Dans le sillage de l’annonce par Liberty Media de son acquisition des droits du MotoGP, le monde des sports mécaniques se trouve à l’aube d’une éventuelle révolution. La propriété partagée avec la Formule 1 suscite des interrogations quant à l’approbation de cette transaction par les autorités réglementaires compétentes, un scénario qui rappelle la tentative avortée de CVC Capital Partners en 2006 due à des problèmes antitrust. Liberty Media aborde cette acquisition avec un optimisme prudent.
Greg Maffei, PDG de Liberty Media, exprime une confiance robuste dans le processus d’approbation, suggérant un paysage concurrentiel en constante évolution depuis l’échec de CVC Capital Partners : « nous envisageons une approche distincte pour la gestion de la Formule 1 et du MotoGP, assurant que chaque entité reste autonome dans ses activités de commercialisation. Cet aspect, nous l’espérons, favorisera l’approbation des autorités réglementaires, » déclare-t-il lors d’une conférence d’investisseurs.
Maffei souligne également une différence notable dans les contraintes temporelles par rapport à la situation de CVC, ce qui offre à Liberty Media une marge de manœuvre supplémentaire pour naviguer à travers le labyrinthe réglementaire : « notre position actuelle nous permet de prendre le temps nécessaire pour assurer un processus d’approbation réglementaire lisse et sans heurts, contrastant avec les pressions subies par CVC en 2006. »
Liberty Media : « nous soumettrons notre dossier non seulement à l’Union européenne mais également au Royaume-Uni, au Brésil, à l’Australie, à l’Espagne et à l’Italie »
Renee Wilm, responsable juridique chez Liberty Media, renforce cet optimisme en notant l’absence de précédents directs pour la décision de CVC et met en avant les évolutions du paysage médiatique : « l’environnement médiatique a considérablement changé en deux décennies. Nous anticipons une interaction constructive avec les régulateurs pour mettre en lumière ces changements, ainsi que notre engagement envers le maintien de l’indépendance entre la Formule 1 et le MotoGP. Nous envisageons de soumettre notre dossier non seulement à l’Union européenne mais également au Royaume-Uni, au Brésil, à l’Australie, à l’Espagne et à l’Italie, avec l’objectif d’obtenir une autorisation rapide. »
Liberty Media se trouve donc à un carrefour crucial, avec la potentialité de remodeler l’avenir des sports mécaniques à une échelle mondiale. Si leur stratégie de distinction claire entre les deux séries et leur approche réfléchie face aux régulateurs portent leurs fruits, cela pourrait non seulement marquer le début d’une nouvelle ère pour le MotoGP mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles dynamiques compétitives et commerciales dans le monde du sport motorisé.