Davide Tardozzi se remet doucement de son accident de scooter en allant chercher son pain, une péripétie qui s’ajoute à la liste de l’accident de vélo d’Aleix Espargaró qui lui a endommagé le talon et la mésaventure en footing de Fabio Quartararo qui lui a valu de se faire opérer de l’orteil gauche. Tardozzi est aussi touché aux pieds, mais il a toujours bon œil puisqu’il n’a rien manqué des Grands Prix d’Allemagne comme des Pays-Bas. En se réjouissant du triomphe de ses couleurs Ducati, il a aussi analysé la déchéance de Honda. Avec des phrases bien choisies et des mots bien sentis …
Et c’est sur ce point sur lequel on va s’attarder. Car le team manager de l’équipe officielle Ducati a été assez direct. L’Italien a son opinion sur le scénario de la grandeur et de la décadence actuellement joué chez Honda… Sur GPone, il dit : « les managers et les personnes qui décident au sein du HRC ont changé. Bien qu’il ait été un adversaire coriace, j’ai une haute opinion de Nakamoto, qui avait une mentalité beaucoup plus occidentale et qui a fait d’excellentes choses chez Honda ».
Davide Tardozzi : « Honda ? La seule chose qui me vient à l’esprit, c’est que les managers d’aujourd’hui n’ont pas le même courage que Nakamoto »
A partir de là, ça envoie du lourd : « la seule chose qui me vient à l’esprit, c’est que les managers d’aujourd’hui n’ont pas le même courage. Il n’y a rien d’autre, parce qu’ils ont le pouvoir économique, les compétences techniques, la soufflerie à l’intérieur de l’entreprise. Ils sont une puissance de feu, mais ils ont évidemment besoin d’être dirigés ».
Et cette direction est arrivée avec Dall’Igna au sein d’une usine Ducati qui, à côté de celle de Honda, a la dimension d’une troupe de francs-tireurs : « Gigi est arrivé et une période différente a commencé après quatre années désastreuses, mais les 99% des personnes qui sont actuellement chez Ducati sont les mêmes que pendant les années désastreuses, comme 2013 et l’ère de Valentino, et c’est peu dire que c’était un petit désastre » assure Davide Tardozzi.
Partant de là, il fait cette synthèse en écartant l’idée d’une responsabilité de sa marque si Yamaha et Honda devaient jeter l’éponge, à l’instar de Suzuki : « si tu as les couilles, tu travailles et tu essaies de revenir devant, sinon tu t’en vas, mais je ne pense pas que les Japonais vont abandonner et que Marc va quitter Honda. Cela impliquerait que les Japonais sont faibles. Ducati, après les années que nous avons mentionnées plus tôt, aurait dû se retirer, au lieu de cela, il s’est mis dedans et a relevé la tête. Je pense que ça devrait être une source de motivation. Donc, à mon avis, ils ne partiront pas. Je ne pense pas qu’ils feront une telle démarche » conclut l’Italien. Reste à savoir maintenant s’ils auront droit à des points de concession pour rattraper leur abyssal retard …