Toprak Razgatlioglu, champion du monde de Superbike en 2021, a marqué l’histoire de Yamaha en mettant fin à la domination de Jonathan Rea sans la catégorie réservée aux motos issues de la série. Son talent indéniable a rapidement alimenté les spéculations sur un possible passage en MotoGP. En 2022, Razgatlioglu a ainsi eu l’opportunité de tester la M1 de Yamaha en Espagne, lors d’un essai à Aragon. Malheureusement, le mauvais temps a réduit son temps en piste, ne lui permettant pas de tirer des conclusions définitives sur la moto…
Un second test était prévu au printemps 2023 à Jerez, mais ce rendez-vous n’a pas répondu aux attentes de Toprak Razgatlioglu. La réaction de Yamaha aux souhaits du champion turc après le premier test d’Aragon a été décevante. « Ils avaient connaissance de mes retours concernant la position de pilotage. Yamaha dispose habituellement de trois configurations de selle différentes, mais rien n’avait changé lorsque j’ai repris la piste« , explique Razgatlioglu, manifestement perplexe quant à l’objectif réel de Yamaha pour ces tests.
« Il n’y avait pas suffisamment de pneus disponibles, ce qui a limité mon temps en piste« , ajoute-t-il, exprimant son respect pour les mécaniciens et l’opportunité qui lui était offerte, mais aussi sa frustration face à un manque de soutien apparent pour exploiter pleinement l’essai.
Toprak Razgatlioglu était prêt à mettre prématurément un terme au test sur la M1 : « je n’avais pas prévu de continuer à rouler après le premier jour »
Convaincu que Yamaha ne le préparait pas pour une carrière en MotoGP, Razgatlioglu a envisagé de ne pas poursuivre les essais après le premier jour. » Je n’avais pas prévu de continuer à rouler après le premier jour. J’ai consulté mon manager, Kenan Sofuoglu, qui m’a conseillé de continuer par respect pour Yamaha« , révèle Razgatlioglu, détaillant les événements qui l’ont ensuite convaincu de quitter la marque d’Iwata.
Un chemin que le Turc a arpenté avec plus de conviction lorsqu’il a eu connaissance de cette évaluation de Maio Meregalli sur l’opération : « je ne sais pas à quel point il a poussé. Honnêtement, je m’attendais à ce que ses temps soient plus réguliers après deux jours. Cependant, je ne pense pas qu’il ait trop poussé« .
Pourtant, piloter une MotoGP restait un rêve : « tous les jeunes pilotes aspirent à cela. Vivre cette expérience était incroyable« , reconnaît-il, malgré les circonstances. Finalement, l’insatisfaction de Razgatlioglu quant au développement de sa carrière chez Yamaha et les essais non concluants ont mené à une rupture. « Yamaha n’avait pas l’intention de m’incorporer en MotoGP. Nous avons donc commencé à explorer d’autres options« , dit-il, précisant le tournant décisif qui l’a amené à signer avec BMW.
Ce nouveau chapitre avec BMW s’est avéré fructueux. Razgatlioglu s’est rapidement illustré en Superbike, enregistrant des performances de premier plan avec la BMW M1000RR. « Rejoindre BMW a été un nouveau défi qui m’a redonné motivation« , confie-t-il à motorsport-total, évoquant sa satisfaction après une victoire remarquée lors de la deuxième course de la saison à Barcelone.
La transition de Razgatlioglu de Yamaha à BMW illustre l’importance de l’alignement entre les ambitions d’un pilote et les capacités d’une équipe à soutenir ces aspirations. Pour Razgatlioglu, la fin de sa collaboration avec Yamaha et son passage à BMW ont marqué un nouveau début prometteur dans sa carrière en Superbike, soulignant son adaptabilité et sa détermination à réussir au plus haut niveau. Par ailleurs, le Turc a donné un nouvel élan aux ambitions sportives de la marque bavaroise qui n’exclut plus à présent d’entrer en MotoGP à la faveur d’un nouveau règlement qui sera en vigueur en 2027…