C’est dans le cadre somptueux de la Gaîté-Lyrique, une salle de spectacle parisienne initialement érigée pendant le 18e siècle, que s’est tenue la conférence de presse annuelle organisée par la Fédération Française de Motocyclisme (FFM) ce 9 janvier 2004.
Bien sûr, en tant que fédération de tous les motards, le président Sébastien Poirier a abordé tous les sujets concernant ceux-ci, du contrôle technique à l’achat de terrains de motocross en passant par l’arrivée des motos électriques en motocross, mais en tant que passionnés de compétitions de vitesse sur asphalte, c’est ce point que nous allons particulièrement éclairer aujourd’hui.
Devant une salle attentive, le président a tout d’abord insisté sur l’élément numéro un qui lui tient à cœur, la sécurité.
Sébastien Poirier : « Je ne vais pas faire trop trop long, mais en tout cas l’idée c’est de pouvoir marquer les 3 ou 4 évolutions majeures de la saison, et en effet, d’évoquer la sécurité. Vous savez que c’est un sujet que la Fédération traite depuis 110 ans, puisque c’est un rôle cœur de faire en sorte d’améliorer la sécurité de ses pilotes. Il y a un travail considérable qui a été mené sur les équipements de sécurité sur les circuits ces dernières années. Et puis on a la chance d’avoir des équipements de protection individuelle avec les nouvelles technologies, de nouveaux outils, et de pouvoir les transposer sur la compétition avec les airbags. Et donc la Fédération a fait le choix d’imposer dès 2024 sur un très grand nombre de compétitions en vitesse, sur quasiment toutes les compétitions de vitesse sur les grands circuits, et pour la grande majorité des catégories, le port d’un gilet ou d’une combinaison avec un airbag. C’est une nouveauté très importante. Alors évidemment c’est une contrainte, car c’est aussi un coût pour les pilotes, mais on est persuadé, je tiens à remercier Patrick Coutant et toute son équipe, que ça participera à améliorer la sécurité de nos pilotes. Et c’est un engagement clair en direction de la sécurité: il faut vraiment qu’on soit très très à l’aise et très très à l’écoute de tout ce qui peut aujourd’hui nous permettre d’améliorer la sécurité de nos pilotes. Et puis nos assureurs présents seront satisfaits de voir que c’est vraiment toujours, et de façon je dirais consubstantielle, le cœur et une priorité fédérale.
S’en est suivi un passage sur l’arrivée des motos électriques en motocross, qui participeront aux mêmes épreuves que les motos à moteur thermique. Cela fait suite une expérience en Motoball qui s’est avérée positive, à tel point que la fédération vient de racheter 30 motos supplémentaires fabriquées en France qui s’ajouteront aux 15 déjà présentes. Cela ne concerne pas pour le moment les compétitions que nous suivons, mais cette expérimentation devra être suivie avec attention car, même si cela n’a pas vraiment évoqué, en toute logique cela s’étendra sans doute un jour également à l’asphalte…
« Oui, on est, on est vraiment sur une révolution importante puisque aujourd’hui, par le passé, nous avions déjà intégré des motos électriques, mais généralement des mini motos, c’est à dire qu’on était vraiment sur des catégories de jeunes, notamment en Minivert. En enduro, l’an prochain, on va l’intégrer dans l’Enduro, et pour la première fois en 2024 en Motocross, on va mixer les championnats, et pour la première fois les motos thermiques seront confrontées à des motos électriques. Alors ce n’est pas simple parce qu’on est vraiment sur une révolution systémique. Très clairement, on modifie complètement les modèles, mais je crois qu’il ne faut surtout pas se fermer à l’électrique, car c’est le sens de l’histoire. On fête les 110 ans de la Fédération, et ce sont 110 ans d’innovation, donc je le redis, c’est important, ce n’est pas la 111e année qu’on va se fermer à l’innovation. L’électrique arrive aujourd’hui, c’est une réalité, il faut qu’on se l’approprie. Si on ne se l’approprie pas, et bien elle se développera en dehors de la Fédération. Donc on a vu cette année, on a expérimenté, notamment motocross, la mixité des machines, et la commission motocross, et je remercie Jean-Pierre et toute son équipe, a fait le choix d’aller jusqu’au bout de la logique et d’intégrer ces machines sur nos compétitions motocross. »
Au niveau du championnat de France
FSBK, la grosse nouveauté consiste en l’arrivée des Supersport New
Generation afin d’harmoniser le règlement français avec
ses semblables internationaux.
La wild card permettant de s’étalonner en
championnat du monde 600 Supersport concernera dorénavant le
meilleur pilote français en catégorie
Stock.
“Oui, on avait parlé l’an passé, je crois qu’il y avait une question d’un journaliste pour savoir ce que l’on allait faire, et donc on avait fait le choix l’an dernier de ne pas modifier notre règlement 600. On est contraint, entre guillemets, par une certaine forme de réalité, on est contraint également par ce qui se passe à l’étranger et notamment sur les autres championnats nationaux. Donc on a fait le choix, la commission a fait le choix d’intégrer ces nouvelles machines dans la catégorie 600, mais on a veillé, et je pense que c’est très important pour le futur, à conserver une catégorie Stock qui correspond quasiment à cette catégorie actuelle, et surtout la fameuse wildcard qui est rattachée à la 600, et bien elle sera rattachée à la catégorie Stock. Et c’est très important pour nous la wildcard, puisqu’on a vu, et là je remercie Vincent Thommeret de Yamaha et évidemment Christophe Guyot pour le GMT, parce que ces dernières années on a mené un vrai travail collaboratif qui a permis à ce que des pilotes très, très forts puissent s’essayer à l’international, Valentin Debise et plus récemment Johan Gimbert, qui ont grâce à ça pu montrer tout leur talent. Donc on maintient cette wildcard attachée à la catégorie 600. Je voulais en parler parce que il y avait quelques interrogations là-dessus, je voulais vraiment le rappeler très clairement ce soir.”
Toujours au niveau de la compétition, sans aucunement occulter les succès français, à l’image de la victoire de Johann Zarco dûment félicitée pour sa première victoire, le président a répondu à la réponse à la question qui taraude tous les passionnés avides d’une relève à nos deux champions en MotoGP, Fabio Quartararo et Johann Zarco. Pour cela, il a éclairé l’autre extrémité de la pyramide en évoquant les actions entreprises pour les plus jeunes champions en herbe.
« Évidemment,
il faut un minimum de pilotes,
et
donc
la première
marche,
elle
est
là:
on
a accès
aux
championnats
régionaux
sur des circuits de
karting. Monsieur le Président
de la FFSA, on a la
chance de pouvoir
travailler
un peu avec
des équipements
de
karting, et donc
cette
politique de
les
mettre
à disposition
pour
compléter
les actions
du
karting.
Donc
on a
vraiment,
en
termes
d’homologation,
passé
un cap puisqu’on
est
à
plus de 70
circuits homologués,
et surtout cela
s’inscrit
dans
une
vision à long
terme
par rapport
au développement
des
minimotos.
Donc
on a des
championnats
minimotos
et
puis
on a
notre
championnat
de France Objectif
Grand Prix qui a connu
une
bonne
progression en
2023, puisque
nous
avons
plus de 20
pilotes
en
règle
générale
inscrits
et 25
je crois
sur la
finale, et donc
des
rassemblements
de
Mini
OGP,
MiniGP.
Donc
il y a un
vrai
travail de fond
qui est
mené, et
puis
on a
l’équipe
de France qui
a été
retravaillée
en
2023, avec 3 pilotes
accompagnés,
et avec
encore une
fois
des stages à
l’étranger.
Donc
moi
je
crois
qu’on
a
semé.
Évidemment,
il faut être
patient.
Johann évoquait
les
problématiques
de
l’âge
également,
puisque
maintenant
on
rentre
en
Grand Prix à 18
ans. On est
sur un
trou
générationnel
qu’on
est
en
train de
combler.
On n’a
jamais
eu
autant
de
pilotes
à
rouler en
European
Talent
Cup, qui
est
le
niveau
européen
de
référence
et
qui
est
quasiment
un
championnat
du monde avec
13
pilotes
en
2023. Il y en
a
une petite dizaine,
je
parle
sous le contrôle
de la
DTN, en
2024, qui
théoriquement
sont
engagés.
Donc
voilà, la relève,
elle
est
là.
On a également
des
pilotes,
je pense
à Valentin
Debise
qui
n’est
pas
jeune
mais
qui
vient
du championnat
de France, on a
Johan Gimbert
qui
est
engagé
dans un
championnat
très
très
difficile et
qui vient
aussi
du
championnat
de France.
Donc
écoutez,
on a la chance aussi
d’avoir
de très
très
bons
pilotes
en
endurance, donc
je
pense
que certes,
la vitesse
française on
n’a
pas de
pilote
en
Moto2
et en
Moto3 (l’avenir de Lorenzo Fellon
restant pour le moment incertain), mais
on a beaucoup
de pilotes
français
dans
toutes
les
autres
catégories.
Et il faut être
patient, il
faut être
patient, on
va
retrouver,
j’en
suis
persuadé,
des futurs
talents et
des futurs
champions. En
tout cas,
profitons
et
goûtons
pour
notre
plaisir; on a la chance
d’avoir deux magnifiques
ambassadeurs,
différents,
complémentaires,
qui vont
nous
permettre
de porter
collectivement
notre
projet
Génération
Vitesse.”