Brad Binder, avec sa KTM, est celui qui empêche Ducati de dormir tranquille dans cette saison 2023 que la marque italienne domine pourtant. Cependant, l’analyse fine de cette première partie de saison révèle une inexorable montée en puissance du constructeur autrichien qui sait avoir un vrai « animal » sur sa RC16. Une identification qui est aussi de plus en plus validée par ses adversaires directs sur la piste. Il faut se souvenir qu’avant que le blason orange ne s’installe comme dauphin de l’armée rouge au classement constructeurs et Brad Binder quatrième dans la hiérarchie provisoire pilotes en plein milieu d’un groupe de « ducatistes », ce dernier était 14e plus rapide au test d’intersaison à Sepang puis neuvième et encore meilleur KTM à Portimao. Depuis, le couple ne cesse de progresser …
… Tellement que Brad Binder a célébré deux victoires en Sprint, un podium en Grand Prix à Jerez et un podium en Sprint au Mans. Sans les pénalités de limites de piste à Assen, il aurait deux podiums de plus, sans parler de ce qui aurait pu être sans les autres incidents. Par ailleurs, on note trois podiums pour le nouveau coéquipier Jack Miller, les exploits de Jerez du pilote d’essai Dani Pedrosa, ainsi qu’une quatrième place au Mans pour le rookie Tech3 GASGAS Augusto Fernandez. Alors oui, la dynamique est bonne au sein du groupe Pierer Mobility.
Et le Sud-Africain l’a bien senti : « nous avons une opportunité incroyable en ce moment et nous devons la saisir. On peut se battre pour des podiums et des victoires. C’est nouveau pour nous ». Et le pilote n’est pas en reste : « je ne me suis jamais aussi bien senti, plus fort et en meilleure forme » se réjouit-il du haut de ses 27 ans. « Donc je suis vraiment content d’être là où nous sommes ».
En fait, la saison de KTM et de Brad Binder a commencé juste à temps … « Le plus grand changement pour nous est que notre moto a fait d’énormes progrès » dit-il, en marquant ainsi le moment où tout a changé « ils nous ont apporté une petite pièce qui nous a donné plus d’adhérence. Cela m’a vraiment enlevé l’un de mes plus gros points faibles avec la nouvelle moto pour la course de Portimao ».
Brad Binder : « vous devez rester intelligent et essayer de ne pas exagérer parfois »
Car celui qui est aussi champion du monde en Moto3, toujours avec KTM dont il est l’un des purs produits, a un style de pilotage bien affirmé : « j’adore l’adhérence arrière. L’adhérence arrière est quelque chose que je demande toujours… Pour moi, ce n’est jamais assez ! » révèle Binder sur crash.net. « J’adore l’adhérence à l’accélérateur, mais en entrée de virage, j’aime qu’une moto se déplace un peu. Quand c’est trop stable à l’entrée, je n’ai pas le meilleur feeling avec l’avant. Je préfère être un peu plus lâche car cela vous donne plus de marge à l’avant ».
« J’aime vraiment contrôler la moto depuis l’arrière, comme lorsque vous utilisez vraiment le pneu arrière pour vous aider à vous arrêter. Et vous pouvez le tourner avec l’arrière que ce soit sur l’accélérateur ou à l’entrée. Cela ne me dérange pas si la moto ne tourne pas de manière fantastique, mais j’ai besoin que l’arrière soit là quand j’en ai besoin. Comme quand on veut ouvrir l’accélérateur, il ne faut pas qu’il lâche ».
Sur la suite d’une saison qui reprendra début août à Silverstone pour 12 meetings et donc 24 courses, il a son idée : « j’essaie d’être aussi rapide que possible du premier tour jusqu’à la fin. Mais vous devez marquer des points, car il y a tellement de points disponibles chaque week-end avec ce nouveau format. Les abandons peuvent vous faire du mal à coup sûr. Vous devez rester intelligent et essayer de ne pas exagérer parfois ». Brad Binder a 80 points à remonter sur Pecco Bagnaia. Et il en reste 444 à prendre.