Lié par contrat avec Ducati jusqu’à la fin de l’année 2023, Johann Zarco n’a pas eu le droit de s’exprimer après la journée de test sur la Honda à Valence, mais au fil du week-end précédent, il a abordé différents points concernant ses dernières courses…
Un signe qui n’a pas trompé les journalistes est l’arrêt brutal de l’annonce des horaires des débriefings du pilote français : visiblement, malgré sa victoire en Australie, il y avait de l’eau dans le gaz entre le numéro 5 et l’équipe italienne entièrement focalisée sur un Jorge Martin en lutte pour le titre mondial. Le point culminant de cette tension a été atteint au Qatar et, du coup, à partir de là l’Avignonnais s’est présenté en salle de presse selon son bon gré et sans son attachée de presse.
« Comme il n’y a plus rien, je viens quand je veux, et s’il n’y a personne je repars » nous a-t-il confié quand nous l’avons interrogé sur le sujet.
Cette tension, nous l’avons nous-mêmes ressentie lorsqu’un des mécaniciens de l’équipe nous a agressé pour pour effacer lui-même deux photos prises au téléphone portable de la moto accidentée de Jorge Martin. Bien dommage tout cela…
« Nous avons eu des tensions au Qatar, nous pouvions le sentir chez les mécaniciens. Ici à Valence, tout le monde se sent beaucoup mieux. Jeudi soir, nous avons fait un très bon dîner avec toute l’équipe et ce dîner nous a aidé tout le monde à réaliser que ce qui a été fait a été fantastique, donc tout le monde a une attitude beaucoup plus positive et a réalisé, parce que tout le monde était trop concentré sur le titre de Jorge. Ils sont donc toujours concentrés sur ce titre, mais avec un esprit positif. Et cela a beaucoup changé. » a déclaré pudiquement le Français qui a en fait failli se battre avec un mécanicien.
Mais son travail dans l’obtention du titre mondial des équipes a bien été reconnu par le propriétaire de l’écurie, Paolo Campinoti, qui lui a remis la traditionnelle montre de fin d’année.
« Oui, j’ai fait un petit discours quand ils m’ont félicité pour tous les podiums et pour les trois années que j’ai passées avec eux, et j’ai dit que j’ai pu vivre de beaux podiums avec Pramac, mais aussi que grâce à Paolo, j’ai pu rencontrer beaucoup de riches personnes (rires), et donc que j’ai pu apprendre ce que c’est que d’être dans un monde de riches. Et le cadeau de la montre a été une confirmation d’être dans un monde riche, une TAG Heuer. Je l’ai laissée à la chambre d’hôtel. Alex n’a pas osé la laisser car il a dit » je vais me la faire chourrer par la femme de ménage » (rires), mais moi j’ai dit que j’en avais eu d’autres et que du coup je prenais le risque : on verra à la fin de la semaine. »
Au-delà de ce présent toujours agréable, Johann Zarco a synthétisé brièvement son point faible sur la Ducati…
« J’ai vraiment été meilleur que d’habitude aux essais ce week-end, alors que les week-ends précédents j’avais beaucoup plus de mal, donc j’étais assez content d’avoir cette vitesse. Mais les autres pilotes gèrent beaucoup mieux la dernière partie du freinage et l’entrée du virage, et moi je ne peux pas me battre parce que je n’ai toujours pas le contrôle de la moto comme je le voudrais. Je peux donc être rapide mais je ne peux pas me battre, et c’est le point faible que j’ai eu durant toute l’année. »
Le jour du test, Johann Zarco a découvert le prototype Honda 2024 avant de terminer 17e à une seconde au terme des 61 tours effectués. Il n’a pas pu s’exprimer, tout comme en théorie Marc Márquez, mais tous les autres pilotes de la RC213V que nous avons entendus, Joan Mir et Takaaki Nakagami, se sont déclarés très satisfaits de cette nouvelle version qu’ils ont qualifiée de « bien plus agile et facile à piloter ».
Nous y reviendrons sur le plan technique, mais l’homme de 33 ans pourrait bien rebondir, une fois de plus, et, grâce en partie aux larges concessions accordées, gagner son pari de signer pour deux ans avec le constructeur japonais…