Il est un adage qui veut que chasser le naturel le fait revenir au galop et il semble se vérifier avec cette dernière intervention d’un Alberto Puig qui nous ressort cette incantation du « nous sommes Honda », légèrement modifiée cependant en ces temps de disette. Elle se montre moins triomphante et plus sur le ton de l’agacement engendré par l’impuissance… Que le team manager veut persuader de sa fin de cycle en assurant que les choses bougent au HRC.
Honda travaille à retrouver sa splendeur d’antan, et, au vu de la somme de travail à abattre pour accomplir cet objectif, la mission relève de la gageure. Une restructuration est en cours au Japon, d’une telle ampleur que certains auraient parié sur le licenciement du Team Manager, mais pour l’instant Alberto Puig reste fermement aux commandes. Sur Marca, on lit de lui : « l’intention de Honda, à ce jour, est d’améliorer la moto. Nous devons revenir à une moto compétitive, comme nous l’avions il y a des années. C’est le point numéro un, le plus important ».
Puig poursuit sur sa feuille de route : « ensuite, logiquement, développer la moto pendant l’hiver et courir en 2024 et voir quelle machine nous avons et ce que nos pilotes peuvent faire avec elle. Et, à partir de la mi-saison, voir vraiment où nous en sommes. C’est tout ce que je peux dire maintenant. Penser au-delà de cela serait exagéré. Priorité numéro un : développer et améliorer la moto ».
Il comprend que le chemin à parcourir sera long et difficile, mais il note aussi avec satisfaction que les nouveaux points de concession au règlement rendront les choses plus acceptables : « le niveau est très élevé. Évidemment, les concessions seront d’une grande aide. Si le temps de récupération du retard était, je ne sais pas, disons d’un an jusque-là, avec des concessions, cela peut être réduit à la moitié soit six mois. Il faut au moins une année entière pour amener une moto à un niveau proche ».
Alberto Puig : « nous sommes ouverts à différentes personnes, mais aussi à des consultants techniques, ouverts à voir où trouver les meilleures idées »
Alberto Puig poursuit : « c’est vrai que, quand on perd un peu d’avance sur le plan technique, c’est difficile de récupérer. C’est pourquoi nous pensons que ces concessions seront bonnes pour nous et qu’elles nous donneront l’opportunité de raccourcir la durée de ce processus. Si ce sera deux ans, un an et demi, un an, je ne sais pas. Mais ce ne sera évidemment pas deux mois ».
Mais Alberto Puig sait quand même quelque chose : « une chose qui est indéniable, c’est que Honda est Honda, c’est le plus grand constructeur de motos, il vend plus de 25 millions de motos par an. Je pense que le deuxième constructeur en vend six ou sept. Honda est Honda, point barre, et c‘est le point numéro un. Et le point numéro deux, est qu’en MotoGP, maintenant, il faut reconnaître que les constructeurs européens ont fait un pas en avant très important avec des politiques très agressives en termes de développement technique, d’embauche de techniciens, en allant à la limite de ce qui est possible en tout ».
« Nous comprenons que nous devons peut-être changer notre façon de faire les choses et c’est ce que nous faisons. Nous travaillons différemment, avec une restructuration différente, mais en gardant toujours à l’esprit qu’en fin de compte, Honda est Honda ». Il ajoute néanmoins : « nous sommes ouverts à différentes personnes, mais aussi à des consultants techniques, ouverts à voir où trouver les meilleures idées ».