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La reprise approche enfin ! Afin de se remettre gentiment dans le bain, nous allons passer en revue ceux qui ont réussi, et les autres. Ceux qui peuvent prétendre à de meilleurs contrats, et ceux qui se sont mis dans une situation difficile. Ceux qui ont surpris par leurs performances, et ceux qui ne sont pas à la hauteur des attentes. Hier, nous nous sommes concentrés sur ceux qui avaient fait bonne impression. Aujourd’hui, passons en revue ceux pour qui ce fut plus difficile, même s’il n’est pas encore trop tard pour inverser la tendance. À noter que l’objectif de cet article n’est pas de tirer sur les pilotes : il s’agit d’enseignements objectifs par rapport à la dynamique de la saison, ne soyez-pas étonnés de trouver des blessés, qui, à défaut d’avoir été décevants, ne sont pas moins perdants pour autant.

 

Miguel Oliveira

 

De loin le plus gros chat noir de l’année. En signant chez RNF Aprilia, nous voyions en cette opportunité plus qu’une simple sortie d’équipe d’usine pour le Portugais. Au guidon de l’Italienne, nous l’imaginions se transcender, peut-être gagner en régularité, un paramètre qui manquait cruellement à son arsenal, et toujours conserver cette capacité à faire des coups d’éclat sur le sec mais aussi et surtout sous la pluie. Au final, le constat est bien différent.

Blessé par Marc Márquez au Portugal, puis par Fabio Quartararo à Jerez, Miguel Oliveira a manqué des courses alors que ce qu’il nous a laissé entrevoir (Sprint au Portugal, et Grand Prix des Amériques avec un formidable dépassement sur Johann Zarco) était plus que prometteur. Malheureusement, les dieux du MotoGP en ont décidé autrement. À la 17e place du classement général, nous prions d’abord pour qu’il retrouve 100 % de ses capacités physiques avant même de vouloir se relancer dans une course déjà perdue. Même si les planètes s’alignent, il est difficile de le voir jouer grand-chose sur la dernière partie de l’année.

 

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Triste fut le début de saison de Miguel Oliveira. Photo : Michelin Motorsport

 

Enea Bastianini

 

Constat étrangement similaire. Enea Bastianini, blessé par Luca Marini au Portugal, a manqué cinq des huit premiers Grands Prix de la saison, et son retour en Italie n’était pas flamboyant, ce qui est tout à fait normal au vu de sa période de convalescence. Cependant, le contexte est un peu différent. Le guidon de Miguel Oliveira n’est pas tant convoité, tandis que Bastianini occupe le poste le plus recherché en MotoGP. Même si c’est triste, les absents ont toujours tort ; pendant que « Bestia » n’était pas là, d’autres ont dansé, comme Jorge Martín ou Marco Bezzecchi.

Si sa place de titulaire indiscutable chez Ducati usine n’est pas menacée pour l’instant (et encore heureux), il ne faudrait pas qu’il tarde à retrouver la vitesse de 2022, celle-là même qui lui avait fait décrocher ce job de rêve l’an passé. Pourvu qu’il se remette et revienne jouer aux avant-postes avant la fin de saison, car Enea est l’un des rares à pouvoir arrêter Pecco Bagnaia.

 

Fabio Quartararo

 

Rien n’est allé dans le sens du français en ce début de saison. Son package n’a pas évolué, mais pourtant, Franco Morbidelli s’est considérablement rapproché. D’une manière générale, il faut ranger « El Diablo » dans le camp des perdants car il s’agit, de fait, d’un pilote calibre « champion du monde », et chaque année où il ne joue pas le titre est une année difficile, en somme.

 

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Photo : Michelin Motorsport

 

La Yamaha YZR-M1 n’est pas la meilleure, c’est sûr, mais on a aussi vu un Fabio abattu, presque résigné. C’est dommage, car à 24 ans seulement, il devrait aussi être celui qui insuffle l’envie sous le auvent de la firme d’Iwata. Malheureusement pour lui, et contrairement à Enea Bastianini, nous avons du mal à voir une grande perspective d’amélioration pour la fin 2023 au vu des différentes déclarations et de son matériel en l’état, mais espérons nous tromper. Son talent est immense, et il a été capable, aux USA ou à Assen, de vraiment jouer devant, ce qui, d’ailleurs, interroge d’autant plus quant aux autres courses ratées.

 

Fabio Di Giannantonio

 

À vrai dire, nous n’avons pas grand-chose à dire sur ce pilote. Depuis Iker Lecuona, il s’agit de l’un des plus transparents sur la grille. Di Gia’ est là, roule, mais sans plus, sans jamais créer la surprise depuis sa pole position au Mugello en 2022. Difficile de dire qu’il s’agit d’une déception, car nous n’en attendions pas plus, mais il reste l’un des perdants de ce début de saison. Sa place chez Gresini Racing est très convoitée, et on imagine pas un instant qu’il soit encore titulaire en catégorie reine l’an prochain. En plus d’être le dernier pilote Ducati au général (15e), il est même situé derrière Augusto Fernández ou Álex Rins, qui, s’ils n’ont pas loupé des départs pour blessures dans le cas du second, bénéficient de moins bons packages.

 

Raúl Fernández

 

Gentiment, le soufflé est en train de retomber. En un an et demi à peine, il est passé d’un des rookies les plus prometteurs du XXIe siècle à un pilote discret, anecdotique au possible. Avant dernier des pilotes titulaires – rendez-vous dans quelques instants pour le dernier, il ne met pas à profit une Aprilia RS-GP pourtant performante, et a subit une douleur au bras, ce qu’il l’empêche d’être à 100 %. Rappelons qu’il avait déjà été blessé à son arrivée en MotoGP l’an passé, ce qui commence à interroger, et généralement, ce n’est pas bon signe. Son contrat expire fin 2023, et clairement, il ne doit pas tarder à chercher ailleurs, à seulement 22 ans. Quelle tristesse.

 

Joan Mir

 

Voici le dernier pilote titulaire au classement général, à la 26e place. Déjà, certains d’entre vous sont peut-être surpris qu’il y ait au moins 26 pilotes engagés cette saison, mais aussi, qu’il soit derrière Jonas Folger ou Danilo Petrucci au classement, qui, rappelons le, n’a disputé qu’une seule manche. Ne vous inquiétez pas, nous n’allons pas tirer sur l’ambulance, d’autant plus que celle-ci à déjà deux pneus crevés, fume noir, avec un contrôle technique périmé, et peut-être, même, un défaut d’assurance. L’ambulance, Joan Mir connaît bien, puisque nous ne le voyons plus depuis le Grand Prix de France, qu’il abandonna par ailleurs, comme celui avant, et celui avant, encore.

 

Joan Mir, une saison cauchemardesque. Photo : Michelin Motorsport

 

Entre blessures, manque de confiance, forme en chute libre depuis début 2022 (il ne faut pas négliger ce paramètre, sa signature chez Honda Repsol était déjà étrange), Joan Mir subit son expérience Honda et pourrait bien ne jamais s’en remettre, du point de vue sportif bien entendu.

 

Mentions honorables

 

D’autres pilotes auraient pu avoir leur place dans cet article, mais nous leur avons déjà dédié des analyses détaillées. Pour les retrouver, cliquez sur leurs noms respectifs dans la phrase suivante. Nous aurions, par exemple, pu parler de la saison d’Álex Márquez, bien molle pour un revanchard deux fois titré en petites catégories, mais aussi de son frère Marc Márquez, bien trop souvent par terre sans véritable but. Lui n’a pas réussi à faire perdurer la bonne dynamique lancée fin 2022. Impossible d’omettre Pol Espargaró, qui n’a toujours pas roulé à l’heure où ces lignes sont écrites, et dont la place fait très envie à un certain Pedro Acosta.

C’est tout pour cette petite rétrospective ! Avons-nous oublié des pilotes ? Dites-le nous en commentaires !

Photo de couverture : Michelin Motorsport