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Hervé Poncharal

Maintenant que la pression est tombée, et qu’à nouveau il peut être un peu plus maître de son temps, Hervé Poncharal revient sur la saison 2023 de ses troupes Tech3, avec des RC16 cette fois rouges, car grimées en peinture de guerre GASGAS. Dans un précédent entretien, il a dit tout le bien qu’il pensait de son rookie Augusto Fernandez et sa satisfaction de le garder à ses côtés pour 2024. Dans celui-ci, il fait part de son regret de devoir se séparer de son vétéran Pol Espargaró, happé par la dure loi de la compétitivité absolue du MotoGP …

Hervé Poncharal a poursuivi ses entretiens sur la campagne écoulée en s’ouvrant cette fois au micro de Motorsport.com, relayé par motorsport-total. Il s’attarde ici sur un Pol Espargaró, revenu non seulement dans le giron de Mattighofen mais aussi à ses premières amours Tech3, son équipe d’accueil en MotoGP alors qu’elle évoluait encore avec des Yamaha. Le patron et le pilote se connaissent très bien et se réjouissaient d’une collaboration jusqu’à fin 2024 … Avant le terrible accident de Portimao, qui a bien sûr fortement influencé la saison du team tricolore comme la suite de la carrière de l’Espagnol.

« C’était dur pour nous de le perdre car je connais assez bien Pol » commente le Français. « Il était avec nous pendant deux ans lorsqu’il a commencé sa carrière en MotoGP sur Yamaha et c’est quelqu’un que j’aime beaucoup. En tant que personne, il est vraiment sympathique, il est plein de passion, plein de vie et c’est un très bon caractère ».

Mais les événements contraires ont contrarié une relation qui s’est finalement déjà terminée …  « Parfois, c’est difficile pour moi parce que je suis un gars sentimental. J’aime les gens. J’aime mon équipe, et dans l’équipe il y a les pilotes. Au cours d’une saison, vous partagez tellement de choses avec vos gars et vos pilotes. Des hauts, des bas, de la joie, la tristesse, les blessures, les chutes. Cela rend la relation encore plus forte » analyse Hervé Poncharal.

Hervé Poncharal

Hervé Poncharal : « nous ne pouvons donc pas être naïfs, nous ne pouvons pas être trop romantiques »

« Bien sûr, on est triste quand une aventure touche à sa fin. Mais il faut aussi comprendre le jeu dans son ensemble », ajoute-t-il. « Si un fabricant investit d’énormes sommes d’argent, il doit également avoir une image forte, une image positive, basée sur des résultats correspondants. Bien sûr, plus vous investissez, plus vous grandissez, plus vous avez de pression ».

Et c’est le revers de la médaille dorée d’une discipline du niveau d’un championnat du monde :  « parfois, les gens me disent qu’il y a trop de pression sur les pilotes. Mais quand on choisit ce métier, il faut comprendre et être prêt à travailler sous pression. Il faut comprendre qu’on a atteint le sommet et que l’on y reste que si on parvient à livrer sa meilleure performance », explique le Français.

Il reconnait aussi que cela peut aussi amener à des conclusions expéditives … « Je suis d’accord que, parfois, il y a eu des pilotes qui n’ont pas été renouvelés après un laps de temps trop court. Mais d’un autre côté, il y a un constructeur qui dépense beaucoup d’argent et il y a des sponsors qui poussent et disent : ‘Où sont-ils ?’ ?’ Nous ne pouvons donc pas être naïfs. Malheureusement, nous ne pouvons pas être trop romantiques ».

Hervé Poncharal est tout de même rassuré sur la façon dont Pol Espargaró a été traité par KTM : « il apportera une contribution technique, ce qui est important. Il fera quelques courses. Il aura toujours un lien avec la course, mais aussi un peu plus de temps. Il a deux filles. Ce n’est donc pas une catastrophe totale. Bien sûr, c’était un peu difficile au début de voir Pol dans un rôle différent. Mais dans l’ensemble, avec un peu de distance, je pense qu’il est heureux d’une certaine manière. Il a un travail. Il en aura un autre, mais peut-être qu’il arrive au bon moment de sa vie » conclut-il.

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