Andrea Dovizioso est maintenant un chef d’entreprise impliqué à faire tourner un site de motocross mais il reste une légende officielle des Grands Prix, et à ce titre un observateur éclairé du MotoGP. Il a donné son sentiment sur cette saison encore balbutiante mais déjà trépidante, avec son pragmatisme habituel, recontextualisant les événements par rapport au calendrier en cours tout en signalant comment l’évolution technique a façonné la catégorie et le déroulement de la compétition …
Dans un entretien avec GPOne, Andrea Dovizioso a d’abord rappelé ceci à propos du déroulé actuel de la course au titre 2024 en MotoGP : « il est impossible de savoir qui en est le favori pour le moment » dit-il. « Je suis également convaincu que le vrai championnat commence à Jerez. Parce que les types de circuits sur lesquels nous avons couru jusqu’à présent ne sont pas vrais ou ne le sont que jusqu’à un certain point ».
« Dovi » explique pourquoi le terrain du Grand Prix d’Espagne est un cap si particulier dans ce championnat : « Jerez sera le première piste petite et lente où le ressenti des pilotes va changer complètement. A partir de là commencent certaines pistes qui nous feront vraiment comprendre qui pourra être le plus constant, car il y en a beaucoup qui peuvent gagner des courses, et même le championnat du monde. Tous sont compétitifs, je vois cette saison totalement ouvert ».
Andrea Dovizioso : « le MotoGP est beau, on va plus vite qu’il y a quelques années mais avec beaucoup moins de difficultés »
Cela dit, ce n’est pas parce qu’Andrea Dovizioso se passionne pour cette compétition indécise qu’il n’y trouve pas à y redire … « La bagarre sur la piste, quand il y en a, c’est seulement parce qu’il y a une gestion des pneus… Sinon, la moto ne vous permettra pas de vous battre. C’est dommage car le niveau des pilotes et des motos nous donnerait l’opportunité d’avoir une bagarre impitoyable et belle qui n’est pas possible. On pourrait faire plus de spectacle du point de vue du combat pur et l’aérodynamique a certainement conditionné cet aspect ».
Il poursuit : « mais c’est toujours le même vieux discours, les ingénieurs essaient de développer pour aller plus vite. Ils ne se soucient pas du spectacle, ils se soucient juste d’aller plus vite. Ensuite, ce sera toujours l’organisateur, avec les fabricants, qui pourra prendre ces décisions pour l’avenir. Mais ils sont toujours en désaccord ».
Andrea Dovizioso conclut : « le MotoGP est beau parce que tout est poussé à l’extrême, ils prennent seconde après seconde, donc c’est sympa pour un passionné de moto. Surtout quand on comprend un peu la technique et qu’on voit ces évolutions, c’est splendide. Mais c’est toujours la même chose : on va plus vite qu’il y a quelques années mais avec beaucoup moins de difficultés ».