pub

course folie

Le premier week-end de la saison 2024 est derrière nous. Avec lui, trois vainqueurs. Si le public a les yeux tourné vers le MotoGP, il ne faudrait pas oublier les autres catégories, absolument essentielles à la pérennité de notre écosystème. C’est pourquoi je tiens absolument à parler de la course de folie en  Moto2 avant de se tourner vers le Portugal.

 

Bizarre

 

Depuis assez longtemps maintenant, le Moto2 représente le temps faible d’un week-end de GP. Peu d’action en piste, de dépassements, aussi, et des chevauchées en solitaire qui récompensent de très bons pilotes. J’ai du mal à dater le début des purges, mais disons que depuis 2018-2019, la catégorie a perdu quelque chose. A priori, rien à voir avec le changement de constructeur ni de cylindrée, opéré en 2019, qui voyait les 600cc Honda remplacés par des 765cc Triumph. Sous l’ère de domination de Johann Zarco (2015-2016), on voyait déjà des courses ennuyeuses au possible, mais souvent sauvées par le talent des principaux protagonistes et le nivellement du plateau.

 

course folie

J’ai rarement vu une célébration aussi longue que celle d’Alonso Lopez au Qatar. Photo : Speed Up Racing

 

Disons que l’avènement de Red Bull KTM Ajo en tant qu’équipe exploitante d’un châssis Kalex, les meilleurs, n’a en rien aidé le spectacle. À l’heure où ces lignes sont écrites, les trois derniers vainqueurs du championnat étaient titulaires dans cette formation. Remy Gardner a remporté le titre 2021, suivi d’Augusto Fernandez en 2022 et de Pedro Acosta en 2023. Dans une catégorie où tout le monde est censé évoluer à machines égales (exceptées les Forward, à la traîne), c’est un peu étrange mais c’est aussi le génie d’Aki Ajo qui est récompensé.

Au Qatar, nous avons eu une course sensationnelle, l’une des meilleures des dernières années. Un changement majeur était à noter ; Pirelli est désormais fournisseur exclusif de la catégorie, en lieu et place de Dunlop. Lors du Grand Prix, de nombreux pilotes, y compris des favoris, ont été en proie à d’étranges baisses de rythme, d’autres allaient plus vite, d’autres stagnaient après s’être rapprochés de la tête. C’était à la fois déconcertant, et à la fois fascinant car pour la première fois depuis longtemps, une course Moto2 était parfaitement imprévisible.

 

 

Tony Arbolino et Fermin Aldeguer se sont totalement écroulés, alors que le coéquipier d’Aldeguer chez Speed-Up, Alonso Lopez, s’est imposé. C’est comme si les cartes étaient rebattues.

 

La renaissance ?

 

Cela me rappelle les grandes heures du Moto2, je parle ici du début des années 2010 avec, en point d’orgue, ces excellentes saisons 2010 et 2013. Depuis la déchéance de Suter, Kalex régnait en maître sur la catégorie intermédiaire. Mais depuis ces derniers temps, Boscoscuro/Speed Up revient très fort. La nouvelle équipe MT Helmets MSi, sur la troisième marche du podium grâce à Sergio Garcia, a fait le choix du cadre italien. Le vainqueur en était aussi équipé.

 

course folie

Tony Arbolino a déjà lâché de gros points à la concurrence. Photo : MarcVDS Racing Team

 

Je ne m’attendais pas à dire cela, mais je suis impatient de voir ce que le Moto2 nous réserve au Portugal, un circuit qui m’a d’ailleurs toujours laissé sceptique – et où je n’ai vu qu’une seule belle course : le Grand Prix Moto3 2021 avec ce fauchage de Dennis Foggia par Darryn Binder. Une fois n’est pas coutume, il semblerait que la catégorie intermédiaire gagne un intérêt intrinsèque, et qu’elle ne serve pas uniquement à fournir la grille MotoGP en talents programmés depuis leur naissance. Il ne faut pas s’emballer, car il ne s’agit que d’un seul Grand Prix, et que nous avons eu de rares mais très belles courses avec les 765cc même chaussés en Dunlop.

Mais je ne saurais dire pourquoi, cette manche m’a fait rêver. Rêver d’une bataille entre destins formidables – les histoires d’Alonso Lopez, de Barry Baltus, Fermin Aldeguer et d’autres sont assez passionnantes et peu conventionnelles, de courses haletantes et de rebondissements me semble légitime.

En tout cas, contrairement au Moto3, les pneus Pirelli semblent avoir changé quelque chose, apporté un élément supplémentaire qui avait disparu à ce niveau de compétition. Si le Moto2 parvient à faire un comeback après toutes ces années de courses moyennes au mieux – dans l’ensemble, alors il en deviendrait la plus grande surprise de l’année.

Avez-vous suivi la course Moto2 à Lusail ? Dites-le moi en commentaires !

 

Barry Baltus, vraiment impressionnant de résilience. Photo : RW Racing Team

 

Photo de couverture : MT Helmets MSi

Tous les articles sur les Pilotes : Alonso Lopez, Barry Baltus, Fermín Aldeguer

Tous les articles sur les Teams : Red Bull KTM Ajo, Speed Up