MotoGP, Michele Pirro : « il n’y a pas une demi-seconde de différence entre les Ducati GP24 et GP23 comme certains le prétendent »

Au Grand Prix MotoGP d’Espagne, Marc Marquez a brillamment concouru mais s’est incliné face à Francesco Bagnaia dans ce duel entre Ducati haletant. Si certains observateurs, à l’instar de Jorge Lorenzo, pourraient penser que Marquez, pilotant pour Gresini, est désavantagé par sa Desmosedici GP de l’année précédente comparée à la GP24 de Bagnaia, Michele Pirro, pilote d’essai chez Ducati, offre une perspective différente.

Dans un entretien avec GPOne.com, Pirro a clarifié que les distinctions entre les deux versions de la Desmosedici ne sont pas aussi tranchées qu’on pourrait le supposer. « La redondance de cette comparaison entre les deux motos m’attriste un peu. Certes, la GP24 représente un pas en avant par rapport à la GP23, mais ce n’est pas comme si on faisait un bond en arrière en roulant avec le modèle précédent. Je dois insister sur un point : il n’y a pas une demi-seconde de différence entre ces deux motos, comme certains le prétendent. »

Pirro a insisté sur le fait que, dans les derniers tours d’une course serrée, les subtilités techniques s’estompent face à la compétence et la résilience du pilote. « Dans les cinq derniers tours à Jerez, qu’on soit sur la GP23 ou la GP24, l’issue dépend essentiellement du pilote. Lorsqu’on pousse à cette limite, ce sont les compétences et les qualités intrinsèques du pilote qui déterminent le résultat. Rien d’autre n’entre en compte. »

Michele Pirro : « il semble presque que l’on perçoive la GP23 comme non compétitive et sous-estimée, ce qui est loin de la réalité »

Pour appuyer son argument, Pirro a rappelé les performances de l’année précédente de Fabio Di Giannantonio, qui, malgré une GP22 non mise à jour, a fini la saison en rivalisant pour des podiums et des victoires. « Il semble presque que l’on perçoive la GP23 comme non compétitive et sous-estimée, ce qui est loin de la réalité. Di Giannantonio, par exemple, a prouvé le contraire avec sa GP22, en s’améliorant constamment et en luttant pour des positions de tête sans mises à jour majeures tout au long de l’année. »

Cette explication de Pirro met en lumière non seulement l’importance de l’évolution technique des MotoGP, mais aussi le facteur humain indéniable qui peut souvent surmonter des obstacles perçus comme incontournables. Ce message venu du pilote test Ducati, est aussi une réponse à la certitude de Jorge Lorenzo clamant à qui veut l’entendre qu’avec une GP24, Marc Marquez l’aurait remporté sur Pecco Bagnaia à Jerez, écornant ainsi le mérite du double Champion du Monde d’avoir battu l’octuple couronné.