Depuis le début du weekend de course sur le circuit toscan, certains pilotes italiens ont rivalisé d’ingéniosité dans la mauvaise foi.

En point d’orgue ? Les qualifications effectuées samedi matin avec, dès le début de la Q2 un Marco Bezzecchi critiquant l’infortuné Johann Zarco ayant coupé son effort après son premier tour lancé. Comme si le pilote français avait réalisé quelque chose d’inacceptable. Notre talentueux acteur italien oubliait juste qu’il s’était servi de Johann Zarco pour réaliser son premier tour chrono en lui prenant la roue. C’est tout de même le comble ! Marco Bezzecchi aurait mieux fait de le remercier et reconnaître en son for intérieur que sa performance fut un peu grâce à lui. Au lieu de cela, voulant briller lors de son grand prix national, Marco en fait des quintaux !

Et que dire de Francesco Bagnaia ?!

Lors de la même Q2, il s’est sérieusement emporté contre Marc Márquez. Mais pour quoi en réalité ?

L’Espagnol l’explique très bien lui-même en interview post essais : Sorti un peu tard des stands après avoir chaussé des pneus de qualification, il a aperçu Pecco déboulant de la ligne droite et, fort opportunément il en convient, s’est positionné en sortie du premier virage pour prendre sa roue. Francesco Bagnaia, plutôt que de se concentrer sur sa performance en visant son point de corde, n’a rien trouvé de mieux que lui signifier à grand renfort de gestes tout son mécontentement, accusant par là même ledit Márquez de tous les maux, y compris l’éventuelle responsabilité de son échec. Désolant !

Il faut dire que l’Italien n’en est plus à son coup d’essai en matière d’éclats et autres comportements contradictoires.

Quand il ne tient pas des propos plus que maladroits sur un retour au nivellement des performances entre teams usines et indépendants, Pecco gère bizarrement la pression pour se dédouaner de situations scabreuses.

L’épisode d’Austin est à ce titre éloquent. Souvenez-vous : Francesco Bagnaia perd l’avant de sa Ducati alors qu’il est en tête du GP, suivi comme son ombre par un Álex Rins au mieux de ses capacités. Quand son staff regrettait l’erreur, Pecco réfutait parallèlement toute approximation de pilotage, préférant plutôt critiquer la « perfection » de sa machine (!). Amusant sur le coup, le propos est consternant aujourd’hui.

On se souvient plus récemment au Mans, avec Marc Márquez déjà, de ses gestes pour un dépassement de l’Espagnol à son encontre dans la chicane Dunlop, dépassement qu’il jugeait trop viril. Cette façon insidieuse d’attirer l’attention des commissaires sur un comportement qu’il aurait bien voulu voir sanctionné fut même remarqué par les teams, à commencer par Lin Jarvis chez Yamaha qui s’interrogeait alors des possibles dérives du genre.

On ne peut enfin que regretter le comportement des pilotes issus de la VR46 vis-à-vis de Marc Márquez, formatés dans leur haine par le patron lui-même. Car il faut bien reconnaître que, même si Marc Marquez n’est pas un ange, l’égo de Valentino Rossi l’aura poussé jusqu’au bout à minimiser le talent du pilote espagnol et à rejeter toute forme de réconciliation.

Valentino Rossi, par cette posture, a quelque peu terni son image. À vouloir être une idole, il n’en est pas moins homme. Et il a oublié que sa réputation s’était aussi également forgée sur ses duels avec Marc Márquez. Aucun des concurrents de Marc Márquez ne pourra d’ailleurs nier la satisfaction, pour ne pas dire l’exploit, que constitue une victoire contre lui. Oui, Marc Márquez est capable de tout, même de l’inacceptable. On l’a vu en début de championnat prendre des risques inconsidérés au péril de ses concurrents. Mais au-delà, il est définitivement trop facile d’en faire le coupable désigné.

Comédie, comédie…

 

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