Le cas d’un Marc Marquez quittant l’écurie officielle Honda en MotoGP, soit la plus huppée et qui offre les meilleurs contrats, économiquement parlant, pour un team privé Gresini afin de retrouver une Ducati, moto du moment, est un scénario qui fait couler encre et salive. La destination reste cependant à annoncer par l’octuple champion du monde, mais le départ, un avant le terme du contrat en cours, est bel et bien acté. Chacun y va de son avis suivant son cœur de métier et il est intéressant de connaitre celui d’un manager de la trempe d’Alberto Vergani.
Côté manager sur le cas Marc Marquez et sa rupture, même à l’amiable, de contrat avec Honda, on a eu le sentiment d’un Carlo Pernat qui se serait montré bien moins conciliant que le HRC. Une posture qui n’est pas partagée par tous les hommes qui font ce métier, à l’instar d’un Alberto Vergani qui voit plutôt les choses ainsi : « les contrats ne doivent pas être une prison, mais un moyen de réguler les relations entre les parties. C’est mon point de vue ».
Sur cette base, il donne son sentiment sur le cas Marc Marquez à travers un entretien avec GPOne : « lorsqu’un pilote ne prend plus de plaisir, deux options s’offrent à lui : abandonner ou changer. Marc a opté pour la seconde, c’est-à-dire partir à la recherche d’un nouveau défi. C’est un choix qui glorifie et valorise encore davantage Marc Marquez en tant que pilote et personne. Il quitte un colosse comme Honda et se rend chez Gresini pour revenir dans le jeu dans le but de retrouver l’enthousiasme qu’il avait ».
« Marc Marquez ne se soucie pas d’avoir 100 ou 120 millions sur son compte. Sa priorité est d’être heureux et de s’amuser en tant que pilote »
Il ajoute : « Marc ne se soucie pas d’avoir 100 ou 120 millions sur son compte. Sa priorité est d’être heureux et de s’amuser en tant que pilote. Cet aspect compte plus que le contrat de 20 millions pour 2024 ». Une année qui verra la compétition chamboulée par cette nouvelle donne : « Marc sur une Ducati, je pense que c’est une excellente opportunité pour tout le monde de relancer le Championnat. Et ce n’est pas tout : avoir un pilote comme Marc Marquez sur une Ducati devient une référence pour des pilotes comme Bagnaia, Bezzecchi, Martin, etc. Se comparer à un pilote comme celui-là vous fait progresser, mais surtout cela vous valorise ».
Maintenant, c’est Honda qui se retrouve sans son champion. Une situation qui doit pousser à une réaction forte et le même Vergani a son idée sur la question : « la première chose que je ferais serait d’offrir un chèque en blanc à Gigi Dall’Igna, en essayant de l’avoir à tout prix. Dall’Igna est l’homme du changement, quelqu’un capable de révolutionner et nous l’avons vu chez Ducati. Dès qu’il y a quelqu’un comme Gigi qui change la moto, cela attire les pilotes ».
« La Ducati est devenue une moto que tous les pilotes veulent sans que l’entreprise ait à les chercher. Pensez enfin à Marc Marquez, qui a renoncé à 20 millions pour se mettre derrière le guidon d’une Desmosedici. Pour moi, Dall’Igna est l’homme du changement, comme Adrian Newey l’était en Formule 1. Cependant, vous devez évaluer si la mentalité japonaise vous pousse ou non à prendre des mesures similaires ». C’est toute la question depuis que les Européens ont pris la main en MotoGP, et elle se pose aussi chez Yamaha.
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