Honda est depuis déjà un bon moment dans la tourmente technique, mais les choses se sont aggravées à Misano sous la pression de Marc Marquez tellement excédé de voir que rien ne change ni ne bouge au HRC qu’il a clairement laissé entendre qu’en ce qui le concerne, il ne resterait pas, lui, plus longtemps sur place. Un projet qui n’a pas été découragé par une évolution de la RC213V amenée dans le cadre du Grand Prix de Saint Marin avec Stefan Bradl, puis proposée lors du test du lundi suivant la douzième manche du championnat, et toujours à Misano, aux pilote titulaires de la marque. Pour tout dire, la déception était de mise, mais pas la surprise, et ce n’est pas Taka Nakagami qui dira le contraire …
Marc Marquez n’y pense déjà plus et son équipier Joan Mir envisage d’utiliser le nouveau châssis Honda 2024 dès cette fin de saison, avec cette mention cependant teintée de désespoir : « j’ai dit que cette saison ressemblait plus à une saison d’essais, alors pourquoi pas ? » a commenté celui qui a été un Champion du Monde Suzuki de MotoGP en 2020 avant d’ajouter : « s’ils n’ont pas apporté de moteur ici, cela signifie que le changement qu’ils feront ne sera pas très énorme, car si cette nouvelle moto peut rester avec le même moteur, le changement ne sera pas grand ».
Et le fidèle soldat Taka, qu’en pense-t-il ? « J’ai testé un châssis différent ainsi que le prototype de la moto » a-t-il d’abord confirmé. « Cela semble très différent ». Certes, mais … « Si je suis honnête, je m’attendais à beaucoup mieux. La sensation et la position sont assez différentes, la première impression était vraiment étrange. Mais après trois runs, je me suis adapté et tout allait bien, ce n’est pas une chose négative. Néanmoins la performance n’est pas encore là, nous n’avons aucune adhérence. Je souhaitais plus de grip, mais l’adhérence de la roue arrière était très similaire ».
Taka Nakagami : « chez Honda, ils ne m’ont pas expliqué les changements en détail avant que je monte sur la moto »
Puis le Japonais nous sort une posture dont il a le secret : « c’était la première impression de la moto. Ce n’est pas décevant, mais je n’ai pas été agréablement surpris… D’accord, c’est une nouvelle moto, mais les temps au tour ne viennent pas parce que nous n’avons pas l’adhérence. Même à Misano, où le niveau d’adhérence est très élevé, nous entendons dire que le grip manque. Si nous étions à Montmelò, ce serait encore pire… Les retours sont clairs et cela ressort également des données ».
Il précise aussi, révélant ainsi que rien ne change dans la méthode de travail de ses compatriotes : « ils ne m’ont pas expliqué les changements en détail avant que je monte sur la moto. Mais bien sûr, ils essaient de trouver plus d’adhérence. Cependant, la vérité est que nous n’avons pas trouvé plus d’adhérence. Mais ce n’est qu’un prototype, le package pour 2024 n’est pas encore terminé, certaines pièces n’étaient pas encore disponibles. Ils ont encore des idées, les choses peuvent encore changer. Mais ce demi-pas ne suffit pas » conclut-il, ouvrant ainsi à toutes les vocations de mutation parmi ses pairs européens dont a déjà pris contractuellement la tangente en direction de Yamaha : Alex Rins.