C’était le grand sujet de la fin de la saison dernière, jetant même comme une ombre sur le classement d’un championnat du monde dont les leaders auraient comme oublié quelques recommandations, faites par Michelin pour des raisons de sécurité, sur la pression du pneu avant. Une valeur limite qui doit être respectée, mais que personne ne pouvait vérifier puisque l‘unité de mesure unique n’existait pas. Elle est arrivée avec le capteur français LDL, mais l’entame de campagne 2023 a été considérée comme un test pour voir. Mais pour la rentrée de Silverstone, cette fois, on y croit : il va falloir respecter la règle, et ça pourrait en surprendre plus d’un.
Pour comprendre pourquoi une partie du paddock pense que le vrai contrôle de la pression des pneus, et surtout de celui situé à l’avant, changera beaucoup de choses, il faut se rapporter à cette révélation faite par GPOne qu’un ingénieur désireux de garder l’anonymat a ainsi informé au Mugello : « il y a beaucoup de pilotes qui, si le système avait déjà été opérationnel, auraient dû être pénalisés » apprend-on. « A quoi ressemblerait le classement aujourd’hui, basé sur la pression des pneus ? Je vais vous dire : très différent ».
Une conviction qui met la rentrée du MotoGP à Silverstone sous une lumière bien différente de celle de simples retrouvailles. Chez Michelin, on se garde bien de commenter, ce qui n’empêche pas d’observer : « ce n’est pas Michelin qui gère ça, mais bien sûr, on suit ça de près parce que c’est quelque chose qui concerne directement les pneus » a commenté le 30 mai dernier Piero Taramasso à notre micro. « Donc c’est vrai que c’était plus difficile au niveau technique à mettre en place que ce que tout le monde imaginait. Mais ce que je peux dire, c’est qu’aujourd’hui le système est à 99% prêt, donc prochainement je pense qu’il y aura 2 ou 3 Grands Prix d’essai en temps réel avec les nouveaux softwares, les bons algorithmes et tout le système qui fonctionne bien puisqu’il est finalisé 99 %, et au bout de ces 2 ou 3 Grands Prix, ça sera mis en place. Donc je ne peux pas me prononcer sur une date, mais au plus tard je le verrais bien à la reprise à Silverstone ou juste avant. Mais là, je pense qu’on est arrivé pratiquement au bout et on parle de 2 ou 3 Grands Prix d’essai ».
Les pénalités pour la pression des pneus : ce que les contrevenants vont risquer
Concrètement, cela va donner quoi au Grand Prix de Grande Bretagne qui lancera la seconde et dernière partie de la saison ? Si un pilote dépasse la valeur spécifiée dans trop de tours, des pénalités seront données à la fois dans le sprint et dans la course principale à partir de Silverstone, mais il n’y aura pas de disqualification.
Parce que le système est nouveau et sera introduit au cours d’une saison en cours, les commissaires sportifs se sont mis d’accord sur une pénalité à plusieurs niveaux sous la forme de pénalités de temps qui s’additionnent après la course.
Le niveau des pénalités qui s’appliquera à partir de Silverstone et jusqu’à nouvel ordre :
1ère infraction : avertissement
2e infraction : 3 secondes de pénalité
3e infraction : 6 secondes de pénalité
4e infraction : 12 secondes de pénalité
Uniquement une fois que les équipes se sont familiarisées avec le système, la pénalité standard pour faute technique doit alors être appliquée, c’est-à-dire une disqualification. A priori, les maques vont tomber …