C’est une rengaine que l’on entend souvent. Quand nous voyons évoluer Pedro Acosta, nous ne pouvons nous empêcher de penser à Marc Márquez, comme si c’était naturel. Pas Casey Stoner, pas Valentino Rossi, pas Jorge Lorenzo ; Marc Márquez. Dans cette dilogie, nous allons dresser une comparaison entre les deux profils, et étudier leur parcours en petites catégories. Alors, pourquoi l’un accompagne t-il l’autre ? Avons-nous assez d’éléments pour affirmer que le jeune Pedro Acosta est le futur Marc Márquez ? Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les similitudes évidentes entre les deux monstres, avant de mettre en avant, demain, les différences qui les séparent.
Bien sûr, il ne s’agit pas là de « réduire » Acosta à un futur Márquez, les deux sont uniques. Mais plus un exercice de pensée qui vise à mettre en lumières des parallèles – et des perpendiculaires – entre les deux, car la question posée par le titre de cet article est parfaitement légitime.
Vous ne suivez pas le Moto2 ? Ce n’est pas grave ; cliquez ici pour retrouver une brève analyse permettant de comprendre le phénomène Acosta, et pourquoi sa venue en MotoGP fait tant parler.
Pedro Acosta et Marc Márquez, une simple question de nationalité ?
Le plus gros point commun entre les deux est le plus évident ; leur pays d’origine. Dans tous les sports, nous avons tendance à faire un rapprochement entre deux profils uniquement car ils sont nés dans la même contrée. Pas dans la même région cependant ; Marc Márquez, comme la large majorité des pilotes en Grands Prix, est un Catalan. Pedro Acosta, lui, est un pur Mazzaronero, de la région de Murcie, plus au Sud. Aussi limpide soit-il, cela constitue un argument valide dans le cadre de la comparaison. Il y a fort à parier que nous aurions entendu parler de « nouveau Rossi » s’il avait été italien. Autre facteur qui rejoint celui-ci, la filiation. Les deux sont des enfants de la traditionnelle formation espagnole, et l’on est habitué à voir Pedro Acosta avec KTM, Ajo et Red Bull comme nous étions habitués à voir Marc Márquez arborer les couleurs de Monlau, Repsol et Catalunya Caixa. Cela contribue à cette impression de « pilote d’usine avant l’heure » et constitue un autre marqueur visuel fort.
Cependant, et vous vous en doutez, ça ne s’arrête pas là. Sans parler de la piste, nous retrouvons de véritables similitudes dans le comportement. Le jeune Marc Márquez était très souriant, jovial, passionné ; des signes que l’on retrouve chez Pedro Acosta. Nous évoquons deux personnalités marquées, qui se distinguent assez largement des autres pilotes. En prenant de l’âge, Márquez n’est plus aussi enjoué mais c’est tout à fait normal, surtout au vu de sa forme récente. Mais ce point tient parfaitement quand l’on se rappelle de sa bouille en 2010, au soir de son premier titre mondial acquis en 125cc. Voilà un autre point commun visuel qui compte dans la comparaison, a contrario d’un Dani Pedrosa plus discret à ce stade de sa carrière, ou d’un Jorge Lorenzo plus provocateur et conquérant en 250cc. La fraîcheur caractéristique de Márquez dans ses plus jeunes années se retrouve définitivement chez Pedro Acosta.
Work hard, play hard. 🤜🏻💥🤛🏻@37_pedroacosta leads day 1 at Misano !🔝
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— Red Bull KTM Ajo (@RedBull_KTM_Ajo) September 8, 2023
La précocité de deux champions
Passons maintenant à la piste. Au vu des résultats, un dénominateur commun saute aux yeux ; la précocité. Nous n’allons pas nous étendre sur ce point tant il est évident ; Pedro Acosta fut titré dès sa première année en Moto3 lors de la saison 2021, à seulement 17 ans et 166 jours. Cela en fait le deuxième plus jeune champion du monde, juste devant… Marc Márquez, 17 ans et 163 jours pour son premier titre mondial en 2010. D’ailleurs, Pedro Acosta était seulement un jour plus vieux que le premier de ce classement lorsqu’il fut sacré, à savoir, Loris Capirossi. Que l’on s’entende ; ils ne sont pas les seuls à être précoces ; Bradley Smith et Scott Redding, entre autres, l’étaient sans doute davantage si l’on omet le titre mondial. Mais ce paramètre, couplé à ceux que nous avons étudié avant, appuie la comparaison.
Justement, les palmarès, parlons-en. Là aussi, ils se suivent ; Au XXIe siècle, seuls quatre pilotes ont été titrés en petite comme en moyenne catégorie. Dani Pedrosa, Manuel Poggiali, Marc Márquez et son frère Álex. Même si la saison 2023 n’est pas encore jouée, Pedro Acosta a pris une sacrée option sur le titre Moto2, notamment après son récital de Misano il y a quelques jours de cela. Tony Arbolino est trop irrégulier pour prétendre à la couronne, et on ne voit pas comment le championnat pourrait échapper à Pedro. Il a la vitesse, la constance, et l’équipe qui va bien. Forcément, cela rappelle Marc Márquez ; plus qu’Álex, qui avait dû attendre une paire d’années la couronne Moto2.
Pour résumer
Le fait que les deux soient espagnols joue beaucoup, mais d’autres marqueurs forts nous permettent d’assimiler facilement Pedro Acosta à Marc Márquez. Parmi eux, la personnalité légère, joviale, sans oublier la formation espagnole, essentielle à leur réussite. Les identités visuelles sont proches, tout comme l’âge auquel ils ont tous deux percé sur la scène internationale.
Selon ces critères, tout porte à croire que l’on voit en Acosta le futur Márquez, car il a déjà un palmarès similaire au même moment de sa carrière, si ce n’est plus impressionnant encore.
Mais pour autant, les deux pilotes ont aussi des différences majeures qui pondèrent considérablement cette affirmation. Certes, deux hommes ne peuvent pas connaître exactement la même destinée, mais dans ce cas précis, il s’agit de signes assez distincts, intrinsèques, et rarement évoqués à leur propos. Pour les découvrir, rendez-vous demain, même heure ! Votre avis nous intéresse : voyez-vous d’autres similitudes que nous n’avons pas évoqué dans ce volet ? La deuxième partie est disponible : cliquez ici pour la retrouver. Dites-le nous en commentaires, et nous serions heureux d’en débattre.
Photo de couverture : Red Bull KTM Ajo