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Bagnaia pression

Le championnat se resserre au milieu de la tournée outre mer. La pression augmente dans les deux camps, mais Bagnaia tient bon après une très belle prestation en Australie. À la veille du Grand Prix de Thaïlande qui l’avait pré-couronné l’an passé, revenons sur l’évolution de la dynamique avec une comparaison des deux pilotes de tête à quatre manches du terme.

 

Bagnaia et la pression, une nouvelle statistique qui balaye les idées reçues

 

Je ne vais point revenir, dans cet article, sur Pecco et sa gestion du stress car l’argument selon lequel il craque facilement a été balayé depuis longtemps. À vrai dire, depuis Sepang 2022, il n’existe plus. Jorge Martín pensait pouvoir profiter de son statut d’outsider pour faire comprendre à Bagnaia qu’il était le chassé, particulièrement après l’avoir remonté aux points en peu de temps. En Indonésie, on a vu le « Martinator » et même, Marc Márquez affirmer que Bagnaia était dans une situation périlleuse. Voici la preuve que la parole des pilotes, aussi talentueux soient-ils, n’est pas toujours vérifiée.

 

Bagnaia pression

Bagnaia n’avait pas besoin de risquer la chute. Photo : Michelin Motorsport

 

Car cette saison, tout particulièrement, Pecco Bagnaia arrive à renverser des week-ends entiers comme s’il ne jouait rien au général, sans jamais penser à ce qu’il pourrait arriver de pire. Cela le rend presque invincible, de fait. En voici la preuve ; en 2023, le champion en titre est passé trois fois par la Q1. À Jerez, il prit le meilleur du premier groupe pour se classer cinquième en qualifications, et obtenir sa meilleure victoire jusqu’alors. À Mandalika, il ne passa même pas en Q2, mais triompha encore davantage. Puis, en Australie, il se qualifia premier en Q1 et troisième sur la grille pour monter sur la deuxième marche lors du GP. C’est tout bonnement impressionnant.

L’Australie, parlons-en. Exactement comme en 2022, j’avais l’impression de le voir mesuré, pas prêt à tenter le diable pour la victoire. Comme l’a souligné Simon Crafar à l’arrivée, on a eu affaire à un Pecco Bagnaia « très intelligent ». Avant le début de saison, je me posais la question quant au côté « gestionnaire » de l’Italien, car on ne l’avait jamais vu mener le championnat MotoGP aussi franchement auparavant. Force est de constater que même après un revirement du momentum survenu après Barcelone, il est solide sur ses appuis. Ceci dit, ça ne l’a pas empêché de réaliser le dépassement du week-end sur Fabio Di Giannantonio dans le pif-paf suivant Siberia, nouvelle preuve de son immense QI course.

 

 

Jorge Martín, le grand perdant de l’Australie

 

L’Espagnol peut l’avoir en travers. Selon moi le plus fort en piste, il a fait le pari de la gomme tendre, et ça n’a pas payé. À la suite de mon article sur Johann Zarco – j’en profite pour vous remercier du débat en commentaires, beaucoup affirmaient que le mauvais choix était évident, qu’il ne pouvait pas tenir à ce rythme. Je trouve ces remarques assez dures, car il s’en est fallu d’un rien pour que ça passe. À un demi-tour près, il avait encore assez d’avance pour franchir la ligne en tête. Certes, l’issue est très problématique pour lui, mais dans les faits, ça n’est absolument pas une grande erreur. Cependant, sur le résultat, il est le plus grand perdant, c’est une certitude.

 

Bagnaia pression

Le diable est dans les détails. Photo : Michelin Motorsport

 

Bagnaia s’est échappé, sur tous les plans. Déjà, aux points. À 27 unités derrière, il n’a plus le droit à la faute, et il constate que Pecco ne va absolument rien lâcher, voire même, qu’il est plus fort que jamais dos au mur. Ensuite, le Grand Prix d’Australie confirme la perte du momentum notée en Indonésie ; le « Martinator » n’est pas intouchable, tout ne lui sourit plus comme avant. Il va être très difficile de se relancer dans une dynamique positive en si peu de temps, mais il reste à bonne distance et tout est possible. Puis, la Thaïlande qui se profile avec une météo hasardeuse. L’an passé, déjà sous la pluie, il avait terminé neuvième. Bagnaia, dans le même temps, avait pu monter sur le podium notamment grâce à Johann Zarco. Cela ne doit pas l’empêcher de performer, mais disons que ça ne facilite pas la tâche dans le cadre d’un Grand Prix décisif, car on connaît les qualités de l’Italien à Sepang, la manche suivante.

 

Conclusion

 

Je pense que le Grand Prix d’Australie est dans la continuité de l’Indonésie, soit la révélation des limites de Jorge Martín en tant que pilote. Finalement, les deux courses se terminent mal sur le plan comptable (le dépassement de Brad Binder dans le dernier virage à Phillip Island est très douloureux, à n’en pas douter), le tout en raison de deux minuscules erreurs. C’est encore la preuve qu’à ce niveau, un moment de déconcentration, un simple choix de pneu différent – je ne peux pas dire « mauvais » au vu de sa prestation – peuvent conditionner une saison entière. Et sur ces petits détails, l’expérience de champion MotoGP de Pecco fait peut-être la différence.

Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi en commentaires !

 

Il peut encore le faire, mais sur l’on lisse les résultats sur la saison sans se préoccuper de la vérité de la piste, Bagnaia est le plus fort. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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