C’est un Jorge Martin offensif qui s’est présenté lors d’une conférence de presse d’avant Grand Prix, qui, au Qatar, ne s’est jamais autant rapproché d’une veillée d’armes. Il est clair que cette échéance à Losail, qui est l’avant-dernière de la saison, pèsera sur une balance qui a du mal actuellement à se décider entre Pecco Bagnaia et lui. Le Martinator doit combler un retard de 14 points dans un contexte marqué par la réglementation sur la pression des pneus et un Enea Bastianini, de retour aux avant-postes, qui se mettra clairement au service de son équipier en rouge. L’adversité comme la pression semblent plus grandes du côté du box Pramac. Ce qui motive Jorge Martin.
Jorge Martin l’a fait savoir : ce n’est ni un comptable pas plus qu’un aficionados de la stratégie défensive. Pour lui, ce Grand Prix du Qatar sera à placer sous le signe de l’attaque et même de l’audace face à un règlement sur la pression des pneus, avec lequel on envisage plus et ouvertement de jouer avec, que de le respecter …
Dans sa conférence de presse, Jorge Martin ne s’est pas embarrassé de fioritures : « je ne connais pas très bien les jeux mathématiques. Tout ce que je sais, c’est que je dois rattraper les points au championnat ». Et il compte le faire coûte que coûte, car il rappelle ainsi sa situation de base, que l’on a oublié un peu trop vite : « même si je ne pilotais pas lors des deux prochaines courses, je serais quand même deuxième du Championnat du Monde. C’est pourquoi je peux attaquer. Je ne peux que changer de position en allant vers l’avant. C’est pourquoi je prendrai tous les risques et peut-être que tenterait un coup de poker pour y arriver ».
Ce « coup de poker », c’est bien sûr tenter de rafler la mise avec plus de 3s d’avance sur son plus proche poursuivant sous le drapeau à damier, afin de prendre sa sanction pour pression des pneus non conforme rendant sa Ducati plus efficace et ainsi garder les points de la victoire. « Récupérer des points est mon objectif et je vais essayer d’en prendre le plus possible, je vais passer à l’attaque » mentionne d’ailleurs l’Espagnol. « En Malaisie, j’étais plus tendu, j’avais peur de tomber. Maintenant, je peux prendre des risques ».
Jorge Martin : « j’espère que le titre ne se jouera pas dans un bureau mais sur la piste »
Certes, mais quid d’Enea Bastianini qui aidera sans aucun doute Pecco Bagnaia, en tant qu’équipier, mais aussi parce qu’une couronne pour Jorge Martin signifierait sans doute la perte de sa place dans la Maison rouge ? … Jorge Martin répond, et non seulement au « Bestia : « je pense à moi. Si je le fais à 100%, je peux battre tout le monde. Je me dis que si quelqu’un aide Pecco, je ne peux pas contrôler cette chose ».
Il poursuit sur comment il envisage cette manche MotoGP sur un tracé au bitume refait pour la Formule 1 : « il y aura plus d’adhérence, ce sera intéressant de comprendre les pneus, comment les gérer. Nous avons beaucoup d’informations sur les éditions passées mais cela pourrait être inutile. Nous avons l’habitude de regarder les données des uns et des autres. Se battre pour le titre n’est pas facile dans cette situation, mais nous pouvons aussi avoir un avantage ».
« Nous serons tous assez proches. Il y aura certainement une bagarre entre les pilotes les plus rapides. Nous devrons être rapides et intelligents pour essayer de gagner. Il y a de la pression, c’est un week-end important avec le risque de commettre des erreurs et de perdre le Championnat du Monde. Il ne faut pas faire d’erreurs » ajoute encore l’équipier de Johann Zarco.
Puis il conclut : « je ne pense pas que cela se décidera ici, mais à Valence. J’aime Valence, déjà en Moto3, j’ai fait de bonnes courses et j’ai remporté ma première course en Championnat du Monde. J’espère récupérer des points et me battre pour le titre là-bas. On parie et on va essayer ». Puis il prévient : « j’espère que le titre ne se jouera pas dans un bureau mais sur la piste ». Pour leur bien, Dorna comme Michelin devraient prendre en considération cette espérance.
