Jorge Martin n’en veut pas qu’à Michelin dans cette saison 2023 de MotoGP où il s’est révélé comme un protagoniste pour le titre mondial face à Pecco Bagnaia jusqu’au dernier round de Valence. Un beau parcours qui le place désormais parmi les incontournables de la grille de départ, mais à force d’y ressasser ses déconvenues, qui vont du pneu arrière Michelin au Qatar en passant par un Bastianini égratigné, ce qui a un lien avec sa frustration assumée de ne pas avoir une combinaison rouge, il risque de passer comme le mauvais perdant de service. Surtout qu’il vient d’ajouter à ce panel un agacement à l’égard d’un Maverick Viñales qui lui a résisté lors de la course de Valence alors qu’il était en pleine remontée.
Une remontée, au passage, qu’il s’était imposé après avoir commis une faute en suivant de trop près son rival Pecco Bagnaia dans la ligne droite, ce qui l’avait contraint à virer au large, lui faisant ainsi perdre une seconde position qui lui donnait encore quelques cartes à jouer … Happé par le peloton, le Martinator avait tout à refaire et, animé par l’énergie du désespoir, il s’est lancé dans une remontée à la hussarde. Ses adversaires du moment, conscients de ce qui se jouait, n’ont pas vraiment résisté à la furia du pilote Pramac, sauf un, Maverick Viñales.
Après tout, l’officiel Aprilia n’avait le tort que de défendre sa place, mais, vu le contexte, Jorge Martin s’en souvient comme une manœuvre dilatoire qui l’a cueilli à froid. Un événement qui lui a rappelé non pas celui d’un Marc Marquez joutant avec Valentino Rossi en 2015, mais une autre : Marco Simoncelli face à Dani Pedrosa au Mans en 2011 …
Jorge Martin : « Maverick Viñales m’a gêné de manière insensée »
Ainsi, Jorge Martin estime que lors de la « longue » course de dimanche à Valence, il a été gêné sans raison par Maverick Viñales, le seul qui lui avait pourtant dit avant la course qu’il ne le ferait pas… Lors de la grande fête Ducati à Bologne, le Martinator s’est ainsi souvenu sur AS : « avant la chute, j’ai dû composer avec Maverick Viñales, qui m’a gêné de manière insensée. C’est étrange, parce qu’il était le seul de toute la grille à me dire le matin de rester calme, parce que si je me retrouvais derrière lui, il ne me dérangerait, mais ensuite, il s’est révélé le seul à me déranger ».
« Chacun a ses raisons et je ne vais pas entrer dans les détails, mais je ne dérangerai pas quelqu’un qui se bat pour le titre, pour une sixième place » explique Martin. « C’est autre chose de se battre pour le podium, mais pour la sixième place… C’était comme Simoncelli avec Pedrosa au Mans en 2011 ».
Il termine ainsi : « puis j’ai vu l’écart avec Marc Marquez, je suis revenu sur lui, il m’a entendu et a relâché les freins. Peut-être que si j’avais été plus agressif, nous ne serions pas tombés, tout au plus nous serions allés au loin ou nous nous serions simplement touchés, mais quand j’ai relevé la moto, je l’ai heurté et nous sommes tombés ».