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Maio Meregalli

Les craquements dans la Minka abritant les Japonais Yamaha et Honda se faisaient entendre de plus en plus forts au fur et à mesure des Grands Prix qui s’écoulaient, et notamment cette saison. Mais en Catalogne, elle s’est effondrée sur leurs occupants. Depuis également quelques temps, les Japonais étaient passés du kimono ostentatoire au fundoshi à la taille du minimum syndical en termes de résultats, mais là aussi, du côté de Barcelone, les rois d’antan se sont retrouvés nus. Un vrai choc, industriel et culturel, qui a enfin ouvert les yeux à ceux qui regardaient la réalité avec encore les lunettes déformantes et hypnotisantes de l’histoire. Remarquez ainsi qu’Alberto Puig, le chantre du « nous sommes Honda », est devenu autiste tandis que chez Yamaha, Maio Meregalli vide son sac …

Une sortie qui est aussi un aveu sur les années perdues par les Japonais qui ont non seulement totalement manqué de discernement lorsque les premiers ailerons sont arrivés, mais ont en plus tenté dans l’ombre de les interdire, refusant ainsi de les développer et se remettre en question. Plutôt que de travailler, ils se sont perdus en manœuvres dilatoires, laissant filer le train de la nouvelle ère, tétanisés depuis le quai de la gare. Une erreur stratégique d’une telle ampleur que l’on se demande s’ils ont encore la capacité de se remettre totalement en question.

Car les dégâts sont énormes au niveau de l‘espace-temps du MotoGP. Maio Meregalli dit tout sur ce sujet : « nous payons le manque de savoir-faire que nous avions en aérodynamique. Nos rivaux étaient clairvoyants en investissant dans l’aérodynamique » révèle l‘homme de Yamaha sur GPOne. « Avant, si vous vous en souvenez, nous avons essayé, non pas de boycotter, mais d’endiguer ces appendices. Au lieu de cela, il aurait peut-être été préférable de commencer à les étudier immédiatement. Les Japonais ont essayé de bloquer au lieu de penser à étudier également l’aérodynamique. Et c’est pour cette raison que nous payons maintenant pour ce retard ».

Un retard abyssal. Jugez-en : « nous avons, je pense, cinq ou six ans de retard chez Ducati ». Et un nouveau règlement arrive en 2027… Alors, à quoi bon se lancer dans une bataille perdue d’avance. Un conseil d’administration commanderait le retrait des troupes pour moins que ça … Une perspective que le même Meregalli écarte avec énergie : « j’ai toujours su que le meilleur moyen pour Yamaha de promouvoir son produit était la course. Je n’ai jamais pensé à ces rumeurs sur un éventuel départ qui ont parfois été entendues dans le paddock ».

Yamaha Japonais

Maio Meregalli : « chez Yamaha, les Japonais veulent revenir au sommet, ils veulent gagner »

Et l’Italien veut ainsi rassurer, se rassurant aussi par la même occasion : « je peux vous dire que la réaction de Yamaha en ce moment est très importante. Ils investissent, ils apportent de réels changements. Leur philosophie a toujours été de tout faire en interne, alors que maintenant ils se sont ouverts de ce point de vue. Nous avons entamé des collaborations avec des entreprises externes, ce que nous n’aurions jamais fait il y a deux ans. Il y a maintenant un énorme échange d’informations, tout est évalué de la meilleure façon possible. Peut-être que le début ne sera pas très facile, mais à mon avis, une fois certains processus lancés, tout avancera par inertie ».

Et côté changement, il y a aussi cette considération qui serait enfin apportée à une équipe satellite, que les Japonais ont toujours considéré jusque-là comme de simples clients : « l’importance d’avoir au moins une équipe satellite est énorme. Maintenant, le format a changé, au moins en FP1, nous pouvons travailler un peu sur la moto. Mais le fait de ne pas pouvoir comparer les données est un gâchis, car il faut faire tout vous-même. Même si pour moi l’équipe satellite, entendue comme client et c’est tout, ne veut pas dire grand-chose. Il faut une équipe qui soit une extension, un peu comme Pramac avec Ducati. De cette façon, vous pouvez collecter beaucoup ». L’exemple Ducati, encore et toujours …

Maio Meregalli termine sur la question des points de concession, avec ce message fort, aux airs d’appel au secours… : « je suis convaincu que si les concessions arrivent, nous les exploiterons. Les choses changent, Yamaha nous a récemment montré dans l’équipe aussi qu’ils sont vraiment déterminés. C’est juste une question de temps. Si nous avions plus d’opportunités pour développer la moto, nous le ferions. Déjà maintenant, une des limites, par exemple, est la quantité de pneus que nous pouvons utiliser, si nous en avions plus, cela nous aiderait sans aucun doute ». Et il conclut : « chez Yamaha, ils veulent revenir au sommet, ils veulent gagner ».

Maio Meregalli

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