Dan Rossomondo est la pièce maitresse dans l’organisation du promoteur Dorna puisque c’est lui qui doit vendre le produit MotoGP au public et aux médias. L’homme du marketing a été débauché de la NBA et cette origine américaine est aussi un signal fort en direction d’un marché prometteur Nord-Américain où tout reste à conquérir. Cependant, l’époque actuelle veut, et dans tous les domaines, qu’un bon produit n’est pas en soi un succès garanti. Il faut savoir l’enrober et l’inscrire durablement dans l’environnement d’une cible mouvante, qui a d’autres centres d’intérêts, et dont la fidélité n’est pas son fort.
Aux origines, le fan allait aux courses comme en pèlerinage et il était ainsi facile à capter. Aujourd’hui, ce sont les courses qui doivent aller vers un public qui consomme la compétition en plus de la vivre, en attendant d’elle un schéma peu ou prou identique à sa formation faite dans les parcs d’attraction. A défaut, la discipline aura beau être en elle-même spectaculaire, elle glissera tout de même dans la confidentialité, validant ainsi son chemin vers l’extinction.
Cette évolution, ou régression, c’est selon, Dan Rossomondo, l’homme du marketing du promoteur Dorna la résume ainsi : « nous vivons actuellement des changements semblables à un séisme dans le domaine du marketing sportif ». Il y a de grands changements dans la façon dont les gens consomment leurs sports préférés. Rossomondo le voit particulièrement clairement chez ses propres enfants, qui ont un comportement de consommation complètement différent du sien.
Dan Rossomondo : « notre sport est vraiment génial pour les spectateurs, car on peut regarder un championnat du monde en 45 minutes un dimanche »
Mais heureusement, selon le même Dan Rossomondo, les Grands Prix moto sont adaptés à cette nouvelle mentalité. Sur motogp.com, il explique : « nous avons un contenu incroyablement bon. Notre production TV est unique. Nous avons parfois jusqu’à 180 caméras sur place qui capturent les images pendant un week-end. Nous faisons du bon travail en transmettant ce qu’est la piste en direct. Ce n’est pas une tâche facile. Je n’arrête pas de dire aux gens qu’ils doivent faire l’expérience en direct sur la piste parce que c’est unique », note l’Américain qui ajoute : « c’est pour le son particulier sur place et l’ambiance dans les tribunes ».
Sur sa grande mission de conquérir un nouveau public et d’élargir ainsi l’horizon comme l’intérêt du MotoGP, il mentionne : « ce n’est pas une tâche facile, c’est un très grand défi. Mais nous avons investi beaucoup de temps. Cette année, nous avons eu de bons chiffres. Les choses se sont très bien passées en Italie, en France et en Espagne. Aux États-Unis, nous continuons à travailler intensivement avec notre partenaire de diffusion ». On rappellera sur ce point l’arrivée cette saison des couleurs américaines de TrackHouse en tant que team satellite Aprilia.
Dan Rossomondo termine sur cette certitude que les Grands Prix moto ont tout pour réussir la conquête des cœurs et des esprits : « notre sport est vraiment génial pour les spectateurs, car on peut regarder un championnat du monde en 45 minutes un dimanche. Et les deux autres classes avec. De plus, les Moto2 et Moto3 sont vraiment excitantes. Nous sommes dans une bonne époque de course ».