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Parlons MotoGP sauvetage

Ils n’ont pas chômé durant cette saison 2023. Pendant l’hiver, « Parlons MotoGP » va se pencher sur chacun des engagés de cet exercice, et dresser le bilan ; aujourd’hui, au tour de Franco Morbidelli, dont le sauvetage était assez inattendu. A-t-il réussi ? A-t-il échoué ? Pouvait-on en attendre davantage ? L’heure est à l’analyse. Bien sûr, vous êtes invités à donner votre avis en commentaires, car celui-ci compte énormément. Hier, nous sommes revenus sur Marc Márquez, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Une belle progression

 

Commençons par le plus simple : la saison de Franco Morbidelli, intrinsèquement, n’est pas exceptionnelle. Pour un pilote d’usine, il ne pointe qu’à la 13e place du général (devant bon nombre de blessés), avec 102 points, soit 5,2 unités par week-end de course. Rien de transcendant. Et pourtant, il s’agit, selon moi, d’une bonne campagne, et ce, sur tous les points. Il n’y a – presque – pas de négatif à retenir. Alors, comme hier, je vais tout détailler concernant « Morbido » en quelques points distincts.

 

Parlons MotoGP sauvetage

Toujours l’un des plus beaux casques sur la grille. Photo : Michelin Motorsport

 

Plus proche

 

Ce n’était pas facile de faire pire qu’en 2022, où il avait connu une saison abyssale en tant que pilote officiel Yamaha. Forcément, nos attentes étaient assez basses pour 2023, et pourtant, je dois reconnaître qu’il m’a surpris. De tous les aspects de sa saison abordables, je voudrais débuter par l’écart entre lui et Fabio Quartararo. Yamaha ne dispose que de deux machines sur la grille ; il est donc difficile d’appréhender la performance réelle de la YZR-M1, d’autant plus qu’elle s’est montrée véloce à des moments aléatoires.

L’année dernière, « El Diablo », vice-champion du monde MotoGP, inscrivit 206 points de plus que l’Italien, une véritable correction. Cette saison, Quarta’ était 10e du général 70 unités devant le champion du monde Moto2 2017, avec plus de points en jeu. Pour faire simple et s’accorder avec le nouveau format, en 2022, Morbidelli avait marqué 8,4 % des points disponibles, contre 14 % en 2023. C’est tout simplement l’une des plus grosses progressions sur cette période.

Et puis, même la réalité de la piste allait en son sens. En qualifications, il lui arrivait de terminer devant le Français alors que c’était son gros point fort de 2019 à début 2022. Et parfois, il franchissait la ligne avant lui quand les deux terminaient ; je pense à l’Argentine, à l’Allemagne, ou encore, à Silverstone.

 

Plus régulier

 

Parlons MotoGP sauvetage

Discret, mais bon et honnête, juste. Photo : Michelin Motorsport

 

C’est simple : c’est le seul pilote qui a terminé toutes les courses en 2023. Aucune chute le dimanche pour Franco Morbidelli, c’est beau, même s’il y a trois résultats hors des points dont il se passerait bien. Il a aussi été plus vite avec une performance référence en Argentine sous la pluie (quatrième lors du Sprint et de la course dominicale). Rien à redire là-dessus. Yamaha n’avait pas hésité à lui reprocher publiquement l’an passé, mais force est de constater qu’il a tenu la baraque et a aidé la firme aux diapasons à construire dans le bon sens.

 

Plus vocal

 

On l’a beaucoup plus entendu cette saison que les autres, notamment lorsqu’il devait évoquer les mauvaises décisions de la direction de course. C’est une bonne chose, car ces profils se font rares. En Andalousie, il n’avait pas hésité à jeter un pavé dans la marre concernant l’opacité des commissaires sportifs, fait qu’il avait réitéré en Autriche. Je note ceci comme un bon point, car c’est la preuve d’une prise de poids au sein du paddock, accompagnée d’une meilleure confiance.

 

Surclassé

 

J’ai vu beaucoup de gens s’offusquer de sa signature chez Pramac Racing en 2024, notamment en raison de sa filiation VR46. Oui, il vaut mieux avoir Valentino Rossi en ami qu’en ennemi en sports motos, demandez à Marc Marquez. Mais si l’on se fie aux résultats et au ressenti du bord de piste, Franco Morbidelli pouvait prétendre à ce guidon, ça n’était pas une hérésie. Deux choses jouent contre lui, et c’est pourquoi je ne peux pas qualifier sa saison de « très bonne ».

Primo, l’absence de podium. Monter sur le podium est difficile, ne vous y trompez pas, mais assez commun. En 2023, 15 pilotes sont montés sur la boîte, et « Franky » ne fait pas partie de ce petit groupe. Même s’il était souvent proche de Fabio Quartararo, lui n’a jamais su passer ce cap pour aller chercher cette performance mémorable (Austin ou l’Indonésie dans le cas du Français), ce qui accentue donc l’écart réel entre les deux.

 

Deux enfants de Valentino Rossi, deux trajectoires radicalement différentes. Photo : Michelin Motorsport

 

Secundo, la linéarité de la progression en raison de son style. Morbidelli n’attaque pas souvent, et le point précédent explique pourquoi on n’avait pas la sensation de le sentir meilleur alors qu’en réalité, il l’a été. Il tournait régulièrement autour du top 10, mais sans exploit. Du coup, on ne le voit jamais à l’écran, au contraire d’un Maverick Vinales, qui, par exemple, n’a pas plus progressé en termes de pourcentage de points marqués entre 2022 et 2023 alors qu’il a semblé être beaucoup plus performant. Aussi, à l’échelle d’une saison, il n’y a pas une différence majeure entre le début et la fin ; que ce soit au niveau de la comptabilité, mais aussi du verdict de la piste. Attention donc à la stagnation.

Pour finir, je pense qu’il a réalisé une campagne très honnête, sans se blesser, et que l’on ne peut que féliciter. Ce n’est pas parce qu’il a souvent été absent des images proposées par la réalisation internationale qu’il devrait être privé de son petit hommage. Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi en commentaires !

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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