Parlons MotoGP : Fabio Di Giannantonio devrait servir d’exemple

C’est désormais officiel : « Diggia » pilotera une Ducati Desmosedici GP25 l’année prochaine au sein de la structure de Valentino Rossi, alors qu’il avait une proposition de Pramac Yamaha sur la table. Depuis la fin de l’année passée, Fabio Di Giannantonio est en train de devenir un exemple, un véritable modèle qui pourrait bien être récompensé par d’énormes résultats dans peu de temps. Analyse.

 

Passione Italia

 

Fabio Di Giannantonio est la définition même du pilote intelligent. Et voici un choix intelligent. Son renouvellement avec Ducati VR46 est tout à fait logique, pertinent, et ambitieux. Personnellement, j’aime quand les pilotes se donnent la chance de jouer des victoires, qu’ils provoquent eux-mêmes leur destin. Au lieu de se vendre à l’argent, l’Italien préfère son ambition, car son but ultime va bientôt être accompli : celui de jouir d’une machine d’usine.

Depuis le début de l’année, il ne se refuse rien, pas même de rêver. Il disait explicitement, parfois à la suite de performances moyennes, qu’il avait la ferme intention de devenir pilote d’usine. Au moment de l’imbroglio Jorge Martin, lui même avait invoqué son propre nom dans la conversation, ce qui en faisait pouffer plus d’un. Désormais, plus personne ne rigole. Di Giannantonio aura la seule GP25 non officielle au sein d’une équipe rodée, rompue à la victoire et aux plus hautes sphères de notre sport. Il a tout gagné, et a sans doute compris qu’il fallait toujours avoir la moto la plus performante au moment T, afin de constamment prouver sa valeur. Là est la clé de la longévité en MotoGP, surtout si l’on a pas peur de croire en soi. Beaucoup feraient bien de s’en inspirer.

 

 

Je voulais revenir brièvement sur l’état d’esprit de ce pilote. C’est dingue, quand on y pense. Il y a un an, on l’envoyait tous en Superbike, unanimement. En quelques mois, il a pu prouver sa valeur au monde entier avec des performances de très haut rang. Et aujourd’hui, il se dit prêt à relever le défi imposé par la GP25 et la lourde responsabilité qu’elle incombe. Demain, peut-être se rêvera-t-il candidat au guidon officiel Ducati ; idiots seront ceux qui se moqueront de ce dessein.

Il est un exemple de passion (au sens premier du terme, qui inclut le sacrifice, la douleur). Di Giannantonio fait de son mieux pour parfaire son art, quitte à se retrouver en terrain psychologique hostile comme ce fut le cas en 2022, où un pilote au talent naturel démesuré l’écrasait dans le box Gresini. Il n’a pas le panache de Marquez, pas la personnalité et la vitesse de Lorenzo, pas le talent de Stoner, mais Di Giannantonio a tout d’un héros.

 

Ça va marcher

 

Si tout se passe bien pour lui, je suis convaincu que cette association va fonctionner. En 2024, il s’est révélé comme l’un des meilleurs pilotes sur les Ducati GP23, parfois au niveau de Marc Marquez. Très régulier dans la performance, il n’a subi son premier abandon qu’au Sachsenring, et encore, en raison d’un mystérieux problème technique.

 

 

On peut douter de plusieurs paramètres à l’étude d’un pilote, mais les deux que je vais citer me poussent à dire que « Diggia » va réussir. Premièrement, je sais qu’il n’abandonnera pas, et qu’il va courir le plus intelligemment possible, avec passion. Deuxièmement, je sais qu’il performera si la machine lui convient parce qu’il a montré, fin 2023, qu’il était parfaitement létal au guidon. Quand tout va en son sens – comme ce fut le cas au Qatar ou à Valence, il est quasi-imprenable, toujours extrêmement propre dans ses dépassements.

Il aura l’avantage d’avoir, je l’imagine, une très bonne machine, et, qui plus est, sera le seul d’une équipe privée à en bénéficier. Ainsi, si elle lui convient, il sera en position de faire un bond sensationnel dans la hiérarchie Ducati, en l’absence des deux Pramac et de Marc Marquez chez Gresini. Pourrait-il être un outsider régulier à la victoire comme Johann Zarco en son temps ? Ou même, plus encore, une sorte de Jorge Martin ? Humblement, je pense qu’il détient ce potentiel en lui, et qu’il y croit fermement.

Ce ne sont que des suppositions, car la saison est encore longue. J’aurai l’occasion de revenir sur des pronostics plus précis en début d’année prochaine, bien entendu, mais je pense qu’il faut parler de ces profils discrets. Les pilotes dans son genre ne payent pas de mine, je le concède, mais font des modèles très respectables auxquels tous les jeunes peuvent (devraient ?) s’identifier.

Que pensez-vous de ce pilote ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Photo : Michelin Motorsport