Andrea Iannone est de retour sur la piste avec le gratin mondial estampillé WSBK et cette journée de test à Jerez était pour lui une grande première, après quatre ans de suspension. Au niveau du chronomètre, il n’y a pas eu de miracle puisque l’on retrouve le nouveau pilote Ducati de l’équipe Go Eleven à 2.085s d’un Remy Gardner leader sur sa Yamaha. Le temps n’était pas non plus engageant pour un retour. Mais il a été validé et c’est l’essentiel. Il n’a aussi échappé à personne, confirmant tout l’intérêt qu’on lui porte, ce qui ne pourra que bénéficier à l’ensemble de la catégorie …
Andrea Iannone avait une inscription sur son casque significative en ce jour de test à Jerez qui ouvrait l’intersaison de la catégorie Superbike. Une phrase signalant qu’il était de retour, comme un soulagement personnel et une bravade à ceux qui l’ont mis sportivement à l’ombre pendant quatre ans. Maintenant, le plus dur reste à faire, soit retrouver son niveau, et l’Italien en est le premier conscient. Cela étant dit, chaque chose en son temps …
« Quand j’ai quitté la ligne des stands, je n’avais aucune idée particulière en tête, je voulais juste m’amuser » a commenté « Joe le Maniac » qui a bien conscience de sa situation : « je suis très heureux de cet intérêt qui s’est créé en moi. Il y a des attentes importantes, qui sont belles, mais d’un autre côté, c’est une belle responsabilité. La patience est là jusqu’à un certain point, on attend toujours de bonnes choses de moi. C’est agréable de ressentir de la chaleur et de la proximité, j’espère pouvoir faire quelque chose de bien, attirer davantage l’attention sur ce championnat ».
Andrea Iannone : « j’aurais allumé les phares et cette nuit j’aurais continué à rouler »
« Je suis très heureux. Je suis sorti de la pitlane pour piloter une moto de course et c’est une très bonne sensation pour moi » ajoute-t-il. « Malheureusement, les conditions météo étaient mauvaises aujourd’hui, mais en tout cas, je me suis senti très à l’aise avec tout le monde, dans le paddock et surtout au sein de l’équipe. Ici, dans le box, je me sens vraiment bien. Je pense qu’aujourd’hui, il y a un peu de tout, un peu de confusion ! Après une longue attente, je suis de retour et les sensations avec la moto sont vraiment bonnes. À Jerez, dès le premier tour, je me suis dit : “wow, encore une fois, je suis sur ce circuit !” Les cinq premiers tours ont été très amusants ».
« En raison de l’envie de faire des tours, j’aurais allumé les phares, et cette nuit j’aurais continué à rouler. L’important, c’est que nous soyons là » mentionne Iannone qui analyse aussi cette première sortie côte piste : « je ne peux pas encore dire à quel point c’est difficile ou facile, je n’ai fait qu’une vingtaine de tours lors d’une journée critique. Ça va déjà être difficile pour moi de remonter sur une moto, penser à courir. C’est difficile de porter un jugement maintenant, je n’ai même pas été en piste pendant une demi-journée, nous avons toujours utilisé des pneus durs ».
« Je ne suis toujours pas au niveau où je peux me comparer à quoi que ce soit. Mais en général, je pense que rien n’est facile, tout type de compétition est difficile. Le plaisir, c’est jusqu’à un certain point, si on veut obtenir des résultats cela devient fatiguant, complexe, il faut beaucoup travailler. Il ne faut pas avoir d’attentes, être pressé. L’important est que je suis convaincu que Ducati a fait un excellent travail, j’aime la moto, c’est une belle moto. Mais cela fait longtemps que je n’ai pas piloté une moto de course, l’impression est que la limite est très loin. Loin d’où je suis maintenant. C’est une bonne chose ».
Et il termine : « tout va bien, je suis content de l’équipe. C’est le choix que j’ai fait, il a été réfléchi. Je pense que c’est une équipe adéquate à un niveau important, capable de faire certaines choses. L’important c’est l’aspect humain. J’ai rencontré des gens humbles, c’est une famille. L’ambiance est très sympa. Mentalement, je suis calme, heureux d’être ici. Je suis plus mature qu’avant, c’est toujours bien. Je suis un peu plus âgé : quatre ans, c’est long. Mais maintenant je suis là ».