Parlons MotoGP : Bagnaia a dit qu’il était le meilleur, et il avait raison

Nouvelle course et nouvelle victoire du n°1. La troisième cette saison. Après la débandade totale du samedi, il a affirmé qu’il était le meilleur en piste, et surprise – ou pas, Pecco Bagnaia avait raison. Retour sur un exploit dont lui seul a le secret sur la grille.

 

Perdant, mais pas tout à fait

 

J’ai arrêté de compter les fois où il nous a fait le coup. Pecco Bagnaia était l’un des favoris en Catalogne, c’était sûr, mais il m’a encore fait douter. Son week-end, finalement, est réussi de bout en bout, à l’exception de sa chute lors du Sprint sur laquelle je reviendrai ultérieurement. Déjà, ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu aussi fort en qualifications. J’ai toujours dit qu’il était au moins aussi bon que Jorge Martin sur un tour, mais depuis la fin de saison 2023, l’Espagnol avait pris l’avantage. L’officiel Ducati ne compte qu’une seule pole depuis septembre passé, ce qui est peu, statistiquement.

Même si ça ne s’est pas soldé par une première place sur la grille, il était dans le coup. Bagnaia se fit annuler un tour, mais qu’importe, cette deuxième position était largement suffisante pour un pilote excellent à l’extinction des feux, premièrement, et face à une Aprilia qui ne réussit jamais ses départs.

 

 

Je l’ai trouvé fantastique lors du Sprint, en gestion, comme il a l’habitude de le faire. Jusqu’à sa chute dans le virage n°5. Lui dit qu’il n’y était pour rien du tout, et a remis la faute sur l’état pitoyable de l’asphalte. Soit. Je ne pense pas qu’il mente, car il n’a aucune raison de le faire – ce n’est pas la première fois qu’il chute cette année, après tout, mais je pense que le dire n’était pas la chose à faire. Remettre la faute sur un élément extérieur et qui plus est commun à tous montre, en général, un signe de faiblesse – même si c’était peut-être la vérité.

À ce moment là, je me suis dit qu’il pouvait presque oublier la course au titre. Il accusait plus de 40 points de retard sur un Martin étonnamment conservateur, alors que Marc Marquez réalisait une énième remontée depuis le fond de la grille. Et puis, comme d’habitude finalement, Bagnaia m’a fait mentir.

 

Rien à dire

 

Pecco s’est comporté en champion, et en champion en passe de devenir une légende. Après avoir suivi l’intégralité de sa carrière, toutes ses désillusions en MotoGP, je pensais qu’il ne pouvait pas frapper si fort le dimanche. Ce circuit lui avait toujours causé des ennuis. L’année passée, rappelez-vous de sa chute en sortie de virage n°2, qui avait failli mal se terminer. Et puis, la saison précédente encore, ce carton de Nakagami au départ qui le faucha.

Et pourtant, il a été sensationnel, souvent en gros 1’39, jusqu’à rattraper Jorge Martin tour après tour, dixièmes par dixièmes, et le doubler dans le même virage n°5 où il était tombé la veille. J’ai souvent avancé qu’il était, d’assez loin, le pilote avec la plus grande force mentale sur le plateau. Mais en réalité, je pense qu’il ne réfléchit pas tant que ça, qu’il est très instinctif, car sinon, il n’aurait jamais pris un tel risque dans un virage assez difficile à aborder, avec très peu de grip, en fin de course. Il aurait pu aisément retarder son attaque pour lui placer au virage n°10, dans un freinage plus conventionnel où il aurait eu l’avantage. Mais non. Il a vu la brèche, et y est allé. Proprement, comme toujours. D’ailleurs, et vu que je ne vais pas parler de lui cette semaine, j’aimerais avoir un mot pour le « Martinator » qui a lui aussi été grandiose, sans jamais forcer un seul dépassement alors que les conditions ne s’y prêtaient guère.

 

 

Le meilleur ?

 

Peut-on seulement vaincre Bagnaia ? L’avoir comme adversaire, c’est une sacré épine dans le pied. Après le Sprint, il a confié qu’il était le meilleur en piste, au moment de sa chute. Comme souvent, les commentaires insultants à son égard n’ont pas tardé à fuser, car les gens n’aiment pas Bagnaia. C’est comme ça, on y peut rien. Ils ne changeront pas d’avis de toutes les façons. Puis, il a climatisé tout le monde.

 

 

Mais d’un point de vue objectif, il avait raison et je persiste à dire qu’il est le meilleur pilote du monde. Qui aurait pu faire de même, deux semaines après avoir fait de même au Mans, et un mois après avoir fait de même à Jerez ? D’ailleurs, Fabio Quartararo partageait cette analyse ; il considère Bagnaia comme le favori.

Le fait que Pecco soit encore et toujours estimé comme la menace principale alors qu’il pointe à 39 points du leader au général en dit long sur la grandeur du bonhomme. On a beaucoup de chance de voir évoluer un tel pilote, dont la tâche n’est certainement pas facilitée par le contexte actuel. Alors profitons-en.

Qu’avez-vous pensé de la performance de Pecco Bagnaia ce week-end ? Dites-le nous en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport