Carlo Pernat a donné son sentiment sur la saison écoulée du MotoGP, en y identifiant son moment clé, tout en regrettant que des ténors n’aient pu prendre part à la course au titre en raison du manque de compétitivité de leur machine. Il se dit aussi soulagé de la confirmation de son pilote Enea Bastianini dans la maison rouge Ducati, confirmant ainsi que le doute était permis, ce qui l’amène à parler d’un Jorge Martin qu’il apprécie sur la piste mais moins en coulisse …
Manager de Tony Arbolino et d’Enea Bastianini, Carlo Pernat est aussi un chroniqueur incontournable du paddock. De tous les secrets et dans la plupart des rumeurs, l’Italien, qui a des décennies de pratique dans le milieu et qui a vu nombre de générations passer à divers postes à responsabilités, a des avis sur tout et surtout des avis. La saison qui vient de s’écouler en MotoGP ne pouvait donc pas échapper à son analyse, qu’il a donnée à PaddockTV, relayé par motosan.
Sur la campagne écoulée, Carlo Pernat identifie quel en a été pour lui le moment clé : « la clé de ce championnat du monde était à Barcelone. Car si cela ne s’était pas produit à Barcelone, à cause du problème des pneus, le championnat se serait probablement terminé deux ou trois courses avant la fin. Parce que Bagnaia avait plus de 50 points d’avance. Le zéro de Barcelone et les deux courses qui ont suivi, dans lesquelles Pecco a été un peu diminué physiquement, ont beaucoup pesé sur le classement final. Sans Barcelone, le championnat se serait probablement terminé deux Grands Prix plus tôt, probablement en Malaisie ». Et il ajoute : « quand Bagnaia avait des problèmes avec les pneus, il pleurait, quand Martín les avait, ils disaient que c’était un « complot ».
Une façon de communiquer de Jorge Martin qui agace clairement Carlo Pernat : « j’ai lu quelques déclarations de Martin qui me dérangent aussi un peu. Il continue de parler et ne peut pas dire que Bastianini n’a remporté qu’un seul Grand Prix cette année et n’a rien fait. Il a participé à neuf Grands Prix de moins. C’est-à-dire que Martin l’a mérité, on est tous d’accord, il a fait un super championnat. Mais on ne peut pas dire que Bastianini n’a remporté qu’un seul Grand Prix. C’est de mauvais goût ».
Carlo Pernat : « A Valence, Jorge Martin était peut-être un peu à côté, dans le sens où il était assez nerveux »
Du coup Pernat rend la pareille au Martinator : « d’un point de vue sportif j’étais un peu contrarié qu’il n’y ait pas eu à Valence la bagarre à laquelle nous nous attendions tous lors de la dernière course. Et je dois dire que Jorge Martin était peut-être un peu à côté. Dans le sens où il était assez nerveux, mais je comprends que c’était quelque chose de très important pour lui ».
Carlo Pernat mentionne aussi ce qui nous a manqué cette année : « voir Marc Marquez avec une moto de ce type est quelque chose qui, d’un point de vue sportif, vous affecte. Un pilote comme celui-là qui ne participe pas au championnat n’est pas une bonne chose pour le spectacle. De plus, voir Fabio Quartararo, un autre talent impressionnant, avec une moto totalement peu compétitive, souffrir et risquer sa peau à chaque course n’est pas juste ».
Il pense aussi à son pilote : « il manquait aussi Bastianini, avec tout ce qui lui est arrivé, car une omoplate cassée peut même vous obliger à arrêter de courir si vous n’y faites pas attention ». Et cela a failli lui coûter sa place … « Je suis professionnellement heureux parce que Ducati a officialisé, après toutes les rumeurs, que Bastianini continuerait à faire partie de l’équipe officielle avec Bagnaia ».
En partant de ce trio, Carlo Pernat se projette sur 2024, dont il en fait sa conclusion : « mon regret aura été de ne pas voir ces trois pilotes être compétitifs car cela aurait rendu le championnat encore plus excitant. J’attends donc avec impatience l’année prochaine, une année pleine de feux d’artifice ».