MotoGP Indonésie J2, Pecco Bagnaia (Ducati/Q13 S8) : "nous n'aurons jamais d'ordre d'équipe, c'est simplement la stratégie de Ducati et je l'ai acceptée depuis le début"

C’est un Pecco Bagnaia pour le moins agacé, mais pas abattu, qui fait le point sur ce qu’il faut bien appeler un samedi noir pour sa vie en rouge Ducati en Indonésie. Pour commencer, il n’est jamais sorti de la Q1, voyant l’accès à la grande finale de la Q2 barré par son propre équipier Enea Bastianini. Puis le même a été un obstacle infranchissable lors de la course Sprint qui a suivi et qui s‘est terminée avec une déprimante huitième place pendant que Jorge Martin récoltait les lauriers de la victoire grâce, notamment, à des dépassements à la serpe. De quoi être énervé en effet et ce n’est pas en regardant le nouveau classement général que le Champion du Monde en titre va pouvoir se calmer …

C’est fait : Pecco Bagnaia n’est plus en tête du classement général pour la première fois depuis le 29 avril, date du Sprint du samedi à Jerez. Au cours des quatre derniers week-ends de course, Jorge Martin a transformé un déficit de 66 points sur Bagnaia en une avance de sept points. Pour comprendre comment il a pu en arriver là à Mandalika, l’officiel Ducati aborde les événements chronologiquement : « la piste a beaucoup changé et je m’attendais à plus » commence-t-il. « Les sensations en FP2 étaient très bonnes, avec des pneus usés j’étais assez rapide, mais en qualifications je n’avais pas de bonnes sensations. Mon bon un tour aurait donné une place de cinquième s’il avait été en Q2, mais ce n’était pas suffisant ».

« Alors quand vous démarrez la course depuis la 13e place, vous savez que ça va être très difficile, vous devez travailler très dur pour gagner des positions ». Un travail dont il n’a pas la vocation … « Derrière Enea, j’étais un peu plus rapide mais la seule façon de le dépasser aurait été de le pousser hors de la piste. Mais ce n’est pas ma façon de courir. J’ai essayé de laisser de l’espace pour rafraîchir le pneu avant et quand j’ai fait cela, je tournais comme les pilotes les plus rapides… La vitesse est là, la performance aussi, je dois juste être un peu plus agressif dans la première partie de course et lors des manœuvres de dépassement ».

**Pecco Bagnaia : « Jorge Martin est dans le meilleur moment de son histoire et nous devons voir combien de temps il peut le maintenir »**

« Pour être honnête, ça m’énerve », avoue Pecco Bagnaia. « C’était une journée difficile. Je n’ai pas pu utiliser les pneus neufs dans les premiers tours parce que la moto était trop nerveuse. Peut-être que je devrais être plus agressif dans les manœuvres de dépassement dans les premiers tours et essayer différentes choses », dit-il en pensant à la course de dimanche où une différence au championnat pourrait se faire plus notable avant d’enchainer avec l’Australie et la Thaïlande.

Au vu de sa situation critique, immanquablement est revenu le sujet des ordres d’équipe. Et l’Italien s’est montré clair : « nous n’avons pas eu d’ordres d’équipe l’année dernière, donc nous n’en aurons pas non plus cette année. Nous n’aurons jamais rien de tel. Pourquoi faut-il ralentir un pilote ? Parce qu’il revient tout juste d’une longue pause pour blessure ? Nous n’aurons jamais d’ordre d’équipe. C’est tout à fait normal avec huit pilotes qui n’ont pas tous le même package, mais qui ont les mêmes opportunités de meilleurs résultats. C’est simplement la stratégie de Ducati et je l’ai acceptée depuis le début » affirme le champion du monde MotoGP en titre.

Puis il conclut sur son rival de chez Pramac : « Jorge est dans le meilleur moment de son histoire et nous devons voir combien de temps il peut le maintenir. J’ai fait cinq zéros tandis que Martin en a fait deux. En même temps, contrairement à lui, je suis toujours allé sur le podium. Que dire ? C’est difficile de porter un jugement, car pour le moment il est très sûr de lui et tout lui est facile. Après Barcelone, nous avons connu un revers majeur sur une piste où nous nous battions pour gagner. Cependant, nous allons essayer de travailler pour revenir là où nous en étions, conscients qu’il reste encore de nombreuses courses à disputer ».