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Vous en avez forcément en tête. Vous savez, ces pilotes qui ont une grande carrière, des accomplissements exceptionnels mais dont personne ne parle. Ceux-là sont sous-cotés, pas appréciés à leur juste valeur. En Grand Prix motos comme dans tous les autres sports, on en trouve à la pelle, qui payent parfois le prix d’une attitude pas assez marquée, d’une époque défavorable ou de bien d’autres paramètres. Ensemble, dressons un top 10 des pilotes les plus sous-cotés de l’histoire des Grands Prix motos.

Hier, nous présentions les 10e et 9e places, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Si vous souhaitez connaître les critères de sélection ainsi que les mentions honorables, cliquez ici.

 

8) Aleix Espargaró

 

Le seul pilote encore en activité dans ce classement fait son entrée à la 8e position. Nous avons la vive impression qu’on ne se rend pas compte du pilote exceptionnel qu’est Aleix Espargaró. Pour plusieurs raisons : d’abord, il n’a remporté qu’une course en carrière, pas des moindres, puisqu’il s’agissait d’un Grand Prix MotoGP. Ensuite, sa grande gueule et ses sorties récurrentes en ont fait un pilote peu apprécié dans l’hexagone.

Mais au-delà de cette considération bien subjective, Aleix n’est autre que l’un des meilleurs de la décennie passée. Dès son deuxième passage en MotoGP – il avait déjà tenté une montée (ratée) fin 2009, il est tout de suite très rapide au guidon d’une machine CRT, qui ne pouvait absolument pas concurrencer les usines et mêmes les satellites. Chez ART Aprilia, la saison 2013 le révèle, et son coéquipier Randy de Puniet était à des années lumières.

 

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Sur la décennie 2010-2020, Aleix a plus accompli que Dani Pedrosa. Nous l’avons dit. Photo : Michelin Motorsport

 

Passé chez Forward-Yamaha en 2014, un autre team douteux aux performances en dedans, il réalise un impressionnant exercice, avec une pole position à Assen et un podium à Aragón, en battant la Ducati officielle de Cal Crutchlow sur la ligne ! Clairement, il fait partie de l’élite.

Puis, l’aventure Suzuki en 2015, avec la première pole depuis le retour de la firme en Catalogne, et enfin, Aprilia. C’est bien simple, il fit passer la firme de Noale d’équipe de fond de grille à formation jouant le podium lors de chaque sortie en 2022. Nous ne parlons même pas de sa longévité impressionnante, ni même de sa science de la course ou de ses exploits marquants comme Assen 2022, sans doute la performance la plus folle de toute la saison passée.

Il n’a pas toujours eu les meilleurs guidons, mais une statistique illustre sa grandeur : Aleix Espargaró a terminé devant son coéquipier lors de 11 des 12 saisons auxquelles il a participé en catégorie reine. Seul Maverick Viñales a fait mieux en 2016, alors chez Suzuki. Clairement, on ne parle pas assez d’Aleix, ou tout du moins, en ces termes. C’est pourquoi il occupe la huitième place de ce top 10 des pilotes sous-cotés.

 

7) Max Biaggi

 

Sacré duo que nous vous présentons aujourd’hui. Alors oui, nous anticipons vos remarques : Max Biaggi est très connu, et personne n’a oublié ses batailles avec Valentino Rossi, souvent perdues si nous devons faire preuve d’honnêteté. Mais c’est là tout le problème : Contrairement à Jorge Lorenzo, sa rivalité avec « The Doctor » joue largement contre lui dans le souvenir qu’il a laissé à tous les passionnés.

Et les résultats donnent plutôt raison à ce raisonnement. En effet, à part quelques victoires en 500cc puis en MotoGP (13 au total), la mémoire générale peine à retenir autre chose que les insultes, le comportement très « italien ». Une sorte de Sete Gibernau en plus nerveux. Sauf que la réalité est tout autre.

 

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Max Biaggi, Alex Barros et Tadayuki Okada à Donington en 2000. Toute une époque. Photo : Steve

 

Il faut se pencher sur le reste de sa carrière, et nous n’allons même pas parler de ses deux titres mondiaux en Superbike. Max Biaggi a deux accomplissement qui ne seront peut-être jamais vu de nouveau, ou en tout cas, pas avant un bon moment. Premièrement, on occulte trop souvent sa carrière en 250cc.

De 1994 à 1997, il remporte quatre titres mondiaux consécutifs en catégorie intermédiaire. Quatre. Trois sur Aprilia, et un sur Honda. Et attention à la concurrence : Tadayuki Okada, Loris Capirossi, Ralf Waldmann, Tetsuya Harada… Bien d’autres se sont inclinés, et largement. Puis, non content d’avoir outrageusement dominé une cylindrée pourtant disputée, il s’affranchit d’un coup du chapeau (pole, meilleur tour en course et victoire) lors de son premier Grand Prix 500cc à Suzuka en 1998 ! Rappelons simplement qu’il fut vice-champion du monde pour sa saison rookie chez Honda, devançant Alex Crivillé, Carlos Checa et Alex Barros.

Alors, oui, Max Biaggi n’a jamais atteint le niveau espéré en catégorie reine, c’est évident. Mais il faut aussi noter la constance du bonhomme pendant ces années de règne de Valentino Rossi. Passé chez Yamaha puis revenu chez Honda, il ne cesse de gagner des courses à défaut de pouvoir remporter un titre mondial. Même en 2005, pour sa dernière saison au plus haut niveau, il monte encore quatre fois sur le podium à 34 ans ! Dernière petite statistique : Depuis ses débuts en 1992 jusqu’à son départ pour le WSBK, il n’a jamais fait pire que cinquième au classement général.

Non, Max Biaggi n’était pas qu’un trublion, un pilote constamment battu par Valentino Rossi. Pourtant, c’est souvent ce qu’on retient de lui et c’est bien dommage.

N’hésitez pas à nous donner votre top 10 en commentaires ! Retrouvez la suite de ce classement avec les places n°6 et n°5 en cliquant sur ce lien.

 

Max Biaggi, iconique n°3. Ici à Donington en 2005. Photo : Oz.

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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