Jorge Martin est revenu à trois points au championnat d’un Pecco Bagnaia qui dit se réjouir d’une compétition qui s’est ainsi exacerbée. L’officiel Ducati a pourtant de quoi s’inquiéter car la dynamique depuis le Grand Prix d’Autriche n’est plus dans son camp, mais du côté de l‘équipe satellite Pramac. A Borgo Panigale, laissera-t-on faire ses deux pilotes sous contrat, mais au statut différent, sachant que, jamais, en MotoGP, un représentant d’une structure privée n’a été titré ? La Maison rouge Ducati peut-elle se laisser battre par un de ses alliés ? L’épilogue de cette saison est attendu avec grand intérêt, et sans doute aussi par Marc Marquez qui sera certainement un pilote Gresini Ducati en 2024. Reste que Jorge Martin a déjà la réponse : si une consigne devait arriver de Ducati, il ne l’écouterait pas.
Et d’ailleurs pourquoi l’écouterait-il puisqu’elle ne remettrait pas en cause la conquête du titre pilotes par un représentant de Ducati. Car à la différence de l’an passé avec Fabio Quartararo, une lutte fratricide ne profitera cette année aucunement à un concurrent d’une autre marque. Marco Bezzecchi, en cas de pépin, est déjà en couverture, à la troisième place du classement général.
Une conjoncture que Jorge Marin a déjà bien assimilée. La question lui a été posée sur d’éventuelles consignes d’équipe chez Ducati, en vue de favoriser la moto rouge avec Pecco Bagnaia dessus. Même si sur La Vangaurdia, il mentionne un « je dois garder le silence sur ce que je pense » de bon aloi, il en dit ensuite tout de même pas mal, en revenant notamment sur comment devait être considéré la saison passée Pecco Bagnaia chez Ducati … « L’an dernier, il y avait des recommandations … Ils nous ont dit qu’il fallait faire attention, qu’il ne fallait pas le dépasser... Dès le début de la saison, nous avons été très prudents avec lui, pour finir cela vous a affecté dans les courses ».
Jorge Martin : « j’obtiens des résultats qui parlent d’eux-mêmes, j’espère que Ducati l’apprécie »
Mais c’est pour mieux ajouter : « cette année non. Et même si Ducati me disait quelque chose, je n’écouterais pas. L’année dernière, quand il n’avait plus aucune option, ils ont essayé de l’aider, il fallait surtout être prudent avec lui si nous allions le dépasser ». Un scenario qui n’est plus d’actualité : « j’espère qu’avec ce que Ducati a investi en moi, ils me donneront les mêmes options que Bagnaia pour me battre pour le titre … Nous ne le saurons que le jour où nous arriverons tous les deux en risquant tout pour une ou deux courses ».
Le « Martinator » est aussi un personnage qui ne doute jamais : « quand je ne suis pas là pour tenir tête à Pecco, personne ne peut le défier, je suis son seul rival. Pour le battre, il ne faut pas faire d’erreurs. J’ai aussi une grande régularité : depuis Jerez, j’ai terminé toutes les courses. J’ai raté un meilleur résultat, à cause d’erreurs en qualifications ou de malchance au départ, ce qui fait que je n’étais pas dans la course pour gagner. Mais j’ai toujours eu le rythme et la vitesse ». Et il termine : « mon objectif est d’atteindre le plus vite possible la Ducati officielle. J’obtiens des résultats qui parlent d’eux-mêmes, j’espère que Ducati l’apprécie ».
