Les constructeurs Honda et Yamaha vont être aidés par le promoteur Dorna pour revenir à un niveau décent en MotoGP, ce qui sera une étape incontournable avant d’espérer retrouver le lustre d’antan. De nouveaux points de concession au règlement sont ainsi en cours d’élaboration, un soutien, une empathie, une assistance qui auraient été, dans le monde d’avant, considérés comme une humiliation. Mais les temps et les mentalités ont changé. Et Dani Pedrosa n’est pas le dernier à l’avoir noté.
Dani Pedrosa observe avec intérêt ce qui se passe actuellement avec Honda. D’abord parce qu’il l’avait prédit en constatant la main mise grandissante de Marc Marquez sur la direction technique à suivre pour ce qui est de l’évolution de la RCV213V. Une voie que l’on qualifiera pudiquement d’égoïste, et en tout cas, loin de l’intérêt général. A présent chez KTM, il a pu aussi constater ce que des points de concession pouvaient apporter à un constructeur en MotoGP. Il a donc toute la légitimité pour évaluer la situation et le débat en cours. Mais pas seulement.
Sa position de vétéran et Légende officielle des Grands Prix depuis 2018 lui donne aussi l’occasion de s’élever au-dessus de la mêlée et de comparer deux époques qu’il a vécues. Et voici ce qu’il en dit sur MOW : « le motocyclisme est un sport individuel. Si vous échouez, quelqu’un prendra votre place et si vous vous blessez gravement, c’est fini. Je voulais gagner et je n’avais pas trop à penser à toutes les autres choses ».
Dani Pedrosa : « à l’époque, il fallait se taire et ne pas faire d’histoires »
Il ajoute : « l’important était d’être au top et d’obtenir un bon résultat. Il fallait se taire et ne pas faire d’histoires. Vous deviez vous contenter de ce que vous aviez et si vous vous plaigniez, ils vous traitaient de pleurnichard ». Aujourd’hui, il est clair que l’approche est différente. Mais Dani Pedrosa ne jette pas seulement la pierre à la nouvelle génération de pilotes. Le contexte, aussi, a bien changé : « les gens voient maintenant plus de choses, qu’ils ne pouvaient pas voir auparavant. Nous communiquons mieux et tout le monde est désormais plus conscient de ce qu’est ce sport ».
Et puis il y a aussi ça … « A l’époque où nous, de l’ancienne génération entrions, avec les deux temps, il fallait marquer son territoire, faire ses preuves et il fallait gagner le matériel avec lequel on courait ensuite pendant plusieurs saisons. Maintenant, vous arrivez et ils vous donnent presque immédiatement le même matériel utilisé par le gagnant ». Ce qu’a déjà regretté Pecco Bagnaia, cette remarque étant évidemment totalement hors contexte.