Lorsque ce dernier Grand Prix de la saison à Valence sera terminé, nous saurons qui sera sacré Champion du Monde MotoGP en 2023. Cette der en Espagne livrera donc une fois encore l’épilogue, comme en 2006, 2013, 2015, 2017 et l’an dernier, dont le sort était déjà favorable à Pecco Bagnaia. A cette époque ; il avait 23 points d’avance avant d’aborder l’ultime compétition. Il en a cette fois 21, mais avec le nouveau format qui promet à présent 37 unités par meeting au lieu de 25, l’incertitude reste de mise avec un Jorge Martin toujours menaçant. Un duel qui nous tiendra donc en haleine jusqu’au bout et que Ducati a tenu à garder équitable. Paolo Ciabatti le rappelle avec force, mentionnant que les événements du Qatar qui ont donné à son pilote un certain avantage n’ont en rien en commun avec le constructeur de Borgo Panigale.
C’est un entretien à motograndprix qui vaut à la fois de mise au point et de bilan qu’a accordé le directeur sportif Paolo Ciabatti avant la finale de Valence qui se jouera ce week-end. Une intervention qu’il a estimée nécessaire puisque les derniers événements vécus au Qatar ont fait immanquablement naitre une idée qu’un complot s’était tramé dans la nuit du samedi à dimanche à Losail pour calmer les velléités d’un Jorge Martin de devenir le premier pilote d’une équipe satellite champion du monde MotoGP, au détriment de son collègue portant les couleurs de l’usine qui l’arme aussi bien qu’elle, comme pris à son propre piège.
De quoi gâcher la fête et oublier l’essentiel : Ducati, par ses motos, a la main mise sur la plus grande compétition moto sur piste. Un triomphe qui ne peut souffrir d’une supposée intrigue fomentée sous le manteau. Alors Paolo Ciabatti monte au créneau : « les deux pilotes officiels Ducati et ceux du Team Pramac ont des motos identiques avec les mêmes spécifications. Dans ce cas, Bagnaia et Martin recevaient toujours les mêmes mises à jour au même moment car ils étaient les mieux placés » rappelle-t-il.
« Parfois, nous ne sommes pas en mesure de fournir des mises à jour à quatre pilotes en même temps et dans ce cas, ils vont en premier au mieux placé. Je réaffirme que nous avons toujours traité Bagnaia et Martin de la même manière » ajoute-t-il, argumentant même : « les passionnés les plus attentifs auront remarqué que tous deux recevaient les ailes sur les fourches en même temps ».
Paolo Ciabatti : « certains épisodes peuvent survenir, mais cela ne veut pas dire qu’il faut crier à la théorie du complot »
Et il regrette : « le complot est très répandu, mais en réalité il n’y a rien d’étrange et on arrive à la dernière course avec deux pilotes qui ont réalisé une saison exceptionnelle. Dimanche dernier au Qatar, il y a eu la victoire de Fabio di Giannantonio et cela témoigne de la qualité de notre moto et que lorsqu’il faut donner du crédit à un pilote, Ducati le fait et cela s’est également vu dans les célébrations ».
Il n’écarte pas non plus l’épisode de Losail mais pas seulement, ce qui nous ramène à Michelin … : « Il est difficile de dire quelles ont été les causes de la chute de Pecco à Barcelone. Ce que je peux dire, c’est que d’après nos données, il n’y a eu aucune erreur de la part du pilote ni aucun dysfonctionnement de la part de la moto. Force est de constater que cet accident, qui aurait pu entraîner des conséquences plus graves, a affecté une partie du Championnat. À Barcelone, il était en pole et voulait gagner, puis survint la chute qui affecta également la course de Misano, où, malgré sa condition physique précaire, il obtint stoïquement deux troisièmes places. À Silverstone et à quelques autres occasions, Pecco a couru une course médiocre et comme l’a dit Gigi Dall’Igna certains épisodes peuvent survenir, mais cela ne veut pas dire qu’il faut crier à la théorie du complot ».