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Lorsque, pour sa deuxième course du championnat, Khairul Idham Pawi avait relégué tout le monde à plus de 26 secondes avec des slicks lors d’un Grand Prix d’Argentine sur le mouillé, nous avions eu le privilège de lui arracher son secret.

Puis, le temps était passé et le jeune malaisien de 17 ans était plus ou moins rentré dans le rang. Sans vraiment comprendre comment son exploit était possible, nous avions donc mis son incroyable performance sur une sorte d’état de grâce ponctuelle sur une piste piégeuse, ni sèche ni mouillée…

Mais le week-end dernier, “Super KIP”, sur une piste bien détrempée cette fois, a réédité l’incroyable en s’échappant inexorablement pour terminer, malgré quelques chaleurs, avec plus de 11 secondes d’avance sur tous les cadors de la catégorie.

L’occasion de lui reposer quelques questions, et même parfois les mêmes, histoire de voir si ce petit bonhomme ne nous mène pas en bateau…

Avez-vous souvent roulé sous la pluie au début de votre carrière ?

« La pluie est effectivement habituelle pour nous, en Malaisie, et j’y ai roulé sur de petites cylindrées, qu’il pleuve ou pas. J’ai fait 2 ans de scooter, puis la coupe CBR et l’Asian Talent Cup avant de passer en CEV.  Et il ne pleuvait pas beaucoup en Espagne! Je comprends votre question, mais sincèrement, il ne faut pas croire que je n’ai roulé que sous la pluie; même moi je ne comprends pas pourquoi j’aime tellement cela. Ce qui est sûr, c’est que j’aime ça ! (rire) »

Vous confirmez donc que le secret de votre vitesse provient du plaisir que vous prenez sur la moto ?

« Oui. Apparemment, les autres pilotes n’aiment pas trop la pluie. Moi, c’est le contraire. Je me fais vraiment plaisir; j’aime quand ça glisse en entrée de virage, j’aime quand ça glisse à l’accélération, j’aime quand ça bouge dans tous les sens, même si, parfois, je sais que c’est dangereux (rire). »

Alors pourquoi ne baissez-vous pas de rythme quand vous vous faites des chaleurs ?

« Je ne baisse pas de rythme car sinon je sais que ma concentration va beaucoup diminuer, et c’est à ces moments là qu’il est plus facile de faire des erreurs bêtes. Donc, je continue à attaquer car, justement, je reste à 100% dans ma course et concentré au maximum. »

Que faites-vous quand votre team vous demande de ralentir ?

« Je vois bien qu’on me dit de me calmer et de gérer, alors je fais ‘oui’ avec la tête en passant devant le muret, mais je préfère garder le même rythme (rire). Je suis désolé pour la peur que je leur fais. »

Avec 21 points de retard, pensez-vous que vous pouvez aller chercher Bulega et Di Giannantonio pour le titre de Rookie de l’année ?

« Je ne regarde pas trop le classement avec beaucoup d’attention. Je veux faire du mieux que je peux, course après course. »

Qu’est-ce qu’il vous manque encore, sur le sec ?

« J’ai besoin d’un peu de temps encore, pour comprendre vraiment bien comment faire un chrono sur le sec. Même si je comprends, il faut que j’arrive à tout appliquer de la bonne façon et au bon moment, et le niveau est très élevé. Et puis, ce n’est vraiment pas facile pour moi car je découvre également la plupart des circuits. Donc, le tout ensemble, fait que j’ai besoin d’un peu de temps. »

A propos de nouveaux circuits, vous aimez le Sachsenring ?

« Honnêtement ? Pas beaucoup (rire). »

Alors, chanceux ou extraterrestre de la pluie ? L’avenir nous le dira, mais ce qui est certain, c’est que ce petit bonhomme est assez fascinant !

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