En choisissant le surnom de MARTINATOR, référence enfantine au célèbre film de James Cameron où Arnold Schwarzenegger, en implacable machine, venait à bout de tous ses ennemis, le pilote espagnol Jorge Martin vient lui aussi à bout de l’adversité par une efficacité et une determination sans faille.
Dès le début du week-end, il a marqué de son empreinte les scores sur le circuit thaïlandais : meilleur temps des essais libres, meilleur temps des essais pré-qualificatifs, pole position dans la Q2 et, au passage, record du tour sur le circuit de Buriram. Rien moins !
Autant dire qu’il affichait d’emblée sa volonté de vaincre et de redresser une situation qui ne lui était plus favorable depuis la dernière manche. En effet, pour on ne sait trop quelle raison, l’espagnol commit un choix de pneumatiques hasardeux à Phillip Island, choix qui lui coûta non seulement la victoire dans le dernier tour, mais aussi une relégation à la cinquième place alors qu’il avait dominé la totalité de l’épreuve.
Ceci, conjugué à sa chute le week-end précédent en Indonésie, fut pour le moins dur à accepter. Il n’en fallait sans doute pas plus pour piquer son ego, lui qui sait malgré tout qu’il a encore mathématiquement toutes ses chances de l’emporter au championnat. Jorge Martin dit ce qu’il fait, et il fait ce qu’il dit : dans sa tête le doute n’est plus permis, et c’est là sa grande force face à la concurrence.
Le personnage est définitivement jeune et enjoué, tant dans sa posture que dans ses actes : volontaire, efficace, souvent chien fou, mais il apprend vite de ses erreurs.
Déjà en championnat du monde Moto3, après trois années d’apprentissage, il martyrisa la concurrence en 2018 pour l’emporter dans une saison de haute volée. Marco Bezzechi lui-même en fera les frais !
Aujourd’hui en catégorie reine, et même s’il sait que son adversaire du moment Francesco Bagnaia est en pleine maturité de son talent, cela ne l’empêche pas d’exploiter la moindre de ses faiblesses et jouer crânement sa chance.
S’il déclare à demi-mot ressentir un peu de pression, de doutes en revanche non point.
A l’image du cyborg sur grand écran « il reviendra », plus déterminé que jamais. Et gare aux faibles… Pecco sera-t-il la première victime d’une longue liste ?
Réponse probable lors de la dernière manche sur le circuit de Valencia pour ce duel haut en couleurs.