Naturellement, cela donne de l’épaisseur à son personnage.
Le dernier rempart
Vu sous ce prisme, le choix de Ducati s’entend plus facilement. Signer Marc Marquez, c’est s’accaparer le dernier joyau d’une génération passée, forgée aux rivalités. Celles-ci manquent cruellement au MotoGP moderne, comme le soulignait d’ailleurs Pedro Acosta avant son arrivée dans la catégorie reine. C’est l’assurance d’avoir l’homme le plus chaud, d’être au cœur de toutes les discussions – et polémiques, mais il n’y a pas de mauvaise publicité, dit-on.
Dans le volet précédent, je précisais que les courses n’étaient pas si ennuyeuses, car, en vérité, il y avait eu de belles joutes. Mais sans le chaos apporté par Marc Marquez, sans ses inspirations aussi imprévisibles que spectaculaires ; sans ses sorties dans la presse aussi, il est vrai que cet exercice aurait eu beaucoup moins de saveur. Même l’attente d’une folie de Marquez rend le spectacle vivant, car son instinct peut frapper à tout moment.
Conclusion – Le MotoGP, ennuyeux ?
Selon moi, tant qu’il y aura Marc Marquez, le MotoGP ne pourra pas être qualifié de discipline ennuyeuse. Certes, les écarts sont plus importants devant, et les vainqueurs en moins grand nombre à l’échelle d’une saison. Mais le spectacle ne réside pas uniquement dans la diversité et les dépassements à outrance. Son appréhension dépend aussi des critères de chacun : je considère Bagnaia comme très spectaculaire, par exemple.
Réaliser une rétrospective sur une question si vaste nécessitait cette précision sur Marquez, car il est la pierre angulaire du spectacle en MotoGP, l’étincelle qui peut embraser la légende. On peut aussi regretter le manque de personnalité des nouveaux pilotes, mais cela mériterait un autre article tout aussi étayé.
Que pensez-vous du rôle de Marquez dans le MotoGP actuel ? À quel point diriez-vous qu’il est important pour le spectacle ? Vos réponses m’intéressent, alors, rendez-vous dans les commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport