du en Superbike
Par Paolo Gozzi / Corsedimoto.com
Les as du Superbike sont comme des boxeurs avant de monter sur le ring. Chaque jeudi, ils seront soigneusement pesés, afin de déterminer la quantité de lest qu’ils devront adopter. La valeur ne sera donc pas fixe, mais variera à chaque manche en fonction du poids des pilotes. Un problème supplémentaire pour les équipes « poids léger », notamment la Ducati du champion du monde Alvaro Bautista. Les calculs et les tests dynamiques avant le début du championnat du monde ne suffiront pas, mais il faudra travailler en permanence pour déterminer comment minimiser le problème en déplaçant la masse supplémentaire au plus près possible du centre de gravité du véhicule. Une galère pour les ingénieurs, un motif d’intérêt supplémentaire pour nous, passionnés..
Voici comment cela fonctionne
Le règlement technique 2024 n’a pas encore été publié par la
Fédération internationale. En octobre dernier, il a été annoncé que
le poids combiné et les régimes moteurs maximums seraient fixés par
DWO (Dorna), la FIM (Fédération internationale) et la MSMA
(Constructeurs). Or, une fuite s’est produite : le poids idéal de
80 kilos est confirmé. Nous précisons qu’il s’agit de la somme du
poids du pilote et de son équipement de course : combinaison,
casque, bottes, gants, équipement de sécurité. Le lest sera défini
comme 50% du delta entre 80 kilos et le poids réel.
Alvaro Bautista pesait 68
kilos en 2023, en tenue de course. La différence est donc de 12
kilos, le lest de 6 kilos.
La prise de poids de Bautista
Mais il sera moindre, car Alvarito a fait savoir qu’il allait
reconsidérer sa préparation physique afin d’augmenter sa masse
musculaire. Il est évident qu’un pilote aussi petit ne peut pas
devenir un culturiste, mais il pourrait prendre quelques kilos.
Dans ce cas, le lest serait ramené à cinq kilos. Cela reste une
charge énorme pour un véhicule de course. Cela peut affecter la
maniabilité, les distances de freinage, l’usure des pneus.
La pesée du jeudi
Comme les pilotes peuvent être soumis à des variations de poids au
cours de la saison, ils seront contrôlés le jeudi précédant chacune
des douze manches. Les boxeurs cherchent le poids le plus léger
possible, pour être dans les limites de chaque catégorie
spécifique. Les jours précédents, ils mangent très peu et veillent
à passer le contrôle avec le moins de liquide possible sur eux. On
peut imaginer que les pilotes léger feront exactement le contraire
des boxeurs, c’est-à-dire qu’ils arriveront sur la balance le plus
« lourd » possible. L’écart entre le chiffre relevé par
les commissaires et les 80 kilos idéaux déterminera la quantité de
lest. Il serait souhaitable que la FIM communique à chaque fois les
résultats du contrôle, afin que l’on ait une idée exacte. Rappelons
que la limite de poids du Superbike reste inchangée : 168
kilos.
Et le régime-moteur ?
Il faudra attendre le tableau officiel. La Ducati devrait toutefois
regagner 500 tours en revenant au seuil des 16 100 tr/min, la
limite depuis le début du championnat du monde 2023. Au cours de la
saison, la Panigale V4 R avait subi deux baisses de 250 tr/min
chacune, pour descendre à 15 600 dans les dernières manches. Sans
impact notable sur les performances des pilotes en rouge, à vrai
dire, à commencer par Bautista lui-même. Le bonus de +500 tours
était la contrepartie obtenue en échange de l’acceptation de la
nouvelle règle sur le poids combiné : les règles techniques du
Superbike sont le résultat de négociations constantes entre les
constructeurs, la Fédération et les promoteurs.
Mais les changements les plus importants seront
autres
La discussion sur le poids combiné a passionné les pilotes et les
fans, tout comme la diatribe sur le régime moteur autorisé pour
chaque marque. Les changements qui pourraient changer le visage du
Superbike, cependant, sont autres. Il s’agit de la réduction
drastique de la consommation de carburant, entraînée par
l’obligation d’adopter des réservoirs de 21 litres au lieu de 24,
mais surtout de la possibilité de modifier radicalement le poids du
vilebrequin et du volant d’inertie : 20% de plus ou de moins par
rapport à la fiche d’homologation. De tels changements pourraient
avoir un impact bien plus important que le poids du pilote et la
limite de régime.
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Corsedimoto.com
Paolo Gozzi
