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MotoGP Bagnaia

Alors qu’il avait tout de son côté, le champion du monde MotoGP n’est pas parvenu à se démarquer ; Pecco Bagnaia arrivera-t-il un jour à faire le break au championnat ? Son week-end de Silverstone était assez hasardeux, entre difficultés avec les pneumatiques et nouvelle chute en Sprint.

 

Son seul défaut

 

Bagnaia est un pilote complet. Il a montré, en 2022 et 2023, qu’il disposait d’un arsenal conséquent, similaire à celui des plus grands pilotes. Cependant, une chose lui résiste, et pas des moindres : il ne peut pas tuer un championnat. On a l’impression que c’est sous la pression qu’il est le plus fort, quand il lui faut absolument un résultat. Lorsqu’il est en passe de faire un trou, ou qu’il a de l’avance, il se fait remonter, il enchaîne les week-ends sans pouvoir contenir un autre adversaire. On dirait qu’on se dirige vers une nouvelle année de ce type.

Après l’Allemagne, il avait l’avantage sur Martin, c’était indéniable. En termes de points, mais aussi du point de vue de la dynamique, largement de son côté. À Silverstone, il avait une réelle occasion de porter une estocade à la concurrence, juste avant l’Autriche qui est l’un de ses terrains de jeu favoris. Encore une fois, ça a raté.

 

MotoGP Bagnaia

C’est rare de le voir faire des erreurs comme des glissades de l’avant en course. Photo : Michelin Motorsport

 

C’est en Grande-Bretagne qu’avait débuté sa stratégie de monter en puissance du vendredi au dimanche, en 2022 plus précisément. Pourtant, dès le début, il était dans le coup et cela s’est confirmé lors de la Practice comme en qualifications. Bagnaia a même failli réaliser la pole position ; il a fallu un espèce de concours de circonstances, et, bien sûr, un tour d’anthologie d’Aleix Espagraro pour l’empêcher de s’élancer premier.

Lors de son interview, il a passé plus de temps à critiquer ceux qui attendaient désespérément une roue – comprenez, Marc Marquez – plutôt qu’à commenter sa performance. Il n’avait pas tort pour autant, et j’en ai déjà parlé après le Sachsenring. Mais là n’est pas la question. Son langage corporel trahissait l’amertume, alors qu’il est l’un des plus stoïques du plateau.

 

Encore une chute

 

L’Italien est « encore » tombé en Sprint. Encore ? Ce n’est que la deuxième fois que cela arrive par sa faute en dix Sprints. Trouvez-vous toujours que c’est beaucoup ? J’ai du mal avec l’argument qui consiste à dire qu’il n’y arrive pas en Sprint, que Martin est largement meilleur que lui car bien plus véloce. Il n’y avait rien à redire en Catalogne et à Silverstone : Pecco est tombé tout seul. À Jerez, c’était différent, car il était bien installé lorsque la moto de Brad Binder le percuta dans le premier virage. Au Mans, un problème technique le contraignit à l’abandon. Je ne nie pas l’importance des Sprints au championnat, mais il faut relativiser cette « faiblesse » qui n’en est pas une.

 

 

D’ailleurs, il a bien failli tomber de nouveau le dimanche ! En difficulté avec ses pneumatiques, il n’a jamais été à l’aise. Impossible, cette fois, de s’échapper loin devant au vu de la vitesse de Martin et Bastianini. Il peut même s’estimer heureux de finir troisième car Marc Marquez n’a pas voulu prendre trop de risques et l’attaquer dans le dernier tour, en raison de sa chute la veille.

 

MotoGP Bagnaia

Jorge Martin représente toujours un grand danger au championnat. Bien plus que Bastianini. Photo : Michelin Motorsport

 

Le championnat (re)bascule

 

Inutile de s’affoler pour le titre mondial. Au vu de la physionomie de la saison de Martin et Bagnaia, ça risque encore de tourner, et puis, l’écart n’est que de trois points. Enea Bastianini pourrait-il s’immiscer dans cette discussion ? J’ai personnellement du mal à y croire. D’abord, car il est déjà tard, et qu’il a cruellement manqué de vitesse à d’autres occasions. Il y a tout de même un écart de 49 points à combler. À moins qu’il ait trouvé un réglage miraculeux, je ne le vois pas dominer de la sorte toutes les autres manches. De plus, « Bestia » n’a jamais montré qu’il était capable de se hisser sur le podium lors de trois, quatre manches consécutives contrairement à « Go Free » et au « Martinator ». Et ce même en 2022 lors de son année référence.

Jorge Martin a été conservateur pour une fois, une nouvelle facette que l’on voit plus fréquemment ces derniers temps. C’était déjà le cas en Catalogne, notamment. Il n’a pas vraiment été dangereux, et ce même en qualifications où son nom n’est jamais apparu en haut de la feuille de temps. Je doute que cela se reproduise trop souvent, ce qui desservira Bastianini également.

Où en sommes-nous ? Avec un Marc Marquez quatrième le dimanche, je pencherais pour le statu quo. Certes, « Bestia » est bien revenu mais Silverstone nous a déjà appris que ses enseignements n’étaient pas toujours significatifs. Son exploit ne rattrape pas, pour l’instant, la distance qui le sépare de Pecco Bagnaia tant du point de vue comptable que du pilotage. Deux courses réussies n’effacent pas cinq mois de domination.

Qu’avez-vous pensé du week-end de Pecco Bagnaia à Silverstone ? Dites-le moi en commentaires !

 

Bagnaia n’a pas été mauvais perdant, et le samedi comme le dimanche, son coéquipier lui fait limiter la casse. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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