En MotoGP moins qu’ailleurs, il n’y a jamais de fumée sans feu, surtout si on souffle sur les braises, comme l’a fait en Indonésie Jorge Martin en lançant à la cantonade à Pecco Bagnaia qu’en 2024, il serait son équipier dans le team usine Ducati. Un message à double lame, puisque la perspective ne pourrait être envisagée que si le Martinator battait son interlocuteur italien dans l’actuelle course au titre, posant ainsi ce dilemme aux hautes autorités Ducati : la plaque de n°1 sur une moto rouge est-elle plus importante que les assurances données à Enea Bastianini de garder son poste malgré son actuelle 19è place au championnat ? Une question qui est à envisager car le sujet revient sans arrêt sur la table dans les coulisses, et ce n’est pas anodin.
Une situation dont on semble s’amuser dans le clan de Jorge Martin qui remet une bûche dans cet âtre dès qu’une occasion se présente. Sur Autosport, on lit l’opinion du manager du challenger de Bagnaia soit Albert Valera sur ce sujet sensible. Car, dans le même temps, Ducati ne cesse de répéter que Bastianini est assuré de son poste actuel en 2024, car il mérite une autre chance de prouver son talent. Il faut dire que si le « Bestia » a déçu jusque-là, c’est aussi parce qu’il a dû subir, par deux fois, les affres de la blessure le contraignant à des forfait l’éloignant d’une GP23 avec laquelle il doit se familiariser. Une clavicule cassée au Portugal l’a laissé hors de combat pendant cinq courses et les fractures de la cheville droite et du poignet contractées en Catalogne lui ont fait manquer les échéances de Misano, d’Inde et du Japon.
Pendant ce temps, Jorge Martin entrait dans une autre dimension, s’affirmant comme le pilote du moment en vélocité pure et un sérieux candidat à la couronne. Gigi Dall’Igna ayant déclaré qu’il laisserait « les frères » d’armes Ducati en découdre avec les mêmes munitions, la perspective de voir l’Espagnol rafler la mise ne relève pas du fantasme.
« L’intention de Jorge Martin est de sécuriser cette moto rouge en 2025 et 2026 »
Dans ce cas, quid du n°1 acquis sur le champ de bataille ? Les investisseurs de la Maison rouge accepteraient-ils de bonne grâce de le laisser chez Pramac ? Par ailleurs, contractuellement, le staff de Borgo Panigale peut a priori placer ses ouailles qu’il a sous son aile où il veut. Et on parle ici de Pecco Bagnaia, Enea Bastianini, Jorge Martin et de Franco Morbidelli.
« Rejoindre l’équipe d’usine en 2024 serait la conséquence de sa grande année. Mais c’est entre les mains de Ducati, ce sont eux qui dirigent et, jusqu’à présent, ils ne nous ont rien dit », a déclaré Albert Valera, l’agent de Martin, à Autosport. « Jusqu’à aujourd’hui, chez Ducati, nous n’avons pas évoqué cette hypothèse » sait le site au sujet de la position du constructeur.
Cela étant dit, Jorge Martin voit aussi plus loin : « l’intention de Jorge est de sécuriser cette moto rouge en 2025 et 2026 » glisse le manager. Certes, mais avec l’arrivée de Marc Marquez dans le clan Ducati, la campagne 2024 pourrait aussi tout chambouler à propos de cette tunique rouge qui prend de plus en plus des airs de Toison d’or.
