Chez KTM, on gouverne pour le moins avec une force de caractère devant laquelle on plie généralement, et les tuniques orangées n’ont pas pour habitude que l’on contrarie leurs plans. A Mattighofen, pourtant, il a fallu, à un moment de la saison, manger son chapeau, Pit Beirer en tête. Une frustration apparue lorsque, durant l’été, il est devenu clair que Dorna ne répondrait pas à la demande de combler les deux places laissées en réserve après le départ de Suzuki avec une troisième équipe en RC16. Une vraie déception puisqu’il a alors fallu résoudre, sous plafond des effectifs, cette impossible équation : assurer un guidon à cinq pilotes sous contrat alors que l’on en a seulement quatre motos à proposer … Un sacrifice devait être fait, et c‘est Pol Espargaró qui a été amené à l’autel. Mais qu’on se le dise : en Autiche, on s’en souviendra encore longtemps…
En effet, Pit Beirer, directeur du sport moteur de KTM, a admis à The-Race.com, repris par motorcycleports, que cela a laissé des traces : « cela a vraiment affecté la motivation de notre groupe car nous faisons beaucoup d’efforts » signale-t-il, en rappelant notamment : « dans trois catégories, tout comme dans la Red Bull Rookies Cup, nous investissons beaucoup. En dehors de la Rookies Cup, il y a 28 pilotes qui utilisent nos motos dans tout le paddock ».
« Tout le monde nous regardait, chez KTM, c’était très difficile à digérer »
Certes, mais ce fort contingent n’a pas été un levier politique suffisant pour faire céder le promoteur Dorna. De fait, ne pas sécuriser cette troisième place pour son groupe Pierer Mobility a été difficile à accepter, ce que reconnait Beirer : « tout le monde nous regardait, nous avions besoin de cette place pour faciliter les choses, et nous n’avons reçu aucun soutien. C’était très difficile à digérer ».
« Ensuite, nous avons dû prendre cette décision, et Pol Espargaró nous a vraiment aidés à résoudre notre gros problème, mais ce n’était pas notre choix ». Il termine : « ce n’était pas une situation confortable, cela a demandé beaucoup d’énergie et d’efforts, et pour finir, cela n’a pas beaucoup abouti. Mais c’est du passé, avançons ».