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sous-cotés

Vous en avez forcément en tête. Vous savez, ces pilotes qui ont une grande carrière, des accomplissements exceptionnels mais dont personne ne parle. Ceux-là sont sous-cotés, pas appréciés à leur juste valeur. En Grand Prix motos comme dans tous les autres sports, on en trouve à la pelle, qui payent parfois le prix d’une attitude pas assez marquée, d’une époque défavorable ou de bien d’autres paramètres. Ensemble, dressons un top 10 des pilotes les plus sous-côtés de l’histoire des Grands Prix motos.

Hier, nous présentions les 4e et 3e places, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Si vous souhaitez connaître les critères de sélection ainsi que les mentions honorables, cliquez ici.

 

2) Kork Ballington

 

Ici, nous sommes dans le très haut du panier. Lors de l’épisode n°5, nous avons étudié deux profils bien différents, à savoir Eddie Lawson et František Šťastný. Le premier est plus sous-coté qu’oublié ; c’est le parfait opposé du second. Aujourd’hui, il s’agit de deux pilotes à la fois oubliés, et à la fois sous-cotés. Ils remplissent tous les critères, cochent toutes les cases.

Sur la deuxième marche du podium, Kork Ballington. Alors, oui, le Sud-Africain est bel et bien MotoGP Legend mais ce n’est qu’une juste rétribution. Qui se rappelle – vraiment – de lui ? Et pourtant, nous parlons ici d’un des plus grands pilotes de tous les temps – à qui nous avons dédié un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

sous-cotés

Kork Ballington lors du Grand Prix de Belgique 1978. Photo : joel59

 

Afin de ne pas nous répéter, avançons simplement nos arguments qui nous poussent à le hisser en deuxième place. Tout le monde s’accorde à dire que l’exploit de Freddie Spencer en 1985 est dingue. Être titré dans deux catégories (250cc-500cc dans le cas de l’Américain) est fou, mais il n’est pas le seul à l’avoir fait. En revanche, c’est plus rare dans des classes réservées à de grosses cylindrées, car la compétition est généralement rude, d’autant plus à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Ainsi, Freddie Spencer a réalisé quelque chose de légendaire, qui lui coûtera une partie de sa carrière d’ailleurs. Mais que dire de Ballington.

En 1978, il prend les titres 250cc et 350cc, en battant les Jon Ekerold, Michel Rougerie, Gregg Hansford et Takazumi Katayama (qui fait aussi partie de ce top 10). Les doublés sont peu fréquents, mais pourtant, il réitère en 1979, avec deux nouveaux titres la même année ! La concurrence n’est pas moins rude, puisqu’à chaque course, il doit se fader Randy Mamola dans une des classes, puis Patrick Fernandez dans une autre, et Anton Mang dans les deux. Quatre titres en deux ans, c’est Giacomo Agostinesque.

Hormis cela, il incarne, comme František Šťastný avec Jawa, une ère, une épopée ; cela compte pour beaucoup dans son classement. La majorité de ses victoires ont été acquises sur Kawasaki, qu’il dut aussi placer sur la carte face aux autres géants japonais.

Malheureusement, son passage relativement timide en 500cc – toujours avec une Kawa’ récalcitrante – le fait prendre sa retraite après seulement trois saisons en catégorie reine, une décision qu’il regrette encore aujourd’hui.

Finalement, même la FIM l’a grandement sous-estimé. Il a été intronisé au Hall of fame en… 2018 malgré ses 31 victoires et quatre couronnes mondiales, soit un an après Kenny Roberts Jr., c’est dire le manque de respect.

 

 

Kork désormais en 500cc lors de la saison 1982, toujours avec ses larges lunettes visées sur le nez, l’une de ses particularités.

 

1) Kent Andersson

 

Comme une évidence. À vrai dire, il a toujours été premier de ce classement. Plus personne ne parle de Kent, il est totalement oublié alors que Yamaha, la deuxième plus grande marque de l’histoire des Grands Prix, lui doit énormément. Comme pour Kork Ballington, vous pouvez retrouver notre rétrospective le concernant en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

C’est très simple : de son arrivée en mondial en 1966 jusqu’à son départ en 1975, il a toujours joué le podium, lors de chacune des 90 manches qu’il a disputé. Il ne compte que 10 résultats blancs en carrière, chutes et mauvaises courses confondues. Le tout pour 53 podiums en 125cc, 250cc et 350cc, en ne réalisant que quelques saisons complètes.

Pourtant, il s’agit là d’un double champion du monde 125cc en 1973 et 1974, face à quelques clients sérieux, à commencer par Bruno Kneubühler et Ángel Nieto. Hormis ses 17 victoires en carrière, il a largement aidé à faire progresser Yamaha en Grands Prix, parfois en sacrifiant ses saisons pour se pencher sur le développement uniquement.

Il est l’un des personnages marquants de la firme aux diapasons en mondial, c’est une certitude, et n’a pas à rougir aux côtés de Phil Read dans cette discussion. Pourtant, on ne parle jamais de Kent Andersson, alors que sa belle gueule, sa nationalité suédoise « atypique » – il est toujours le seul champion de son pays, ce qui contribue également à son classement car il n’avait personne pour paver la voie avant lui – auraient dû lui conférer une place plus importante dans les livres d’histoire.

Comble du « sous-cotage », il développa la 350cc titrée aux mains de Takazumi Katayama en 1977, Japonais que nous avons placé 10e de ce top ! Un pilote exceptionnel, mais une carrière trop peu souvent évoquée.

 

Ici en 2005, toujours sur un deux-roues un an à peine avant sa mort. Qu’il repose en paix. Photo : Gerardm

 

Photo de couverture : Hans Peter

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