Marc Marquez aurait-il comme un doute et, partant de là, voudrait-il changer la donne au sujet de la trace qu’il laissera dans l’histoire des Grands Prix moto ? Jusque-là, cette postérité était assez simple à appréhender puisqu’il s’agissait de faire une bonne comptabilité des titres acquis. Agostini en en a 15 absolus, Valentino Rossi neuf et Marc Marquez huit. Ramené à la catégorie majeure, cela nous donne sept, huit et six pour l’Espagnol qui reste donc à la suite des deux légendes italiennes à présent retraitées. Il est encore en activité, ce qui lui laisse une marge de manœuvre. Cependant, il a appris que la blessure coûtait cher tandis qu’en ce moment il ne peut plus compenser par son seul talent les défauts rédhibitoires de sa moto, en l’occurrence une Honda. A présent âgé de 30 ans il semble se rendre compte que faire mieux que ses ainés ne sera pas si évident. Alors il place le curseur ailleurs …
Un curseur qu’il a défini dans un entretien au Guardian et qu’il explique ainsi : « bien sûr, plus vous gagnez de championnats du monde, mieux c’est » commence le pilote Honda. « J’en ai six et les sept et huit d’Agostini et Rossi sont meilleurs ». Cependant, il définit une nouvelle règle : « mais mon plus grand objectif est de faire ce retour après une grosse blessure. Peu d’athlètes peuvent faire ça. Je suis toujours dans le processus mais je me sens de plus en plus proche ». Et il conclut : « si je peux faire un retour réussi, ce sera encore plus important qu’un ou deux autres championnats du monde ».
Marc Marquez : « avant, gagner était normal, mais maintenant ce n’est plus comme ça »
En ouvrant cette voie, Marc Marquez se préserve d’un nouveau coup d’arrêt pour cause de blessure. Car il continue à souvent chuter, un phénomène dont la récurrence s’explique de deux façons : d’une part parce que c’est son style de toujours que d’aller jusqu’aux extrêmes limites. D’autre part parce la Honda étant elle-même limitée, elle pousse son pilote au-delà de ses derniers retranchements pour tenter de ramener un résultat décent à son goût, qui est toujours plus élevé que celui qu’il faudrait simplement ramener au box.
Sur cet aspect, il reconnait : « peut-être que parfois je prends trop de risques mais je ne peux pas faire de la moto en craignant la chute ». Reste que ces trois dernières années de souffrance et de doute lui ont appris quelque chose : « avant, gagner était normal. Mais maintenant ce n’est plus comme ça. Donc, après des années très difficiles, il est important de célébrer les bonnes réalisations car vous ne savez jamais si vous vous blesserez à nouveau demain ou le mois prochain ». Surtout avec une RC213V qui a envoyé à l’infirmerie Alex Rins et Joan Mir lors du dernier Grand Prix d’Italie. Un duo blessé qui sera forfait ce week-end au Sachsenring.
