Aleix Espargaró estime qu’il y a eu trop d’accidents et de blessures dans la première partie de la saison MotoGP 2023 et demande des changements dans le format des Grands Prix.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
Aleix Espargaró, un pilote très attentif aux questions de sécurité, a critiqué le nouveau format MotoGP dès le premier jour. En particulier, de nombreux pilotes ont critiqué le fait que la première séance d’essais libres de vendredi soit cruciale pour l’accès à la Q2. Dorna a essayé de changer la réglementation, mais s’est heurtée au véto de Ducati et il faudra donc attendre 2024. Il y a peu de place pour étudier le bon réglage de la moto, la course Sprint oblige à pousser du premier au dernier tour, et les rythmes des week-ends sont trépidants. En conséquence, le nombre de chutes et de blessures augmente.
13 des 22 pilotes réguliers (exactement 59,09%) ont déjà eu des problèmes physiques dans la saison en cours, 7 (et donc 31,82%) ont déjà raté au moins une course. Le nombre d’accidents est impressionnant : lors des huit premiers Grands Prix, il y a eu 116 accidents rien que dans la catégorie MotoGP. Une moyenne de près de 21 chutes par week-end, contre une moyenne de 16,7 chutes l’an dernier.
Longue est la liste des pilotes blessés dans la première partie du Championnat du Monde. Ainsi, Pol Espargaró après le crash de Portimao, contraint de rater toute la première partie de saison en raison de nombreuses fractures et d’une contusion pulmonaire. Enea Bastianini, qui a chuté lors de la course Sprint à Portimao, en se fracturant l’omoplate droite, ratant ainsi les quatre Grands Prix suivants. Au cours du même week-end, Marc Marquez a subi une fracture du premier métacarpien droit, manquant trois meeting ensuite. De plus, lors du warm-up du Sachsenring, il s’est cassé le pouce gauche, regrettant aussi la cheville droite contusionnée et une côte fracturée, manquant les deux dernières courses du dimanche. Miguel Oliveira a subi des blessures au tendon à Portimao et a raté un Grand Prix. À Jerez, il a subi une nouvelle blessure et a raté un autre Grand Prix.
Aleix Espargaró : « il ne se peut pas que deux ou trois pilotes finissent à l’hôpital à chaque Grand Prix »
Jorge Martin s’est cassé le pied droit à Portimao. Joan Mir dans la course Sprint en Argentine a signalé un traumatisme à la tête et au cou manquant la course principale. Toujours en P2 au Mugello, il a subi une blessure au doigt et des ecchymoses à la main droite, perdant trois Grands Prix. Alex Marquez à Austin s’est plaint d’une déchirure des ischio-jambiers et d’une tension des ligaments des ischio-jambiers, mais n’a raté aucune course. Pecco Bagnaia s’est remis d’une blessure à la cheville après Le Mans, heureusement sans s’absenter. Même sort pour Luca Marini, blessé au carpe droit.
Alex Rins au Mugello a subi des fractures du tibia et du péroné droits et a dû se retirer jusqu’à la pause estivale. Fabio Quartararo à Assen a signalé des contusions au coude et à la main gauches, mais heureusement sans manquer un Grand Prix. Pendant la pause estivale, Jorge Martin et Fabio Di Giannantonio se sont retrouvés au bloc opératoire.
Au sein de la commission de sécurité, on parle beaucoup de cette question, mais trouver une issue commune n’est pas toujours facile. Aleix Espargaró n’a pas mâché ses mots : « au rythme actuel du championnat, ça ne peut pas continuer comme ça. Il ne se peut pas que deux ou trois pilotes finissent à l’hôpital à chaque Grand Prix. J’espère qu’il y aura bientôt des changements », a déclaré le pilote Aprilia. « Je ne sais pas comment les autres pilotes vont se comporter, mais je continuerai à faire de mon mieux pour notre sécurité ». A partir du prochain championnat MotoGP, les P1 ne compteront plus pour l’entrée directe en Q2, mais cela ne suffira certainement pas à réduire le nombre d’accidents.